À la mort de son second mari, Bernarda Alba impose à sa famille un deuil de huit ans et l’isolement à ses filles, comme l’exige la tradition andalouse en ces années 1930. Soucieuse des apparences et du qu’en dira-t-on, « ce que je veux, c’est que le front de ma maison soit lisse, et la paix dans ma famille », la maîtresse de maison définit pour ses cinq filles, âgées de 20 à 39 ans, les règles d’une nouvelle société où la femme est bafouée, coupée du monde et des hommes. « Naître femme est la pire des punitions », déclare Amelia, l’une des filles. Seule pourvue d’une importante dot, Angustias, fille aînée du premier mariage de Bernarda Alba, est fiancée à Pepe le Romano. Mais Adela, sa cadette, s’est rapprochée de lui depuis longtemps. Autour de ce jeune homme, obscur objet du désir, La Maison de Bernarda Alba donne à voir, sous la forme d’un huis clos, la violence d’une société verrouillée de l’intérieur que la passion fait voler en éclats.
En 1931, Federico García Lorca fonde La Barraca, troupe universitaire qui joue le répertoire classique dans les villages d’Espagne. Il écrit La Maison de Bernarda Alba en 1936, deux mois avant son exécution par les franquistes. Il a alors 38 ans. Dernier volet de la trilogie rurale après Noces de sang (1933) puis Yerma (1935), ce drame en trois actes est joué pour la première fois en 1945 au Teatro Avenida de Buenos Aires. Si cette oeuvre dramatique a été longtemps censurée par le pouvoir franquiste, c’est que García Lorca y dénonce le poids des traditions en même temps qu’il annonce le long repli de l’Espagne prisonnière de ses croyances et de ses superstitions. À travers trois générations de femmes emmurées, ce texte interroge l’essence même de la tyrannie, intime et politique.
Avec La Maison de Bernarda Alba, Lilo Baur met en scène l’entrée au répertoire de Federico García Lorca. Frappée par l’actualité et la puissance poétique de ce texte, elle souhaite donner corps aux non-dits, où bruissent le désir et la vie. Elle a ainsi imaginé une série de tableaux dédoublés où se joue le drame de la modernité contre l’ordre ancien.
« Apre, sobre, avec des éclairs de désir et de fièvre : Lilo Baur offre une lecture limpide de « La Maison de Bernarda Alba » de Federico Garcia Lorca. (...) A la tête d’une distribution de haut vol presque exclusivement féminine (...), Cécile Brune incarne magistralement Bernarda Alba, la veuve infernale. Elle assume le côté revêche, dominateur, odieux du personnage, mais en lui instillant une dose d’humanité, qui le rend infiniment plus complexe et touchant. » Philippe Chevilley, Les Echos, 11 juin 2015
« Adeline d'Hermy apporte sur scène ce jaillissement vital avec un naturel, une gâce inouïs, et le (...) modelé si particulier de sa voix est à trembler. (...) Pari gagné » Jean-Luc Porquet, Le Canard enchaîné, 3 juin 2015
« La mise en scène très cinématographique de Lilo Baur fait rayonner les comédiennes de la salle Richelieu. » Stéphane Capron, sceneweb, 29 mai 2015
Trésor bon spectacle: rytmé, très bien interprété. Les sièges de la Comédie Française sont toujours aussi inconfortables !
Contrairement à d'autres mises en scène sinistres, ici, place est donnée à la vie, au chant, à la danse, à la colère et aux sentiments, et même à l'épluchure des légumes. Bravo pour le moucharabieh qui suggère que malgré tout, la vie extérieure pénétre dans la maison, comme la violence de la rue. Bravo aussi pour les balcons, qui permet à chacune de s'exprimer, en évitant l'effet choryphée... Et pour le jeu, remarquable
Acteurs du Français donc remarquable !!!! Magnifiques décors tout en suggestion. Bravo , bravissimo
Mise en scène non adaptée à l'Andalousie des années 1930. Problème de ces femmes enfermées et soumises à la loi de hommes et au code de l'honneur non perçus comme modernes.
Pour 7 Notes
Trésor bon spectacle: rytmé, très bien interprété. Les sièges de la Comédie Française sont toujours aussi inconfortables !
Contrairement à d'autres mises en scène sinistres, ici, place est donnée à la vie, au chant, à la danse, à la colère et aux sentiments, et même à l'épluchure des légumes. Bravo pour le moucharabieh qui suggère que malgré tout, la vie extérieure pénétre dans la maison, comme la violence de la rue. Bravo aussi pour les balcons, qui permet à chacune de s'exprimer, en évitant l'effet choryphée... Et pour le jeu, remarquable
Acteurs du Français donc remarquable !!!! Magnifiques décors tout en suggestion. Bravo , bravissimo
Mise en scène non adaptée à l'Andalousie des années 1930. Problème de ces femmes enfermées et soumises à la loi de hommes et au code de l'honneur non perçus comme modernes.
une mention très bien pour Cécile Brune Un superbe décor. Mais la mise en scène ne montre que l'intérêt historique de la pièce, elle ne fait pas assez resortir la poésie de Lorca malgré ce si beau décor
Une soirée magique !!! acteurs, décors... un enchantement
Surprise de la mise en scène moderne et dépouillée, décors astucieux et acteurs fabuleux. Une très belle chose
Beau bien fait mais ce n'est pas du Lorca manque évident de force et de vérité
Apprenez aux acteurs à ne pas crier leur texte .... cela gagnerait en compréhension au début ...... Très bonne mise en scène : des trouvailles avec les fenêtres des chambres qui s'ouvrent..; allez y
Superbe pièce Quelle époque pour les jeunesfilles de bonne famille à cette époque. beaucoup de finesse dans le jeu des acteurs,et une mise en scène dépouillée avec de l'imagination , bravo. Un bémol : la servante "crie" un peu trop au début ce qui rend difficilement audible ses paroles... on s'y habitue ou bien elle baisse d'un ton !
Cette pièce de Federico Garcia Lorca (entrée au répertoire) se révèle politiquement une cinglante satire de l’Espagne franquiste, de ses traditions castratrices où l’Amour est tabou, où « il faut » vaut mieux qu’ « on pourrait ». Les situations et les dialogues sont ciselés, justes, ce qu’il faut pour comprendre, et cruels. Lilo Baur et son équipe nous offre une mise en espace majestueuse, digne, précise et un rien véritable pour y croire tout à fait. La distribution, comme d’habitude au Français, est brillante. A noter les rôles de composition. Si les comédiens n’y répugnent pas, bien au contraire, cela relève d’un exercice qui peut devenir périlleux. Là, tout passe, tout glisse, tout se place… Un regard particulier à l’admirable travail d’Elsa Lepoivre, une fois de plus époustouflante de justesse (de toutes façons, c’est dit, cette femme est extraordinaire). Un spectacle exceptionnel de la Comédie Française. Superbe temps de théâtre inoubliable.
Pourquoi les comédiens s'ingénient-ils à ne pas parler distinctement ?
Place Colette 75001 Paris