Avec beaucoup d’humour et une extrême acuité sensible, Daria Deflorian fait des angoisses refoulées de nos sociétés normées et des marginalités qui nous habitent son terrain privilégié. En rendant hommage à ces existences contemporaines borderline, en sondant par le jeu leur poésie singulière, leur charge de désordre, leur puissance d’imagination, son théâtre résonne d’une grande tendresse pour une humanité du XXIe siècle en quête d’elle-même. Spectacle en italien, surtitré en français.
Spectacle en italien, surtitré en français.
En s’inspirant de livres ou de films, Daria Deflorian, actrice et metteuse en scène italienne, crée un théâtre sur le fil, en équilibre entre la vie la plus quotidienne et des ouvertures oniriques, névrotiques, voire fantastiques. À partir de matériaux très variés, tous ses spectacles mettent en scène ces brèches de folie que nous contournons pour rester adaptés et normaux.
Dès qu’elle a découvert le roman de l’écrivaine sud-coréenne Han Kang, La Végétarienne, elle a su que Yonghye, l’héroïne, s’imposerait à elle. Cette jeune femme banale, « tout à fait insignifiante » selon son propre mari, narrateur de la première partie du roman, fait un jour basculer sa vie et celle de ses proches. Suite à un rêve sanglant, elle jette toute la viande du congélateur ; désormais elle sera végétarienne. C’est le point de départ d’une transformation de plus en plus étrange, qui nous est ensuite racontée par son beau-frère, artiste sans succès bientôt obsédé par le nouveau corps de Yonghye, dans une dérive érotique parfois crue. La dernière partie donne la parole à sa sœur, manageuse d’un magasin de cosmétiques, qui affronte tant bien que mal les conséquences concrètes de ces désastres familiaux.
Avec beaucoup d’humour et une extrême acuité sensible, Daria Deflorian fait des angoisses refoulées de nos sociétés normées et des marginalités qui nous habitent son terrain privilégié. En rendant hommage à ces existences contemporaines borderline, en sondant par le jeu leur poésie singulière, leur charge de désordre, leur puissance d’imagination, son théâtre résonne d’une grande tendresse pour une humanité du XXIe siècle en quête d’elle-même.
« un exemple accompli du pouvoir de métamorphose et de la capacité de persuasion du théâtre. » Le Monde
« la metteuse en scène, épaulée par les lumières particulièrement précises de Giulia Pastore, parvient à installer une ambiance entre chien et loup, entre matérialité et onirisme, entre réalité et fantasme. » Sceneweb
Pour 1 Notes
Une adaptation au théâtre absent, le parti pris du non-jeu des acteurs et d’une mise en scène austère qui dessert un texte qui aurait pu être interprété. Nous assistons à 1 h 40 de livres audio traduit en italien et retraduit en français. De plus, les bruitages et le micro mal réglé ont amplifié le désagréable du moment.
8, boulevard Berthier 75017 Paris
Entrée du public : angle de la rue André Suarès et du Bd Berthier.