La démangeaison des ailes

du 30 septembre au 13 octobre 2004

La démangeaison des ailes

Des interviews, des reconstitutions de performances, des lectures, des sons, de la musique : une revue-spectacle sur le thème de l'envol, des chutes, des désirs et des désillusions. Un collage poétique drôle et inclassable, de Philippe Quesne.

Une revue spectacle sur le thème de l'envol
Un champ de recherche

Apparaissant, Disparate

Des interviews, des reconstitutions de performances, des lectures, des sons, de la musique : une revue-spectacle sur le thème de l'envol, des chutes, des désirs et des désillusions. Un collage poétique drôle et inclassable.

Démangeaison : une envie, un désir irrépressible de.
S'envoler : prendre son vol. s'enfuir. Disparaître.
Chuter : action de tomber, échec.
Revue : publication périodique où sont traitées des questions variées.
Polyphonie : combinaison de plusieurs voix ou parties dans une composition.
Vivarium : établissement aménagé en vue de la conservation dans leur milieu naturel de petits animaux vivants.

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« Le titre du projet se définit comme un champ de recherche, où il est question de tourner autour de la thématique, à côté, et surtout dans tous les sens. Autopsie de nos rêveries, on y questionne la démangeaison des ailes comme métaphore traversant l'histoire des arts. On y parle évidemment d'hommes et de leur devenir oiseaux, de légendes et de réalités. On y parle surtout plus largement de la notion d'envol et de chute, de tentatives et d'échecs, de désirs et de désillusions.

Un projet d'écriture scénique composé sur le mode du "glanage" ou de la collecte (textes, images, prises de sons, captations vidéo, interviews, recherches internet, etc). Cette matière, d'origines très diverses - puisée dans la littérature, la musique, l'art, ou les sciences - sélectionnée de façon subjective et heureusement non exhaustive constitue un ensemble de fragments et chapitres, présentés sous la forme d'une "revue-spectacle".

Lectures de textes, écoutes de sons ou de musiques, reconstitutions de performances d'artistes, présence d'intervenants vrais ou faux, films et images projetés sont autant d'éléments constituant cette expérience spectaculaire. »

Philippe Quesne

Lire des textes philosophiques
écouter des sons
prendre des risques
consulter des moteurs de recherche
reconstituer des performances
jouer de la musique
enregistrer
utiliser son corps
remixer

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Par définition, le chercheur court après quelque chose qu'il n'a pas sous la main, qui échappe, qu'il désire. Cette chose que le chercheur ne capturera, ne maîtrisera bien sûr jamais. Autrement cesserait l'essentiel, la recherche même en tant que mouvement. Donc le chercheur continue de suivre son idée fixe - fût-elle informulée - s'abandonnant à sa passion prédominante dans une course sans fin qu'il aura peut-être raison de nommer une méthode.

Parfois, dans sa course, il s'arrête, interdit : une autre chose tout à coup est apparue sous ses yeux, qu'il n'attendait pas. Non pas la chose en soi de sa quête fondamentale, mais une chose fortuite, explosive ou bien discrète, une chose inattendue qui se trouvait là, sur le passage. Devant cette chose, néanmoins, le chercheur éprouve obscurément qu'il a... « trouvé quelque chose ».

Mais à quoi ce qu'il a trouvé lui sert-il pour ce qu'il cherche ? Cette chose accidentelle n'interrompt-elle pas son « programme », comme on dit chez les professionnels de la « recherche » ? Sans doute. Ne risque-t-on pas, à s'attarder sur l'événement imprévu, de se disperser, de mettre sa propre méthode en péril ? Sans doute. Mais la trouvaille, si l'on veut bien s'y arrêter quelque temps, s'avère d'une générosité, d'une fécondité surprenantes. Ce que la chose inattendue est incapable d'offrir - une réponse aux axiomes de la recherche en tant que demande quant au savoir - elle en fait don ailleurs et autrement : dans une ouverture heuristique, dans une expérimentation de la recherche en tant que rencontre. Autre genre de connaissance.

Telle serait la double vie de toute recherche, son double plaisir ou sa double tâche : ne pas perdre la patience de la méthode, la longue durée de l'idée fixe, l'obstination des soucis prédominants, la rigueur des choses pertinentes ; ne pas perdre non plus l'impatience ou l'impertinence des choses fortuites, le temps bref des trouvailles, l'imprévu des rencontres, voire des accidents de parcours. Tâche paradoxale, difficile à tenir par ses deux bouts - ses deux temporalités - contradictoires. Temps pour explorer la voie royale, temps pour scruter les bas-côtés. Les temps les plus intenses étant probablement ceux où l'appel du bas-côté nous fait changer de voie royale, ou plutôt nous la fait découvrir pour ce qu'elle était déjà, que nous ne comprenions pas encore. À ce moment, la désorientation de l'accidentel fait apparaître la substance même du parcours, son orientation la plus fondamentale. Devant ces choses fortuites - choses de passage, mais choses apparaissantes - nous prend soudain l’envie déraisonnable de tout abandonner et de nous consacrer, sans perdre une minute, à leur pouvoir de fascination. Légère angoisse, à ce moment, d'oublier trop vite leur poésie intrinsèque, de re-clore trop vite leur capacité à provoquer, à ouvrir une pensée. Légère angoisse symétrique de mettre en danger la cohérence du parcours que cette chose fortuite vient tout juste d'interrompre.

Georges Didi-Huberman,
Phasmes, essai sur l’apparition
extrait de la préface
Les Éditions de Minuit

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76, rue de la Roquette 75011 Paris

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  • Bus : Commandant Lamy à 2 m, Basfroi à 243 m, Charonne - Keller à 244 m, Voltaire - Léon Blum à 384 m
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Spectacle terminé depuis le mercredi 13 octobre 2004

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