« Je voudrais être contraint dans la lecture
Profiter du rythme que le mot évoque, que l’idée provoque
pour (y perdre) m’y perdre un peu
Lâcher la conscience et éviter de le dire intelligemment
mais physiquement, plus intuitivement
Partager avec le musicien ce que le texte provoque.
J’aime à dire. Mieux encore, j’aime à enfiler les mots.
Les mots sont pour moi des corps palpables, des sirènes visibles,
des sensualités incarnées.
Le désir s’est transmué en ce qui est capable, en moi,
de créer des rythmes verbaux, ou de les écouter chez les autres.
Je frémis de plaisir s’ils disent bien. »
Fernando Pessoa
« Pessoa, pour cela, désarticule la phrase, viole la syntaxe, introduit des ruptures inouïes, multiplie syncopes, rapprochements brutaux, coexistence de mots ne pouvant, par nature, coexister - bref, convulse son langage, en usant de toutes les ressources de sa langue. » Françoise Laye (traductrice)
Lecture « voix-batterie » de textes choisis dans Le livre de l’intranquillité de Fernando Pessoa (Éditions Christian Bourgois), traduits du portugais par Françoise Laye.
49 avenue Georges Clémenceau 92330 Sceaux