" Nous pouvons plaindre la jeunesse, et comme elle tient son angoisse pour de l’idéalisme, et la vieillesse, comme elle veut se briser le cœur à coups de grandeur stoïque. " L’Éveil du printemps
Premier à faire de la découverte de la sexualité un thème central, Wedekind parle de ce temps où l’enfant se mue en adulte. Les questions sont concrètes. Les fleurs sont là, pas les fruits. Le printemps n’épargne pas les personnages de cette " tragédie enfantine " : au cœur de l’éclosion érotique, certains trouveront la mort...
En 1891, cette mise à mal du puritanisme de l’éducation prussienne a fait scandale. La pièce montre la jeunesse telle qu’elle est et pas telle qu’on voudrait qu’elle soit, une jeunesse avec ses désirs, ses pulsions... Pas une jeunesse coupable, mais pas non plus innocente.
Guillaume Vincent, qui a fait des Vagues de Virginia Woolf son geste inaugural en 2004, puis a mis en scène Marivaux et Lagarce, confirme ici son goût pour les fictions initiatiques. Ce texte étrange, cruel et lyrique, où enjeu tragique, élan sensuel et humour sont indissociables, l’a attiré. À la frontière de l’intimité de l’acteur et celle du personnage, il expérimente le frottement entre soi et l’enfant qu’on était.
Pour retrouver le bouillonnement et la palpitation de la pièce, il collabore avec un compositeur, Olivier Pasquet, et un chorégraphe, David Wampach. Et entraîne l’écriture de Wedekind en zone de trouble, entre réel et fiction.
15, route de Manom 57103 Thionville