Le Collier de perles du Gouverneur Li Qing

le 20 octobre 2004
1H40

Le Collier de perles du Gouverneur Li Qing

Portée par quatre comédiens et un pianiste, une fable épique autant qu'initiatique, ponctuée de chants et plongée dans l'univers d'une Chine aux accents brechtiens.

La fable
La mise en scène

Extrait

La presse

Fable épique autant qu’initiatique, plongée dans l’univers de quelque Chine légendaire et naturellement un peu brechtienne, Le Collier de perles du Gouverneur Li-Qing retrace, de la naissance à la mort, l’itinéraire exacerbé d’une femme née dans le carcan d’une société patriarcale.

Enfant puis adolescente, Kien-Ti découvre l’injustice due à sa condition de femme, s’interroge sur les faveurs dont bénéficie son frère, se révolte parce qu’on lui interdit d’étudier... Elle se résigne toutefois, jusqu’au moment où son père veut la marier de force : elle s’enfuit alors le jour de ses noces.

Arrivée dans la Capitale de Province, pour réussir à mener enfin sa vie comme elle l’entend, elle décide de se travestir. Dans son nouvel habit, elle gravit rapidement les marches du pouvoir. Elle devient intendant général puis gouverneur de la province.

Son intransigeance et sa fermeté la feront respecter des soldats comme du peuple. Mais comment vivre en homme jour après jour quand on est une femme ? Comment porter le poids du secret ? Jusqu’où doit-on jouer le jeu ? Prendre une épouse, puis la délaisser sans autre forme de procès ?

Et si l’amour surgit au détour d’une rue, la fable risque de devenir amère… Portée par quatre comédiens et un pianiste, ponctuée de chants, la fable montre, raconte : elle ne résout rien. Mais à la manière du théâtre d’épopée, et par le truchement de l’apologue, elle invite à une réflexion sur la féminité, et plus généralement, sur la condition féminine.

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Le travail de plateau suppose avant tout une recherche autour des problèmes d’interprétation liés à ce type de textes narratifs. Le Collier de perles du Gouverneur Li-Qing alterne volontairement parties dialoguées et narration. Mais la narration est toujours assumée d’un point de vue interne à l’un des personnages. Ce sont donc les personnages qui racontent l’histoire, en parlant d’eux à la troisième personne.

Un jeu entre distanciation et incarnation
Ce procédé d’écriture induit donc une tension dans le traitement du personnage. La mise en scène s’attache à rendre ce jeu entre incarnation et distanciation et la dynamique qui en résulte.

Sur le plateau, le jeu des comédiens intègre cette double orientation, qui permet d’éviter un traitement trop formaliste, en laissant place à l’émotion, mais permet aussi de s’éloigner d’une trop grande psychologisation, pour plonger à plein dans l’univers épique de la fable. Une attention toute particulière est alors réservée au travail corporel, aussi bien pour signifier les différents personnages de la fable que pour chercher un traitement insensiblement décalé, presque chorégraphique, des corps dans l’espace.

Une scénographie en mouvement
Une scène circulaire en bois peint, légèrement surélevée, posée au centre du plateau, dans laquelle vient s’encastrer la verticalité d’un piano, oriente les lignes de force de l’espace. Un grand panneau lumineux rectangulaire surplombe le plateau. Par la grammaire de ses couleurs, il rythme le temps de la représentation et la mémoire topographique et affective des scènes.

L’esthétique de la scénographie - comme des costumes – ne cherche pas à reproduire quelque univers d’estampes.

Elle s’inspire en revanche de la conception des deux pôles complémentaires du Yin et du Yang. Cette conception se traduit sur scène par un jeu sur la géométrie spatiale (cercle et spirale de leur diagramme symbolique, lignes brisées ou continues de leur circulation) et sur la métamorphose et le mouvement (transformation et évolution du plateau et des costumes). Le dualisme qu’ils supposent et la symbolique qui s’y rattache, accompagnent naturellement le sens du texte.

La musique entre lyrisme et didactisme
Très présente pendant la représentation, la composition musicale accompagne ou amplifie le déroulement dramatique. Mais elle peut en interrompre le cours, à la façon d’un song brechtien, lors de chants ponctuels où les personnages-chanteurs livrent au public leurs états d’âme dans un commentaire tantôt de dépit, d’explication ou d’ironie.

