« Chacun sauve sa peau » dit la mère.
La Course commence par le trajet que parcourt Pierre enfant, pour récupérer son père paysan, souvent pris de malaise au bout d’un champ, conséquence d’un gazage dans les tranchées de la guerre de 14-18. Elle rappelle l’angoisse profonde de l’enfant, qui se perdra des années plus tard sur la terre du Vietnam, sans savoir pourquoi il se retrouve là.
Pierre n’a pas 18 ans quand il signe son engagement dans l’armée. Il signe, c’est tout. Il veut partir, quitter tout ça. Il rêve de guerre, il veut devenir le héros, pour sa fiancée, pour son jumeau qui ne le regarde plus, pour sa mère qui le rejette, et pour en démontrer à tout le village qui n’en peut plus de ses frasques.
Comme l’histoire de tous ces disparus, dont les corps jamais retrouvés hantent à l’infini celle de leurs proches, La Course retrace le parcours chaotique de ce jeune garçon qui décide de s’engager dans l’armée française en 1946. Décision fatale qui l’entraîne jusqu’en Indochine où il disparaît une année plus tard, englouti dans une guerre qui le dépasse. Elle rappelle celle de Robert, cet autre appelé français disparu dans les Aurès en 59 ou encore Sam, l’américain, perdu à Faloudja en Irak en 2004.
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