« Y-a le feu au presbytère ! »
Le Faiseur de théâtre, Bruscon, entre sur les planches du petit théâtre de Thomas Bernhard et n’en sortira plus. L’endroit serait-il définitivement inadapté à l’art théâtral ? Dedans ? Trop de poussière, poids de l’Histoire, mauvaise acoustique, petite salle, scène étroite, lumière de secours impossible à couper. Dehors ? Public inculte et clairsemé, cochons, xénophobes et pompiers amateurs. Théâtre décentralisé en territoires marécageux.
Qui pourrait en pareilles circonstances faire entendre « La roue de l'Histoire », la comédie de Bruscon ? Probablement pas ses interprètes, troupe permanente consanguine constituée de sa femme, son fils et sa fille. Anti talents patentés, bousilleurs de théâtre...
« A voir le sombre et rieur (...) André Marcon, on jurerait que Thomas Bernhard a écrit pour lui le rôle de Bruscon. (...) Cette magnifique déclaration d'amour au théâtre est impeccablement mise en scène par Christophe Perton. » Jean-Luc Porquet, le canard enchaîné, 30 janvier 2019
« André Marcon, comédien à la présence lumineuse, donne au personnage toute son ambiguïté (…) D’une exigence folle, d’une fantaisie enfantine, il est l’artiste dans son égocentrisme le plus absolu. » Hélène Kuttner, Artistikrezo, 27 janvier 2019
« André Marcon porte magistralement ce verbe hystérique et visionnaire où le dégoût du monde épouse la rage de l'aimer quand même. » Fabienne Pascaud, Télérama, 23 janvier 2019
« Christophe Perton a créé un décor magnifique (...) André Marcon incarne ce personnage avec brio. » Stéphane Capron, France Inter, 18 janvier 2019 (Journal de 19h)
« André Marcon s’empare avec force et autorité d’un personnage féroce et peu aimable (...) dans une tragi-comédie au vitriol et à l’issue étonnamment émouvante. » Magali Hamard, L'Officiel des Spectacles, 18 janvier 2019
« On rit beaucoup. On rit parce que Thomas Bernhard le veut. La traduction d'Édith Darnaud préserve et la violence, et l'ironie, et le rire franc soulevé par l'art de Thomas Bernhard et la magnifique incarnation d'André Marcon, roi de théâtre. Roi du théâtre. Roi sans divertissement qui, demain, recommencera. » Armelle Héliot, Le Figaro, 17 janvier 2019
« Pour la langue savoureuse et la malveillance amusée de l’auteur, une mise en scène sobre et l’interprétation hors pair d’André Marcon, il faut aller voir ce Faiseur de théâtre. » Mireille Davidovici, théâtre du blog, 17 janvier 2019
« Pour Le faiseur de théâtre, la mise en scène de Christophe Perton transporte dans un bel effet de miroir la salle du Déjazet sur la scène, et donne à André Marcon un rôle de tyran magnifique. » Gérald Rossi, L'Humanité
« André Marcon, faiseur de théâtre jusqu’au bout des doigts. » Stéphane Capron, Sceneweb, 17 janvier 2019
« Christophe Perton signe une mise en scène des plus sobre, une ligne claire, concentrée sur le texte et le jeu subtil d’André Marcon. » Denis Sanglard, Un Fauteuil pour l'Orchestre, 15 janvier 2019
« Un moment de théâtre unique et mémorable, joué avec excellence. Incontournable. » Frédéric Perez, Spectatif, 15 janvier 2019
« Il faut absolument assister à ce spectacle incontournable de cet hiver. » Yves Poey, Delacouraujardin, 15 janvier 2019
La création du « Faiseur de théâtre » s’inscrit dans la poursuite du travail que j’ai mené aux côtés de Dominique Valadié en mettant en scène au Au But de Thomas Bernhard en 2017.
J’envisageais initialement de les présenter sous la forme d’un diptyque tant les deux textes communiquaient par la mécanique musicale et dramaturgique de Bernhard. Le premier s’envisageant comme le pendant féminin du second, centré sur la misogynie masculine et l’excès drolatique reflétant malicieusement Bernhard lui-même.
On retrouve donc dans le « Faiseur » un sublime déséquilibre avec la logorrhée en forme de vitupération du héros, le faiseur de théâtre Bruscon, que le destin a conduit à Utzbach, minuscule village imaginaire aux fins fonds du bout du monde, où la troupe familiale doit représenter sa comédie : « La roue de l’Histoire ». Ce matin-là, Bruscon entre donc une nouvelle fois sur scène et à peine y a-t-il posé le pied que son sort semble scellé. Comme souvent chez Bernhard, ses premiers mots, « Quoi, ici ? », résonnent comme une exergue cinglante pour s’achever, après un flot verbal délirant, sur une prémonition finale : « comme si je l’avais deviné » signant, au propre comme au figuré, la fin du faiseur de théâtre.
