La pièce
Note de mise en scène
Note d'intention
New York, un soir d’orage. Ben, trente-sept ans, autodidacte et marginal, a raté sa vie. A bout, il décide à sa façon de célébrer son échec en sacrifiant une vie humaine... Il kidnappe Gloria, une jeune femme sage et installée, et l'entraîne dans sa tanière. Une étrange relation s’installe entre le Tigre et sa proie…
« Ici, ce soir, je vous dis que je suis fou pour pouvoir être humain. »
« Le texte de Murray Schisgal nous parle de décalage ; décalage entre la réalité des désirs et la formulation de ceux-ci ; décalage comique aussi bien, source d'échange verbaux et gestuels comme ceux que l'on retrouve dans la tradition burlesque.
Il nous parle aussi de la difficulté d'être pour n'être plus que dans le paraître, le masque, ce que les grecs appelaient la "Persona". Dans la pièce, Ben choisit de porter le masque du Tigre, animal sauvage et irréductible que Gloria va tenter d'apprivoiser, de dresser, de démasquer.
Aussi pourrait-on dire que chacun de nous a un jour incarné un personnage avec l'illusion de pouvoir nous cacher aux autres, mais surtout à nous-mêmes. Et chacun de nous a caressé l'espoir de la rencontre avec l'être qui saura nous montrer que l'animal sauvage en nous, loin d'incarner cette liberté et cette révolte tant déclamées, n'est finalement qu'enfermé dans une cage. »
Jean-Luc Mingot, le 10 décembre 2004
« Le Tigre… me poursuit ! Je l'ai vu, admirablement interprété par Laurent Terzieff et Pascale de Boysson. Par la suite, c'est par deux fois que j'ai aidé des jeunes acteurs à monter et interpréter la pièce. Tony Gatlif (quand il avait 18 ans et qu'il était mon élève à St Germain en Laye), Jean-Stéphan Richardeau qui joua Le Tigre au Théâtre des Trois Bornes en 1999 ; avec l'appui affectueux et efficace de Laurent Terzieff et Céline Acquart.
Et me voici de nouveau au zoo... Non ! pardon ! au boulot...
Jean-Stéphan tient à "remettre çà" et je le comprends... Sa charmante partenaire est Audrey Allès. Le plaisir pour moi reste intact tant cette pièce est merveilleuse et ne vieillit pas ! Je croyais en avoir décelé toutes les finesses, je m'étais trompée. Elle est simple et subtile, logique et énigmatique, il ne faut pas être trop cartésien pour aborder le personnage principal, Ben, le Tigre...
Et, en même temps, les problèmes sociaux, physiques, métaphysiques qu'il évoque sans cesse sont exactement ceux auxquels nous nous trouvons aujourd'hui confrontés (manque de personnel dans les hôpitaux, par exemple, manque de communications entre les gens, imbécillité collective ; inquiétude concernant l'évolution de "l'espèce humaine" et l'avenir de l'univers, etc.
Dans cette oeuvre bousculante, je me régale à l'idée de coacher deux acteurs talentueux et enthousiastes... »
Jacqueline Rouillard-Jabbour, direction d'acteurs
5 décembre 2004
15, rue du Maine 75014 Paris