"Le monde des amants n'est pas moins vrai que celui de la politique. Il absorbe même la totalité de l'existence, ce que la politique ne peut pas faire." Georges Bataille
En 1938, Colette Peignot, 35 ans, est sur son lit de mort ; elle demande à Georges Bataille, l'auteur sulfureux dont elle partage la vie depuis quatre ans, de lire un petit texte qu'elle a écrit, intitulé Le Sacré. Bataille décidera, avec l'aide de Jérôme Peignot et de Michel Leiris, de faire publier un recueil, sous le titre Ecrits de Laure.
A travers les écrits furtifs, fragmentaires de cette double figure Laure/Colette, se dessine une femme qui tente de construire son espace de liberté et l'individualité, qui lutte pour échapper à sa famille bourgeoise, aux projections des hommes, aux cadres de son époque. Une femme qui se jette avec autant de passion dans l'alcool, la sexualité, la pensée, l'engagement politique pour se perdre et se retrouver. Une femme à la recherche d'elle-même et de sa propre image, avec laquelle elle joue, perd, et gagne...
"Chercher le sacré, la communication, ces termes et expériences de vie sur lesquels les écrits de Georges Bataille et de sa compagne Laure (le pseudonyme que s’était donné Colette Peignot) s’accordent et se rencontrent, même sans accord verbal. Chercher un temps, une structure mythiques, une fantasmagorie, une forme onirique où reviennent des images obsessionnelles, à la fois entières puis floutées. Chercher une forme d’incarnation qui fasse l’aller-retour entre le personnage et la comédienne, qui ne s’identifie pas. Chercher la coexistence d’images plastiques et d’un son, d’une voix incantatoire. Dans le projet qu’est Laure, la forme ne cesse de se chercher, de se construire et de se déconstruire..."
Je suis pour ceux que j'aime une provocation.
Je ne puis supporter de les voir oublier la chance qu'ils seraient s'ils jouaient.
L. a joué jadis. Avec L., j'ai joué. Je n'ai plus de repos car j'ai gagné.
Je ne puis que jouer encore, aviver cette chance vraiment folle....
L. joua et gagna. L. mourut.
Bientôt, dit L. le sol me manqua.
Georges Bataille.
D’après Ecrits de Laure de Colette Peignot.
Un tres beau spectacle: un texte magnifique dans une langue ciselee, une actrice impressionnante, de tres beaux tableaux sceniques et une mise en scene precise et inventive, qui donne toute sa force au texte.
Un tres beau spectacle: un texte magnifique dans une langue ciselee, une actrice impressionnante, de tres beaux tableaux sceniques et une mise en scene precise et inventive, qui donne toute sa force au texte.
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