Tout le jour, Bruscon demeure dans ce lieu improbable pour préparer et assurer coûte que coûte la représentation. Tout le jour défilent devant lui d’un côté ses hôtes : un hôtelier chargé de l’animation du lieu et sa fille borgne, de l’autre la famille de Bruscon en troupe brinquebalante, contrainte et forcée. Et Bernhard là encore manie magistralement la graduation des personnages malicieux, taiseux, voire complètement muets, faisant ainsi vivre l’art du langage de la sensation qui passe par l’écoute et le silence complices. L’hôtelier étrange et interlope, est sommé par l’artiste Bruscon de résoudre le problème crucial de faire éteindre la lumière de service pour obtenir le noir absolu sans lequel la comédie serait ruinée. L’enjeu démesuré, engage l’accord des pompiers bénévoles et devient rapidement un motif bsessionnel et délirant. Ferruccio, le fils de Bruscon, plus doué pour le bricolage que pour l’art dramatique, doit monter les lumières, les rideaux et aménager la salle, avant que son père au sommet de son exigence ne lui impose une répétition aussi magistrale qu’inutile, tout comme à sa fille Sarah. Et les moqueries et malices de cette dernière conjuguées aux maladresses du fils plein de bonne volonté, ont de quoi rincer l’intransigeance artistique du père.
La famille aussi épuisée qu’obéissante suit bon an mal an le chemin de croix théâtral imposé par ce père aveuglé qui ne voit rien d’autre que « comédie » dans la toux insistante de sa femme affaiblie. Alors la quête impossible de cet art parfait prend, entre les accidents et les chutes, des accents comiques irrésistibles.
Christophe Perton, janvier 2019
Ce Faiseur de Théâtre a été un enchantement ! Un quasi monologue de presque deux heures pour un André Marcon exceptionnel. Des "seconds" rôles parfaits, dont la mise en scène d'une finesse extrême a permis de mettre en relief des aspects de la personnalité de Thomas Bernhard... bref, un moment fort dans un lieu mythique !
Difficile d'adhérer à ce monologue ponctué de mini-délires.
Pièce intense, texte admirable et "très actuel". Fabuleuse interprétation d'André Marcon - comédien exceptionnel - J'y suis allée pour lui!!
Se dégage de cette pièce une atmosphère qui ne peut pas laisser indifférent. On s'indigne, on rit, on jubile. Un personnage odieux et grandiose, joué par un excellent André Marcon ! Inclassable pièce, délicieux moment.
Pour 23 Notes
Ce Faiseur de Théâtre a été un enchantement ! Un quasi monologue de presque deux heures pour un André Marcon exceptionnel. Des "seconds" rôles parfaits, dont la mise en scène d'une finesse extrême a permis de mettre en relief des aspects de la personnalité de Thomas Bernhard... bref, un moment fort dans un lieu mythique !
Difficile d'adhérer à ce monologue ponctué de mini-délires.
Pièce intense, texte admirable et "très actuel". Fabuleuse interprétation d'André Marcon - comédien exceptionnel - J'y suis allée pour lui!!
Se dégage de cette pièce une atmosphère qui ne peut pas laisser indifférent. On s'indigne, on rit, on jubile. Un personnage odieux et grandiose, joué par un excellent André Marcon ! Inclassable pièce, délicieux moment.
J'ai beaucoup aimé ce spectacle. André Marcon est magnifique, quelle voix, quelle allure ! tout est réussi.
Très beau décor, un texte percutant. Les acteurs pas nécessairement vraiment convaincants. Un peu dommage.
performance de l'acteur principal mais pièce peu longue. Ce personnage si humiliant, si détestable finit par lasser. Le côté malheureux du personnage qui se cache derrière ses critiques et son venin n'est pas assez mis en avant. Soirée longue.
Pièce percutante, ambitieuse mais TB ne voulait -il pas faire de l'Autriche son théatre? Marcon exceptionnel et une mise en scène juste et précise Les deux (Marcon et Perton) au service du texte avec talent nous procurent un plaisir de théatre finalement assez rare
Un spectacle intelligent et soigné avec une prestation d’acteur ( André Marcon ) remarquable. La mise en scène met en abime le theâtre Dejazet : c'est Intelligent, efficace. Tout comme le retournement final ( le spectateur se retrouve sur scène derrière le rideau fermé. A conseiller
Des acteurs parfaits pour un texte horrible. Un monologue de 2h de complaintes répétitives inutiles et sans humour. On en ressort exaspéré. Super décors et mise en scène.
Le naufrage d'un auteur dramatique et chef de troupe d'un "théatre d'Etat" aurait pu être poignant, mais le texte n'est qu'un monologue atrabilaire, répétitif et plat. André Marcon s'époumone inutilement.
Pièce très accessible au texte percutant, précis, souvent drôle et très bien traduit en français. Excellent jeu d'André Marcon qui habite complètement le personnage mégalomane et tyrannique de Bruscon. Un très bon moment de théâtre.
Un comédien merveilleux et un spectacle inoubliable...
Je ne connaissais que Thomas Bernhard par les mises en scènes brillantes de Kristian Lupa, et bien je ne suis pas déçue d'avoir été curieuse et d'être venu dans ce théâtre où je n'avais jamais mis les pieds. Quelle force ce comédien qui interprète Bruscon et puis on est vraiment face à du théâtre, bravo au metteur en scène !! Vraiment je fais jamais de critique sur les internets mais là c'est l’exception qui confirme la règle !
Un spectacle d'une force rare. Marcon est impeccable, imperturbable dans ce presque monologue qu'il tient tout au long avec une justesse incroyable dans un décor tout aussi beau ! Amateur de poésie et de théâtre n'hésitez pas, le voyage est délicieux !
41, boulevard du temple 75003 Paris