Coup de cœur CLASSIQUE Le 17 janvier 2024
Envoûtant et mystérieux, Le Songe d’une nuit d’été se déploie comme une danse féerique où se mêlent passions ardentes et enchantements magiques. Emmanuel Demarcy-Mota et sa troupe insufflent une nouvelle vie, révélant toute la richesse et la modernité de ce classique.
Envoûtant et mystérieux, Le Songe d’une nuit d’été se déploie comme une danse féerique où se mêlent passions ardentes et enchantements magiques.
Cette pièce atemporelle captive les esprits et ouvre un monde où s’effacent les frontières entre réel et imaginaire. Dans un tourbillon de parades amoureuses et guerrières, de jeunes gens se débattent pour échapper aux contraintes sociales et familiales qui pèsent sur leurs coeurs. Ils se lancent dans une « comédie des erreurs » où les quiproquos se multiplient et les émotions s’exacerbent. Mais au-delà des intrigues amoureuses, Le Songe d’une nuit d’été est une invitation à explorer les profondeurs du subconscient, à s’aventurer dans les recoins les plus secrets de notre imagination.
Dans cette oeuvre, Emmanuel Demarcy-Mota et sa troupe insufflent une nouvelle vie, révélant toute la richesse et la modernité de ce classique. Les comédiens, tels des funambules sur la corde fragile entre le réel et l’illusoire, nous transportent dans un monde où tout est possible, où les miracles surgissent au détour d’un songe.
« Emmanuel Demarcy-Mota réunit une pléiade de grands artistes pour une lecture féérique, joyeuse et belle de la pièce de Shakespeare : remarquable travail collectif pour un théâtre fédérateur. La troupe du Théâtre de la Ville est éblouissante. » La Terrasse
« De cette pièce au charme envoûtant, Demarcy-Mota a su rendre toute la grâce féérique. De splendides tableaux. Elodie Bouchez, poignante dans le rôle d’Helena. » Télérama TTT
« Une mise en scène spectaculaire. » Les Echos
Pourquoi avoir choisi de monter Le Songe, une des pièces les moins réalistes de Shakespeare ?
Emmanuel Demarcy-Mota : J’ai accédé avec Shakespeare à la culture nonsensique, fondamentale pour moi. Je ne pouvais pas travailler sur cette pièce sans avoir d’abord réfléchi sur les Marx Brothers, ou sur Lewis Carroll. Même Ionesco est à mes yeux un descendant de Shakespeare dans cette culture du non-sens, parce qu’il cherche à démasquer le langage comme endroit du possible mensonge, et la part d’inconscient qu’il exprime.
La magie, si présente dans Le Songe, comment l’avez-vous abordé ?
E. D.-M. : Je pense qu’elle permet au Songe d’être une des plus grandes pièces sur l’inconscient qui n’ait jamais été écrite. Cette pièce renvoie à une question très profonde : peut-on croire encore ? Et à quoi peut-on croire ? Le monde souterrain est très présent, et apparaît sur scène puisque les acteurs jaillissent de trappes, comme du tréfond d’un lieu souterrain. De la même manière, la forêt est mouvante, grâce à des arbres en mouvement qui permettent à l’espace de s’ouvrir, ou de se fermer. Cette pièce nous oblige à penser l’espace-temps. Les personnages arrivent dans cette forêt, et s’y endorment. À partir de l’endormissement de Titania, la dimension du rêve, et toutes ses strates, vont se déployer, jusqu’aux réveils successifs, et aux derniers mots fondamentaux : « bonne nuit », dits cette fois au spectateur.
Les fées sont masculines et féminines dans votre mise en scène…
E. D.-M. : C’est notre culture française qui a fait des fées, des créatures uniquement féminines. Les fées sont aussi des hommes dans la langue anglaise. Nous avons voulu que ce soit le cas au plateau. On touche là à la question de la représentation des hommes et des femmes et des trois mondes qui y coexistent : le monde des artisans, le monde des fées, le monde des amoureux.
Les artisans, ce sont les gens de théâtre ?
E. D.-M. : Oui, Shakespeare en fait des terriens, des charpentiers. L’idée est belle, je dis qu’ils sont aussi des artisans du langage. Mais comment ces trois mondes communiquent, alors qu’ils ne sont pas en lien ? On a un système en rotation où, comme dans le Système solaire, les choses tiennent par la gravité. Shakespeare était fasciné par les astres : la pièce parle de la lune en permanence. Or, cette force cosmique a une double dimension : la nature est un lieu de grande beauté, de fascination et en même temps, un lieu de peur profonde, un monde du souterrain.
Un mot sur le texte, deux registres sont mêlés, les vers et une prose parfois assez crue. Comment jouer cela ?
E. D.-M. : On retrouve là la coexistence des mondes au centre de la pièce. On a un registre de phrases simples à dire, mais dont la pensée est inversée et complexe. La clé pour l’acteur est à retrouver chez les grands nonsensiques. Particulièrement pour les amoureux qui à chaque réveil peuvent dire quelque chose qui est l’inverse de ce qu’ils ont dit, et ressenti, avant. Il ne faut pas seulement croire à la magie du philtre, il faut aussi croire à la force de l’inconscient, et à la mobilité du désir humain. Le philtre n’est peut-être qu’un révélateur. Qu’est-ce qui est réellement vrai pour celui qui parle ? Plus j’avance, moins je sais.
Propos recueillis par Charlotte Persicaire
Magnifique mise en scène et jeux d'acteurs !
Très belle mise en scène, décor et éclairage magnifique. Acteurs supers.
Pour 2 Notes
Magnifique mise en scène et jeux d'acteurs !
Très belle mise en scène, décor et éclairage magnifique. Acteurs supers.
2, place du Châtelet 75004 Paris