L’auteure américaine, entrée au répertoire de la Comédie Française en 2012, parle de sujets forts et dérangeants mais sans se situer dans la simple dénonciation. Elle révèle l’humanité de chacun de ses personnages dans les profondeurs de leur drame et de leurs rancœurs.
La poésie nait sur le terreau du politique et tous les personnages existent à « égalité », ensemble. Le spectateur n'est partisan de personne. Ou alors de chacun.
Ces êtres ordinaires sont placés dans des situations exceptionnelles et inattendues qui les pousseront à emprunter des voies qu’ils refusent habituellement. Comme Shakespeare, Naomi Wallace rejette la mièvrerie et le sentimentalisme et ses personnages sont pétulants, fantasques, drôles et bouleversants.
« Ces trois textes, trouvent mystérieusement leur sens les uns par rapport aux autres, vont au plus profond dans le drame qui s’est noué sur une terre où se joue une interminable et cruelle partie ». Robert Abirached
Naomi Wallace est un des auteurs majeurs de notre époque. La carte du temps a été l’un des succès du festival Off d'Avignon 2013.
Traduction : Dominique Hollier.
« Un bouleversant état des lieux. » La Provence
« Un spectacle important, une douceur blessée. » Politis
« Un regard sensible et sensé sur le Moyen Orient. » l’Humanité
« Humour et poésie. » Rue du Théâtre
« Les comédiens habitent ces personnages ardents, déterminés, drôles et poignants. » Midi Libre
La Carte du Temps, qui met en scène des Palestiniens, des Israéliens et un Irakien, est un triptyque dont les pièces forment un ensemble. Tous les personnages ont en point commun la perte ; de la vie, d’un parent, d’un ami, d’une maison...
Les situations des pièces de Naomi Wallace s'appuient sur des faits réels. Sa grande force d'écriture est la manière dont elle s'empare de ces événements pour en faire le terreau de fables où des personnages adversaires vont devoir se rencontrer. Elle nous permet ainsi d'envisager que « ce monde-ci n'est pas le seul ».
La première vision « Un état d’innocence » se passe dans le zoo de Rafah détruit par Tsahal. Alors que des militaires israéliens ont tué sa fille et arrêté son mari, Um Hisham, une mère palestinienne, vient dans ce zoo pour accomplir un acte difficile. Elle a décidé de rendre à la mère d’un soldat israélien, gardien du zoo, « quelque chose qui lui appartient », trois minutes. En effet, elle a tenu dans ses bras ce jeune israélien, qui s’est effondré sous les balles d’un sniper. Elle l’a même bercé alors qu’ « une mère devrait toujours tenir dans ses bras son enfant quand il meurt ».
La deuxième vision « Entre ce souffle et toi » met en scène une jeune infirmière israélienne et un père palestinien. Ce dernier a perdu son fils sous les balles israéliennes, et a accepté que ses poumons soient donnés. Il est persuadé que la jeune femme, qui a subi une transplantation, survit grâce aux poumons de son fils. L’israélienne va refuser ce lien et le père s’obstiner à nouer une relation avec cette jeune femme. Un balayeur, personnage lunaire et poétique, perturbera cette rencontre.
La troisième vision, « Un monde qui s’efface », met en scène un jeune Irakien fantasque et émouvant à Bagdad. Ce passionné d’oiseaux veut nous parler d’aviculture mais malgré ses efforts pour repousser ses souvenirs, Ils le submergent. Son meilleur ami, sa grand-mère sont morts à cause d’une guerre qui ne cesse de l’horrifier, la deuxième guerre du Golfe.
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