Une jeune fille a épousé un vieux Savetier à qui elle mène une existence infernale, lui faisant payer le prix de sa fraîcheur et de sa beauté. Témoin-voyeur de cette situation turbulente, tout le village arbitre le conflit et tente d’en tirer profit. Seul complice de la Savetière, un enfant calme les orages qu’elle déchaîne et subit. Fatigué des caprices de sa femme, le Savetier s’enfuit… Les illusions candides de la jolie héroïne résisteront-t-elles à l’épreuve de cette absence ?
Une farce poétique à laquelle musique et danse se mêlent pour en révéler le charme familier.
« Ma Savetière, c’est la lutte perpétuelle sur fond de drame entre la merveille de ce que nous imaginons et la vulgarité de ce qui est. » écrit Lorca.
Comment ne pas lire dans cette déclaration du poète un véritable hymne au théâtre, à ses paradoxes, à la foi qu’il inspire, aux illusions qu’il génère, à l’imagination qu’il suscite ?
La Savetière prodigieuse offre au metteur en scène et aux interprètes un terrain de créativité fertile, introduisant musique, marionnettes et danse au sein même de l’intrigue. L’univers dont elle est composée est double : il oscille entre une réalité crue et collective - celle du village, représenté par plusieurs personnages caricaturaux (figures de commedia dell’arte) et le rêve - celui de la Savetière, naissant de ses évocations, de ses visions, de ses attentes. Naïveté et poésie sont les deux maîtres-mots qui guideront cette “mise en vie”.
En ces temps où la réalité, celle qui échappe à l’homme et qui supplante le monde intérieur par un monde consensuel, triomphe de l’imagination, brandir haut les couleurs de la poésie, du rire et de ce que Lorca nomme “l’âme humaine”, nous semble un acte nécessaire de résistance en même temps que de réjouissance.
Nous désirons cette Savetière colorée, vivante, humaine, sans forcément lui imposer une “hispanité” dont elle peut se passer, de par son caractère universel. Nous lui inventerons son authenticité, composée des apports multiples que lui insuffleront chacun des participants.
Le choix des tréteaux semble d’autant plus approprié à ce spectacle que Lorca les a lui-même utilisés avec son théâtre ambulant, baptisé La Barraca, drainant chaque été une vingtaine d’étudiants sur les routes d’Espagne. Cependant nous en réserverons l’usage à l’univers de La Savetière. Le reste du village, présent durant toute la pièce, sera assis autour de cet espace privé, chaque personnage apparaissant comme une statue hiératique, figée dans la représentation de sa fonction.
Notre tréteau-maison, installé sur une scène, est comme l’emblème d’un théâtre voyageur, nomade, faisant une étape provisoire entre ces murs qui l’accueillent.
Musique :
Très présente à travers le texte (sous forme de chansons, couplets, refrains
de flûte, comptines…), elle émane naturellement du spectacle. Deux musiciens
(joueurs de guitare, de clarinette, de flûte et d’instruments divers…)
accompagneront le déroulement de l’intrigue, illustrant par de courts thèmes
l’apparition des personnages ou les variations d’humeur de la savetière.
Grimages :
Ils apportent à certains personnages (Monsieur Merle, les Voisines, l’Alcade,
Le savetier « montreur de marionnettes »…) un relief et une
couleur spécifiques.
Marionnettes :
Elles font partie intégrante de l’action, puisque le savetier réapparaît déguisé
en marionnettiste. Les figurines seront peintes à l’intérieur du manteau du
savetier, qui illustrera son récit grâce à ces images naïves, tirées du
folklore populaire.
Danse :
Un intermède dansé marquant la séparation des deux actes fera intervenir le
flamenco comme langage physique inhérent à l’œuvre.
Stéphanie Tesson, Phénomène et Compagnie
Un bien joli spectacle de bons acteurs beaucoup de charme, de malice et une vision optimiste du monde à voir si vous avez entre 3 et 133 ans
Un bien joli spectacle de bons acteurs beaucoup de charme, de malice et une vision optimiste du monde à voir si vous avez entre 3 et 133 ans
45 rue Richard Lenoir 75011 Paris