Lue d’aujourd’hui, L’École des femmes distille un fort malaise. Malaise devant la folie totalitaire d’Arnolphe, qui a tenu à l’écart du monde une jeune fille depuis ses quatre ans dans le projet de l’épouser ; malaise devant l’ignorance de cette jeune fille, dont on ne sait si elle relève d’une inadaptation au monde ou d’une ruse de survie. Cette situation d’enfermement, à la fois physique et idéologique, est d’une violence rare ; la cruauté qui en découle va peu à peu se retourner contre Arnolphe avec l’intensité des cauchemars.
Toute la pièce se déroule devant la maison qui “abrite” Agnès. Mais Molière a ménagé de mystérieuses ellipses entre les actes, pour des scènes qui se passent dans le secret de la maison, et qui seront ensuite – plus ou moins…– racontées. Autant d’espaces de fantasme et d’appels à s’engouffrer dans le roman caché de la pièce.
Comme il l’avait fait pour Tartuffe (Odéon, 2008), c’est ce roman que Stéphane Braunschweig se propose d’explorer. Au théâtre d’entrebâiller les volets fermés – pour découvrir peut-être une autre Agnès, celle qui échappe au fantasme d’Arnolphe – et de faire résonner le comique, aussi noir qu’étrange, de la folie moliéresque.
« Dans un petit couvent, loin de toute pratique,
Je la fis élever selon ma politique,
C’est-à-dire ordonnant quels soins on emploierait
Pour la rendre idiote autant qu’il se pourrait. »
Molière : L’École des femmes, acte I, scène 1
« Claude Duparfait est irrésistible de drôlerie en psychorigide corseté de principes et qui se débat contre sa libido (...) Mais le rire est noir et la gorge se serre devant sa détresse. Le génie de l’acteur est en effet de mêler ridicule et tragique, grotesque et chagrin. (...) Suzanne Aubert est aussi une partenaire idéale qui fait d’Agnès une jeune femme aux réactions mystérieuses, en quête d’elle-même. (...) Il [Molière] parle ici comme personne du désarroi des femmes. Et des hommes face à elles. Stéphane Braunsweig réussit une mise en scène qui saisit admirablement les liens fragiles, fous et fascinants, brûlants et inquiétants entre les sexes. » Fabienne Pascaud, Télérama TT
« Stéphane Braunschweig offre le meilleur de ce que peut être une vision contemporaine de la pièce, portée par une intelligence lumineuse, et un véritable point de vue. (...) La dimension comique est bien là, elle fonctionne impeccablement. Mais c’est un rire de plus en plus noir et malaisant au fur et à mesure qu’avance la pièce, qui finit par se coincer dans la gorge. » Fabienne Darge, Le Monde, 15 novembre 2018
Faire rire et réfléchir comme au XVIIe siècle sur un rythme et avec une gestuelle du XXIe, il fallait oser. Et c'est superbement réussi !
Seul petit souci, nous étions 3 personnes différentes sur la même place. Ça avait mal commencé mais ce spectacle est exceptionnel et le talent des artistes est remarquable.
L'esprit de Molière est respecté à la lettre et son personnage principal, Arnolphe, traverse le temps sans prendre une ride ... quelle magistrale illustration de la volonté maladive de soumission qu'un sexe veut imposer à l'autre et de sa vanité ... mise en scène lumineuse et interprétation subtile ... belle soirée !
Excellent spectacle! Incroyable de revoir ce classique si moderne! Bravo au metteur en scène pour son audace et bravo aux comédiens tous excellents!
Pour 22 Notes
Faire rire et réfléchir comme au XVIIe siècle sur un rythme et avec une gestuelle du XXIe, il fallait oser. Et c'est superbement réussi !
Seul petit souci, nous étions 3 personnes différentes sur la même place. Ça avait mal commencé mais ce spectacle est exceptionnel et le talent des artistes est remarquable.
L'esprit de Molière est respecté à la lettre et son personnage principal, Arnolphe, traverse le temps sans prendre une ride ... quelle magistrale illustration de la volonté maladive de soumission qu'un sexe veut imposer à l'autre et de sa vanité ... mise en scène lumineuse et interprétation subtile ... belle soirée !
Excellent spectacle! Incroyable de revoir ce classique si moderne! Bravo au metteur en scène pour son audace et bravo aux comédiens tous excellents!
il est tout fait anormal que la diction d'un acteur soit difficilement audible alors qu'un petit moment de la piece est audible (car amplifiée) .pourquoi créer cet inconfort car le public d'un age certain (à l'audiogramme incomplet ) a du louper quelques vers de cette piece au demeurant excellente dans une mise en scene moderne mais en harmonie avec le texte
Très bon spectacle. La mise en scène moderne passe bien, mais pourquoi obliger les acteurs à se déshabiller ? Certaines répliques sont inaudibles Suzanne Aubert est adorable, parfaite dans ce rôle.
Excellent sur tous les points mise en scène décor et surtout le jeu des acteurs, tout cela nous fait oublier la date de la première représentation . Plus que bravo
Cette version moderne de Molière est originale et bien mise en scène mais le jeu d'acteurs est décevant surtout Duparfait qui est loin d'être parfait !: il surjoue parfois et il est peu audible. Par contre, Suzanne Aubert est excellente et mérite le déplacement à elle seule: quel talent !
Allez-y!
bonne mise en scène ; Suzanne Aubert est excellente
J'appréhendais la transposition dans une salle de gym, mais la métaphore moderne du complexe de Pygmalion en body-building n'est pas allée trop loin. Jeu d'acteurs tout à fait adapté bien qu'un peu répétitif parfois (petit pas embarrassés d'Arnolphe). Décor sobre mais astucieux.
A découvrir ou redécouvrir avec grand plaisir
bonne interpretation dans l'ensemble bien qu'un des acteurs soit peu audible.
excellente version qui prouve que Moliere est intemporel une seule observation: difficulté d'audition de certaines repliques .
Merci à Assane Timbo pour son excellente diction et la portée de sa voix. Le spectacle d'Arnolphe pantalon baissé sur les chevilles aurait pu faire hurler la fraîche Agnès. Sa réaction juste gênée n'est pas proportionnée à cette énorme grossièreté. Autant qu'on demande d'éteindre les téléphones portables, pourquoi n'est-il pas interdit de tousser à répétition, ce qui couvre les voix de la scène ?
Place de l'Odéon 75006 Paris