Dans un bordel de luxe, plutôt « Maison d’Illusions » où les clients jouent au Général, à l’Évêque, au Juge, au Bourreau, la Révolution frappe à la porte. Une prostituée s’est enfuie. Où est le chef de la police ? La Reine est-elle morte ?
Nous pourrions être dans un film noir. Non, nous sommes fondamentalement au théâtre, dans toutes les couleurs du théâtre où l’on joue, on rit, on pleure, on souffre, on se déguise, on ment, on se trahit, on s’aime.
La pièce de Jean Genet est une magnifique machine à jouer où chaque personnage est à double-fond, chaque situation se retourne comme un gant, chaque tableau est le reflet d’un autre, où la comédie se prend pour la tragédie, la tragédie pour l’opéra, l’opéra pour la farce.
Une maison close qui n’en est pas une, une révolution d’opérette où l’on chante l’amour, la mort, la jalousie, où des personnages se prennent au jeu et finissent par y laisser leur peau, avant d’en revêtir une autre et une autre et une autre…
De sorte que, mettre en scène Le Balcon, c’est se confronter avec la matière même du spectacle, jouer avec l’artifice, c’est tenter de donner vie à des marionnettes et à ceux qui les manipulent, à des stéréotypes et les dynamiter.
C’est s’interroger sur le théâtre, sur l’acteur, la puissance magique et triviale du décor, l’illusion. C’est raconter une histoire mythique et, à travers elle, notre propre histoire de montreurs d’ombres.
A bsolument à voir. Mise en scène impécable, le jeu des acteurs est excellent. Un grand moment de théâtre.
A bsolument à voir. Mise en scène impécable, le jeu des acteurs est excellent. Un grand moment de théâtre.
73, rue Mouffetard 75005 Paris