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Chanson de la mère

Cet enfant qui pousse au fond du ventre
tout à la fois j'en ai le désir
Et j'en ressens presque de l'épouvante
Ma vie n'est plus que peur et soupirs

L'attente est un pain bien long
Faites que ce soit un garçon

Que naisse une fille sa décision
Il l' prise et une seconde épouse
S'installera ici dans ma maison
Dieux comment ne pas être jalouse

Elle me dira partageons
Faites que ce soit un garçon

Que naisse une fille il me l'a dit
Il ira au bord de la rivière
Avant même d'avoir connu la vie
Les eaux l'engloutiront tout entière

Je crois en votre compassion
Faites que ce soit un garçon

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"Une écriture délicate, servie par quatre comédiens qui jouent brillamment une série de partitions (...) Les belles histoires ne sont belles que lorsqu'elles combattent la laideur du monde : en voilà une !" Gilles Costaz, L'Avant-Scène

"Un rire accessible à tous, mêlé à une grandeur tragique (...) une fable douloureuse et paradoxale, qui dégage une beauté à tirer des larmes." Paris-Normandie

"Des comédiens qui se démultiplient pour incarner on ne sait trop combien de personnages. (...) De la musique, un peu de chant. La magie du théâtre dans la forme, celle de l'humanité dans le fond, un enchantement disais-je, un enrichissement." Agora Pièces 2003

"Elégance et émotion : un spectacle en état de grâce. Une fable magnifique et cruelle." La Terrasse

"Un spectacle fait de vivacité et de précision, plein de réel souffle lyrique..." France bleu Vaucluse

"Un instant suspendu dans le temps... La fête théâtrale est totale." La Marseillaise

"Un voyage intérieur sur une scène ouverte à tous les vents de l'imaginaire." France Inter

"Brillant, sensuel, envoûtant et intelligent, remarquablement interprété, ce spectacle flirte avec la perfection." Theatreonline.com

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Sélection d’avis du public

RE: RE: Le Collier de perles du Gouverneur Li Qing Le 13 février 2005 à 13h11

Superbe, en effet. On retiens la performance des 4 comédiens, et l'interpreatation des soeurs de Kien ti...

RE: RE: Le Collier de perles du Gouverneur Li Qing Le 5 février 2005 à 19h28

Merveilleuse et douloureuse histoire magnifiquement interprétée notamment par Marie Céline Tuvache qui "vit "son personnage. Mise en scène esthétique, sobre mais dynamique servie par un décor minimaliste. A voir impérativement par les amateurs de spectacles de qualité et chargés en émotion.

Le Collier de perles du Gouverneur Li Qing Le 20 octobre 2004 à 22h31

Superbe pièce !!! Un décor épuré, des comédiens très convaincants (j'aime beaucoup lao-bai et son yo-yo :) dans tous leurs multiples roles, et une musique magnifique qui fait vraiment partie de l'ambiance. L'histoire est triste mais très belle, et les artistes sont à la hauteur !

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RE: RE: Le Collier de perles du Gouverneur Li Qing Le 13 février 2005 à 13h11

Superbe, en effet. On retiens la performance des 4 comédiens, et l'interpreatation des soeurs de Kien ti...

RE: RE: Le Collier de perles du Gouverneur Li Qing Le 5 février 2005 à 19h28

Merveilleuse et douloureuse histoire magnifiquement interprétée notamment par Marie Céline Tuvache qui "vit "son personnage. Mise en scène esthétique, sobre mais dynamique servie par un décor minimaliste. A voir impérativement par les amateurs de spectacles de qualité et chargés en émotion.

Le Collier de perles du Gouverneur Li Qing Le 20 octobre 2004 à 22h31

Superbe pièce !!! Un décor épuré, des comédiens très convaincants (j'aime beaucoup lao-bai et son yo-yo :) dans tous leurs multiples roles, et une musique magnifique qui fait vraiment partie de l'ambiance. L'histoire est triste mais très belle, et les artistes sont à la hauteur !

Informations pratiques

L'Azimut - Théâtre F. Gémier / P. Devedjian

13, rue Maurice Labrousse 92160 Antony

  • RER : Antony à 191 m
  • Bus : Théâtre - Mairie à 123 m, Gare d'Antony à 157 m, Antony RER à 206 m
  • Voiture : par la N20. Après la Croix de Berny suivre Antony centre puis le fléchage.
    15 min de la porte d’Orléans.
    Stationnement possible au parking Maurice Labrousse (gratuit à partir 18h30 et les dimanches), au parking du Marché (gratuit pendant 3h après validation du ticket de parking à la caisse du théâtre) et au parking de l’Hôtel de ville (gratuit pendant 1h15).

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Plan d’accès

L'Azimut - Théâtre F. Gémier / P. Devedjian
13, rue Maurice Labrousse 92160 Antony
Spectacle terminé depuis le mercredi 20 octobre 2004

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