Le Funambule

Paris 18e

du 1 au 20 mars 2025 1h15

Le Funambule

Un acteur, un acrobate, un musicien. Chacun donne à entendre la langue-flamme de Genet dans l’alchimie d’une partition qui capte tous les sens. Spectacle déconseillé aux moins de 16 ans.

Le Funambule - Photographies

Spectacle déconseillé aux moins de 16 ans.

  • Sur le fil

C’est l’un des plus beaux chants d’amour de Jean Genet. Celui qu’il adressa à son jeune amant acrobate, Abdallah Bentaga, dont la danse sur le fil défiait le vertige et la mort, et qui, tragiquement, mettra fin à ses jours.

Philippe Torreton s’empare de ce texte dense et incantatoire, aussi sombre que lumineux, qui s’est souvent dérobé à la mise en scène tant sa puissance d’exaltation fait exploser tous les cadres de représentation. L’acteur prodige, qui a joué avec les plus grands noms du théâtre et du cinéma et captivé tous les publics, lui-même auteur passionné par le verbe, se frotte ici à l’écriture enflammée et inflammable de Genet.

Une écriture avec laquelle on ne peut pas tricher, où la prise de risque de l’acrobate et le souffle du poète imposent la radicalité d’un jeu plus vrai que vrai.

  • Note d'intention 

Le suicide d’Abdallah fait basculer irrémédiablement ce texte dans la tragédie. Le Funambule devient un poème noir, ce n’était pas sa finalité, mais notre monde et sa logique l’impose.

Pour moi cet acte définitif symbolise notre incapacité à cerner Jean Genet le fugitif. Il nous échappe, sa parole n’éveille aucun écho. Ce qu’elle doit annoncer ne s’adressant plus à personne, ne devant plus être compris par ce qui est vivant, c’est une nécessité qui n’est pas poussée par la vie, mais par la mort qui va l’ordonner. Contrairement à la plupart des auteurs, Genet n’est pas animé d’un désir farouche d’être entendu, d’être compris ; il veut enflammer, c’est un incendiaire. Il bande et veut faire bander. Son écriture est tour à tour lyrique et prosaïque, caressante et scarifiante, elle blesse, elle heurte, elle oblige à se regarder soudainement surpris d’une blessure qu’on pensait secrète.

Jean Genet occupe avec ses mots cet espace infime, lorsqu'on se blesse, qui précède la douleur, cet effroi du corps à l’instant de la coupure ou de la chute, ce saisissement ; il est un point de basculement, et en ce sens, Le Funambule est peut-être le texte étalon pour comprendre son œuvre. Un outil nécessaire. Mon désir le plus ardent est de faire entendre ce texte. Se comporter comme Genet, qui en l’écrivant n’avait aucun désir autre que de nous enflammer.

Très rapidement m’est venu à l’esprit de raconter, comme un écho tragique, la destinée d’Abdallah : qu’en une journée, en un seul lieu, une seule action soit contée. Un cirque désolé, abandonné des hommes qui le peuplaient, une piste dans une solitude désertique, les restes d’instruments rassemblés autour d’un musicien sans doute fantomatique, un lit dans lequel dort un jeune acrobate dénudé et un homme d’âge mûr assis sur une chaise en bois qui le regarde en fumant.

Le piano se recherche et se retrouve, les notes sortent enfin de sa gorge raclée et quelques paillettes d’or qui attendaient une harmonie tombent enfin des hauteurs étoilées sur le corps alité du jeune homme endormi. Et le texte se fait entendre.

Pendant le spectacle, l’homme qui parle ne sera qu’une entité spectrale, l’acrobate le subira sans le voir ni le toucher, l’homme qui parle sera une présence insistante toujours là comme un auguste qui ne parviendrait pas à terminer son numéro. Un Monsieur Déloyal. Un dompteur d’acrobate. L’errance du funambule, ses tentatives sur le fil, ses doutes et ses humeurs nous laisseront imaginer de lointaines discussions, listant des impératifs que personne ne saurait suivre. Elle incarnera notre inconfort face à Jean Genet, notre difficulté à le cerner, cette façon qu’il aura eu toute sa vie de nous faire comprendre que nous nous sommes assis à sa table, sans lui demander sa permission.

Le Funambule – Bande-annonce

Vous avez vu ce spectacle ? Quel est votre avis ?

Note

Excellent

Très bon

Bon

Pas mal

Peut mieux faire

Ce champ est obligatoire
Ce champ est obligatoire

Vous pouvez consulter notre politique de modération

Informations pratiques - Théâtre des Abbesses

Théâtre des Abbesses

31, rue des Abbesses 75018 Paris

Montmartre
  • Métro : Abbesses à 100 m, Pigalle à 303 m
  • Bus : Abbesses à 34 m, Pigalle à 266 m, Blanche à 336 m, Damrémont - Caulaincourt à 395 m
Calcul d'itinéraires avec Apple Plan et Google Maps

Plan d’accès - Théâtre des Abbesses

Théâtre des Abbesses
31, rue des Abbesses 75018 Paris

Tarifs des billets

  • 1re catégorie

    36,5 €

Pourraient aussi vous intéresser

- 11%
Le prix

Théâtre Hébertot

Les Idoles

Théâtre de la Porte Saint-Martin

L’injuste

Théâtre de la Renaissance

Encore une journée divine

Théâtre des Bouffes Parisiens

Juste la fin du monde

Théâtre de l'Atelier

Réserver à partir de 36,5 €