Au début des années soixante, dans une petite ville de province, Mathilde, après quinze ans passés en Algérie, revient, avec enfants et bagages, s’installer dans la maison familiale, occupée par son frère Adrien. Commence alors l’affrontement entre une soeur, au caractère entier, et un frère autoritaire, propriétaire d’usine. Bien décidée à récupérer son héritage, Mathilde qui semble fuir les « événements » d’Algérie, en train de devenir « la guerre », fait voler en éclat les faux-semblants de cette petite communauté provinciale et réveille, dans « ce désert », les secrets de cette bourgeoisie en apparence si paisible.
Cette pièce de Koltès, peuplée de fantômes, est une mécanique implacable où l’on retrouve le sens du rythme de l’auteur et son rire caustique et mordant. Sur fond de mémoire interdite, d’humour noir et de bourgeoisie déliquescente, Arnaud Meunier, directeur de la comédie de Saint-Etienne, met en scène le face à face sans merci de deux monstres sacrés, troubles et inquiétants, Catherine Hiegel et Didier Bezace, afin d’incarner ce rapport ambigu à notre passé et de comprendre la montée des populismes aujourd’hui.
« Arnaud Meunier a choisi trois axes principaux pour sa mise en scène : la comédie féroce, le conte fantastique et le projet de troupe. Ce parti pris, qui s’appuie sur une lecture aiguë et rigoureuse de la pièce, fonctionnerait à merveille, s’il n’était affaibli par les choix scénographiques et par une direction d’acteurs pas toujours très précise. (...) La mise en scène d’Arnaud Meunier fait néanmoins entendre, avec une clarté imparable, à quel point Koltès est bien le grand dramaturge du décentrement de l’homme blanc. » Fabienne Darge, Le Monde, 18 janvier 2016
« Tel un funambule, Arnaud Meunier voltige sur le fil de la comédie noire. Il fait un sort au réalisme, dans le beau décor onirique d'une maison mangée par son jardin. La haine, noyée dans l'humour noir, apparaît presque joyeuse ; le peu d'amour, suggéré par les mots pudiques de Koltès, est mis en relief. On entend tout de ces magnifiques monologues, où les personnages disent leur perte de repères, leur désir de s'échapper (...) » Philippe Chevilley, Les Echos, 8 octobre 2015
magnifique message
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