En langue italienne.
La belle Isabella s’embarque pour Alger à la recherche de son amant Lindoro, prisonnier du tyran Mustafà. Mais le bateau s’échoue et l’aventure commence... Un opéra bouffe empreint de cette folie que Rossini sait insuffler : le dérèglement soudain de la machine qu’il a lui-même fabriquée...
Musique de Giocchino Rossini (1792-1868)
Livret d'Angelo Anelli
Direction musicale : Riccardo Frizza
Mise en scène : Andrei Serban
Décors et costumes : Marina Draghici
Lumières : Guido Levi
Chorégraphie : Niky Wolcz
Chef de Choeur : Alessandro Di Stefano
Avec l'Orchestre et Choeur de l’Opéra national de Paris.
Une des plus exquises réussites de Rossini, et d’un Rossini seulement âgé de 21 ans : un opéra bouffe qui a gardé tout son charme et sa drôlerie, avec une musique fraîche comme l’œil et des personnages qui semblent nés d’hier. La belle Isabella s’embarque pour Alger à la recherche de son amant Lindoro, prisonnier du tyran Mustafà. Mais le bateau s’échoue et l’aventure commence… Il y a des corsaires, un sérail, des eunuques, un palais sur la mer, tout le merveilleux bazar des turqueries encore à la mode en ce début de XIXe siècle. Il y a aussi du beau chant, brillant et virtuose comme Rossini en avait le secret. Et il y a surtout cette folie qu’il sait insuffler à son théâtre, le dérèglement soudain de la machine qu’il a lui-même fabriquée, comme cet insensé finale du premier acte, grand ensemble dégénérant en un délirant concert d’onomatopées.
L’Italienne à Alger a été commandée en toute hâte à Rossini, en 1813, pour sauver la saison mal engagée du Teatro San Benedetto de Venise. Comme le compositeur ne disposait que d’un délai de vingt-sept jours pour écrire son nouvel opéra, on utilisa un livret d’Angelo Anelli, qui avait déjà été mis en musique par Luigi Mosca pour Milan, cinq ans plus tôt. Rossini le modifia quelque peu, supprimant en particulier tous les passages trop sentimentaux qui ne correspondaient pas à son idée de la farce. Mais la principale transformation consista surtout à ajouter au premier finale, au quintette et au trio (les fameux « Pappataci » !) du second acte des onomatopées et des non-sens qui accentuent l’exubérance rythmique et amènent la déformation comique de la parole à un degré d’élaboration qu’on n’avait jamais entendu auparavant. La musique s’affranchit ainsi de la contrainte des mots et du sens et devient, selon l’expression de Stendhal, « une folie organisée ».
L’Italienne à Alger renvoie aussi à l’orientalisme en vogue dans les arts de l’époque, qui avait déjà donné naissance au Bourgeois gentilhomme de Molière, à Zadig de Voltaire ou à L’Enlèvement au sérail de Mozart. Mais l’Orient n’y est qu’un décor et c’est la femme italienne – vigoureusement défendue par le personnage d’Isabella – que l’on entend célébrer ici. D’ailleurs, à l’inverse des conventions du genre, c’est son fiancé qui est détenu dans le sérail et c’est elle qui l’en délivre. De tous les opéras-bouffes de Rossini, celui-ci est sans doute le plus délibérément loufoque et débridé.
D’abord, il y a le lieu : le Palais-Garnier. Un écrin si archétypal de l’opéra et de sa puissance d’évocation théâtrale qu’on ne s’étonne pas, la première surprise passée, d’y voir une mise en scène emprunter aux archétypes les plus divers. Et puis, il y a l’œuvre, elle-même. De toutes les partitions écrites par Rossini, « L’Italienne à Alger » est de loin la plus loufoque, la plus débridée, la plus déjantée. Du coup, la production prend ici Rossini au mot. Et multiplie à plaisir les clins d’œil, les anachronismes, les farces. Emprunts à la comedia dell’ arte, bien sûr. Mais aussi au monde du cirque, à celui des shows de Broadway, à l’imagerie américaine des « sixties ». Même l’histoire navale y est convoquée, avec notamment un clin d’œil au naufrage du Titanic… Surtout du début à la fin, la production, ludique, ne cesse de jouer et de se jouer du public. Pas de salle de théâtre sur la scène en miroir exact de celle où se trouve le public, comme celui a pu se faire pour cet opéra par le passé. Mais, plus subtilement, un trompe l’œil, un trompe l’oreille, un trompe l’esprit permanents. Mais, après tout, le monumental rideau du Palais-Garnier n’est-il pas justement peint en trompe l’œil ? Et n’est-il un appel à l’imagination ? « L’Italienne à Alger », opéra de Rossini, mis en scène par Andrei Serban, Opéra de Paris, Palais-Garnier.
Pour 1 Notes
D’abord, il y a le lieu : le Palais-Garnier. Un écrin si archétypal de l’opéra et de sa puissance d’évocation théâtrale qu’on ne s’étonne pas, la première surprise passée, d’y voir une mise en scène emprunter aux archétypes les plus divers. Et puis, il y a l’œuvre, elle-même. De toutes les partitions écrites par Rossini, « L’Italienne à Alger » est de loin la plus loufoque, la plus débridée, la plus déjantée. Du coup, la production prend ici Rossini au mot. Et multiplie à plaisir les clins d’œil, les anachronismes, les farces. Emprunts à la comedia dell’ arte, bien sûr. Mais aussi au monde du cirque, à celui des shows de Broadway, à l’imagerie américaine des « sixties ». Même l’histoire navale y est convoquée, avec notamment un clin d’œil au naufrage du Titanic… Surtout du début à la fin, la production, ludique, ne cesse de jouer et de se jouer du public. Pas de salle de théâtre sur la scène en miroir exact de celle où se trouve le public, comme celui a pu se faire pour cet opéra par le passé. Mais, plus subtilement, un trompe l’œil, un trompe l’oreille, un trompe l’esprit permanents. Mais, après tout, le monumental rideau du Palais-Garnier n’est-il pas justement peint en trompe l’œil ? Et n’est-il un appel à l’imagination ? « L’Italienne à Alger », opéra de Rossini, mis en scène par Andrei Serban, Opéra de Paris, Palais-Garnier.
Place de l'Opéra 75009 Paris
Réservation possible également au 01 40 13 84 65 pour les places non disponibles en ligne et/ou pour les choisir.
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