Il naît en Roumanie en 1920, dans une famille juive où on parle allemand. Paul Celan a vingt-deux ans quand ses parents sont déportés, quand il est condamné aux travaux forcés. Il part plus tard pour Bucarest, Vienne et Paris. Il traduit Char, Michaux, Shakespeare. Il reçoit en 1960 le Prix Büchner et prononce à cette occasion son discours Le Méridien.
À travers le théâtre de Büchner, il livre alors ce qu’il perçoit de l’art et de l’acte poétique. « Je ne vois pas de différence entre une poignée de main et un poème », écrivait-il. Avril 1970, après plusieurs périodes d’internement, il se jette dans la Seine. On aurait retrouvé, dans l’une de ses poches, des billets pour une représentation de En attendant Godot de Beckett.
Au Rond-Point, Nicolas Bouchaud et Éric Didry ont créé La Loi du marcheur, d’après les entretiens de Serge Daney, puis Un métier idéal d’après l’écrivain John Berger et le photographe Jean Mohr. Ils saisissent une fois encore, avec Le Méridien, un texte non destiné à la scène. Ils mettent en lumière les mots sombres et fulgurants de celui que l’on considère comme l’un des plus grands poètes européens. Ils agrippent la « contre-parole » d’un poète qui a fait le choix d’écrire dans une langue qui était à la fois celle de sa mère et de ses bourreaux. Sa poésie, comme ressaisissement du sujet face à la barbarie, se dresse en rempart contre le temps, l’oubli, le déni, l’indifférence.
Pierre Notte
Nicolas Bouchaud ouvre superbement la charnière du temps, le vectorise avec des traits de craie et densifie encore les vers de Paul Celan, fait corps avec le poète. Ardu certes, mais comment ne pas céder à cet appel, à cette implosion des mots et au surgissement de lancinantes questions. A chacun de continuer ensuite le chemin.
Texte ardu mais superbement servi. l'ivresse est au bout d'un chemin difficile mais qui éclaire
Pas facile pour un bon comédien d'être servi par un texte aussi obscur. Pas facile non plus pour un spectateur de subir une telle torture sémantique. Ce n'est pas un spectacle que je recommanderai car l'art c'est aussi un échange et là je n'ai pas vu cette composante.
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Nicolas Bouchaud ouvre superbement la charnière du temps, le vectorise avec des traits de craie et densifie encore les vers de Paul Celan, fait corps avec le poète. Ardu certes, mais comment ne pas céder à cet appel, à cette implosion des mots et au surgissement de lancinantes questions. A chacun de continuer ensuite le chemin.
Texte ardu mais superbement servi. l'ivresse est au bout d'un chemin difficile mais qui éclaire
Pas facile pour un bon comédien d'être servi par un texte aussi obscur. Pas facile non plus pour un spectateur de subir une telle torture sémantique. Ce n'est pas un spectacle que je recommanderai car l'art c'est aussi un échange et là je n'ai pas vu cette composante.
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