En 1682, un prince s’oppose à l’occidentalisation de la Russie voulue par le tsar. Pour cette grande fresque historique, Moussorgski compose un opéra sombre et envoûtant, une musique qui semble venir du fond des âges. La Khovantchina est mis en scène par Andrei Serban et dirigé par Michail Jurowski. En russe surtitré en anglais et français.
En russe surtitré en anglais et français.
Après Boris Godounov, Moussorgski continue d’explorer et d’interroger l’histoire de la Russie. Il s’inspire, pour cet opéra, de la Révolte de Moscou de 1682, année où Pierre le Grand est sacré tsar. Alors que celui-ci souhaite réformer la Russie, il se heurte aux résistances de la noblesse et de l’église, la première conduite par le Prince Ivan Khovanski, la deuxième par les Vieux‑Croyants et leur chef Dosifei. À cette histoire tragique, Moussorgski a donné la musique la plus fascinante qui soit, sombre et envoûtante, semblant venir du fond des âges. La mise en scène d’Andrei Serban nous plonge dans la Russie féodale du XVIIe siècle avec ses costumes flamboyants et ses décors monumentaux.
Musique de Modeste Moussorgski (1839-1881)
Livret du compositeur et de Vladimir Stassov
Orchestration de Dimitri Chostakovitch
Direction musicale : Hartmut Haenchen
Mise en scène : Andrei Serban
Décors et costumes : Richard Hudson
Lumières : Yves Bernard
Chorégraphie : Laurence Fanon
Cheffe de choeur : Ching-Lien Wu
Avec l'Orchestre et choeur de l'Opéra national de Paris
Avec la Maîtrise des Hauts-de-Seine / Choeur d’Enfants de l’Opéra national de Paris
C’est le critique Stassov qui fournit à Moussorgski l’idée de La Khovantchina. En fait, après Boris Godounov, l’ouvrage devait constituer le deuxième volet d’une trilogie d’opéras historiques (le troisième n’ayant jamais vu le jour). Le sujet renvoie à une période précise de l’histoire de la Russie : celle du règne de Pierre le Grand (soit 1682 et années suivantes), au cours duquel eurent lieu de violents affrontements entre nouveaux orthodoxes et Vieux-Croyants, qui se soldèrent par la victoire des premiers (représentés par le Tsar) et par l’anéantissement de la vieille Russie attachée à ses traditions et à sa foi ancestrale. Le mot « Khovantchina » a été prononcé par le tsar lui-même, pour désigner ces émeutes, qui étaient principalement suscitées par le prince Khovanski : le terme dérive de ce nom propre, comme en français le nom de « Chouan » a donné « chouannerie ». Contrairement à Boris Godounov, il n’y a pas ici de personnage principal, mais des éléments d’un tableau d’ensemble. De même, le peuple ne forme pas un seul bloc, mais se subdivise en plusieurs groupes (streltsy, Vieux-Croyants, foule moscovite, etc). Cependant, comme Boris, La Khovantchina met en scène un moment capital de l’histoire de la Russie, où les drames individuels sont inséparables des événements historiques.
Sur le plan de la composition, La Khovantchina se ressent quelque peu de la manière intermittente avec laquelle l’œuvre fut conçue (entre 1873 et 1880). A la mort de Moussorgski, la partition chant-piano était presque achevée, à l’exception de la conclusion de l’acte II et de la scène finale de l’acte V. Mais seuls deux fragments de l’acte III étaient orchestrés et pour pouvoir faire représenter l’œuvre, il fallut donc l’aide d’autres musiciens. C’est Rimski-Korsakov qui, le premier, se chargea d’orchestrer l’œuvre, mais en coupant énormément dans la partition. En 1959, Chostakovitch conserva à peu près intacte la musique de Moussorgski. C’est cette version qui a été choisie pour cette série de représentations.
Place de la Bastille 75012 Paris
Réservation possible également au 01 40 13 84 65 pour les places non disponibles en ligne et/ou pour les choisir.
Accès en salle uniquement sur présentation du billet électronique que vous recevrez par email.