La fille de 18 heures 32

Paris 18e
du 8 novembre au 1 décembre 2007
1h20

La fille de 18 heures 32

Un soir, une fille inconnue entre dans la petite épicerie bar des époux Berthier. Elle répond à une annonce passée il y a vingt ans, ouvrant la porte d’un monde englouti. Un conte en forme de rêve, paysage avec fête foraine où il est question de désirs, de peurs et de capacité au bonheur.

L'Histoire
Notes d'écriture
Note de mise en scène

« Il survint une grosse pluie qui les perça jusqu’aux os ; ils glissaient à chaque pas, tombaient dans la boue, d’où ils se relevaient tout crottés, ne sachant que faire de leurs mains. Le petit Poucet grimpa au haut d’un arbre pour voir s’il ne découvrirait rien : tournant la tête de tous côtés, il vit une petite lueur comme d’une chandelle, mais qui était bien loin par-delà la forêt » Charles Perrault Contes, Le Petit Poucet.

  • L'histoire

Un soir de pluie, l’autocar s’arrête devant la petite épicerie bar des époux Berthier, un lieu désolé en pleine campagne. Une jeune femme, vient proposer ses services pour répondre à une annonce presque oubliée.

Parce qu’il est tard, parce qu’il pleut, qu’un habitué, Monsieur Raymond, est témoin de la scène, ils invitent l’inconnue à rester. Mais que veut-elle au juste cette fille ? Que vient-elle chercher ? Que vient-elle dire ou entendre ?

La nuit emporte tous les personnages vers une fête foraine toute proche : un lieu où l’on pourrait se retrouver, aborder l’île des plaisirs ou croiser les grands monstres ; périple nocturne où chacun rencontre ce qu’il redoute ou désire le plus.

  • Notes d'écriture

Comment se croisent les rêves

L’histoire de la rencontre, ou des retrouvailles, entre Mimi et les Berthier pourraitêtre une variation sur le conte du Petit Poucet. Un conte en forme de rêve, où ce qui se joue, c’est le regard porté sur l’autre. Sur qui ouvrons-nous les yeux lorsque nous regardons l’autre ? Comment les rêves prennent-ils possession de nous ? Comment influencent-ils notre regard et fabriquent- ils notre réalité ?

Un conte fantastique

Cette fille qui vient d’ailleurs et débarque à la nuit tombée devient pour les Berthier une fille qu’ils ont abandonnée. D’ailleurs, que l’abandon de l’enfant soit réel ou imaginaire ce qui nous intéresse ici, c’est ce que le couple a rejeté et qui revient s’incarner. La fille fait entrer les personnages en contact avec un monde englouti : celui de leurs angoisses, comme de leurs désirs et de leur capacité au bonheur. Avec une liberté de langage, de geste, elle incarne pour le couple une force de vie, une grâce qui invite au mouvement. Mais sont-ils capables d’accueillir si simplement cette jeunesse, ce retour de fortune qui signe la fin de l’histoire et serait le point de départ d’un autre conte ?

Inversement, lorsque Mimi vient proposer ses services aux Berthier en quête d’une place, elle voit rapidement en eux les parents inconnus qu’elle recherche. La petite épicerie bar devient pour elle la maison de l’ogre, un abri faussement protecteur et dangereux d’où il faut s’enfuir pour survivre, comme dans le conte.

Dans le conte de Perrault, les parents du Petit Poucet, ou leurs doubles meurtriers, ogres anthropophages de la forêt, cherchent à perdre leur progéniture pour une raison obscure : “Je ne saurais les voir mourir de faim devant mes yeux”, dit le père.

Comme si décidément, au coeur de ce conte, ce qui s’accomplit dans une région si lointaine ne pouvait être regardé que les yeux fermés.

Jean-Michel Vier

  • Notes de mise en scène

Tendue entre réalisme et fantastique, l’histoire joue sur l’ambivalence entre deux visages d’un même univers qui, de prime abord, peut paraître totalement réaliste :
l’espace clos d’une petite épicerie bar. Pourtant, dès le départ, le personnage de Mimi, débarquée de nuit pour répondre à une annonce vieille de vingt ans, place le récit dans un registre fantastique, celui d’un conte moderne : un petit Poucet raconté aussi du point de vue des parents.

La mise en scène s’attache donc à créer une atmosphère de tension permanente entre ordinaire des jours et folie douce, où le regard du spectateur voyagera selon son optique propre. Pour rendre tangible ce climat, indissociablement étrange et familier, nous affirmerons donc un certain nombre de partis pris, aussi bien au niveau de l’espace, que de la lumière et du son.

Routes de campagne, chambre à coucher, rivière, baraques foraines : le récit appelle un espace ouvert et souple où alternent espaces du dehors et du dedans, lieux du réel et de l’imaginaire. L’épicerie est représentée par un sol damé. Seront visibles quelques éléments, rares et emblématiques : un bar, une table et des
chaises de cuisine. Mis à part ces quelques objets réels, l’espace est conté aussi par des dessins en noir et blanc (dans l’esprit de ceux de Marc Chagall, des intérieurs d’Egon Schiele ou de l’expressionnisme allemand) sur un écran vertical de même dimension que celui du carrelage.

L’esthétique générale du spectacle est celle du fragment, sobre, évocatrice plus qu’illustrative, ponctuée de quelques éléments colorés (les costumes, contemporains, le rêve qui joue en partie sur un détournement des meubles de l’épicerie).

S’installe également un paysage sonore singulier à travers une bande son où certains bruits du quotidien (sonnette de porte, rafales de vent et de pluie, vrombissement de l’autocar, froissement du papier cadeau etc.) seront étrangement déformés, amplifiés ou, au contraire, assourdis.

A l’intérieur de ce dispositif scénique, les comédiens parcourent des registres de jeu du réalisme au burlesque. Ce qui nous importe, en effet, c’est que malgré l’inouï des évènements et des sensations, malgré les limites et parfois le grotesque des personnages, le spectateur puisse accompagner chacun d’entre eux, dans un mouvement proche de l’empathie. Cette empathie c’est aussi celle du spectateurenfantqui face au conte approche tout à la fois le plus lointain et le plus intime, le plus invraisemblable et le plus concret.

Jean-Michel Vier

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Spectacle terminé depuis le samedi 1er décembre 2007

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