La nuit juste avant les forêts

À partir de 14 ans.

• Un chant rageur et tendre

C’est un homme qui parle sans s’arrêter. La voix haletante, les mots se bousculent. C’est la nuit. Il a plu abondamment. Trempé, légèrement ivre, il cherche un lieu où dormir et aussi, sans doute, un peu d’amour – « quelqu’un qui soit comme un ange au milieu de ce bordel ». Alors ça sort de lui comme un trop-plein, un poème suspendu entre vie et mort, jailli dans l’instant.

Fasciné par sa beauté enivrante, le metteur en scène Matthieu Cruciani nous livre comme une épure, son adaptation de la célèbre pièce de Bernard-Marie Koltès où se mêlent langue vibrante et hautes aspirations politiques. Le temps d’entendre l’immense poésie avec laquelle se débat devant nous, cet homme refusé par les autres mais pour autant assoiffé de justice. Un instant suspendu. Véritable comptine pour adulte, on y parle des bas-fonds de soi-même.

Interprété magistralement par Jean-Christophe Folly, le personnage pensé par Koltès nous livre son récit, à la fois vrai, drôle mais surtout tragique. Chaque spectateur recherchera ainsi, avec cet homme, des raisons d’espérer, des raisons de se battre. Cet homme qui parle aussi bien de désir, de fuite, de batailles, de travail ou d’alcool, mais aussi de mort, de sang et de trahison.

En montant La nuit juste avant les forêts, Matthieu Cruciani restitue l’urgence du texte de Bernard-Marie Koltès. Sur un quai de métro, dans un noir lumineux inspiré de la peinture de Soulages, l’acteur Jean-Christophe Folly parle comme s’il improvisait d’une traite ce chant rageur et tendre, habité et puissant où la solitude déborde au cœur d’une nuit hantée dans le chaos du monde. Cette grande sophistication et radicale nudité du verbe, voilà donc le mantra d’un spectacle allant à l’essentiel. Pour y satisfaire l’inépuisable besoin d’élévation et la nécessité de s’inventer un endroit politique personnel. Afin que le poème vive quand il se cogne au réel. Inévitablement

• La presse

« Jean-Christophe Folly aborde le soliloque avec une remarquable aisance, une force vive et drue, une exaltation fonceuse et fiévreuse, un engagement total. (…) Et s’il se révèle être un acteur koltésien évident, c’est qu’il est aussi soutenu par la hauteur de vue et la sensibilité de la mise en scène que signe Matthieu Cruciani, et par l’éloquence de tout l’univers visuel et sonore qui l’accompagne. » Sceneweb, Christophe Candoni

« La proposition de Matthieu Cruciani (…) fera date. Elle doit tout à la présence magnétique et au jeu incandescent de Jean-Christophe Folly, porté par la musique subtile de la violoniste Carla Pallone et la scénographie entrelaçant rêve et réalité de Nicolas Marie. » L'Humanité, Marina Da Silva

« Matthieu Cruciani et Jean-Christophe Folly composent une Nuit juste avant les forêts sombrement lumineuse, nous laissant abasourdi face aux gouffres de l’âme. » Theatre(s), Thomas Flagel