Le 4 janvier 1960, l'écrivain Albert Camus prix Nobel de littérature meurt dans un accident de voiture avec son ami et éditeur Michel Gallimard. Il avait dans sa sacoche un manuscrit inachevé. Le premier homme est sauvé de l'épave. En octobre 1995, la fille de l'écrivain, Catherine Camus, décide de le publier.
Le premier homme est une méditation profondément autobiographique sur l'enfance pauvre de Camus dans une famille sans père, en Algérie, au début du siècle. Jacques Cormery, alter ego d'Albert Camus en est le personnage principal. Le roman s'ouvre sur la naissance de Jacques et raconte son enfance dans un petit village arabe en Algérie, sa famille, la vie avec sa mère et sa grand-mère, les jeux avec ses camarades... Jacques grandit avec un seul parent et on peut lire entre les lignes l'absence de l'autre. Bien qu'il reste inachevé, Le premier homme possède la lucidité et la sensibilité caractéristiques de Camus
Camus vu par la grande metteuse en scène roumaine Catalina Buzoianu, avec l’étonnante Maïa Morgenstern qui s’est illustrée brillamment au cinéma chez Theo Angelopoulos et plus récemment dans La Passion du Christ de Mel Gibson. Camus est une source d’inspiration précieuse pour l’association Mnémosyne qui tisse depuis de nombreuses années des liens culturels et de cœur entre la France et la Roumanie.
« Entre les scènes, la voix de l'auteur évoque les pensées qui traversent l'esprit d'un enfant au carrefour des cultures, au ventre de la Méditerranée, et qui devancent la vérité apprise et connue bien plus tard « Camus n'est pas une girouette battue par le vent » dit Ionesco. En lisant ses essais, ses carnets, ses notes, on apprend tout sur le monde où nous vivons. Les textes contre le terrorisme, à commencer par le terrorisme d'Etat des empires totalitaires, s'avèrent prophétiques, même pour le siècle suivant. A lire Camus, on comprend mieux ce qui se passe aujourd'hui.
Thèmes, motifs, idées, tout naît dans son enfance, en Algérie, à Alger. Intolérance, xénophobie, racisme, violence, terrorisme sont battus en brèche par ce même esprit humaniste, que Monsieur Bernard le maître d'école, inculque à l'enfant. Tout est ici, déclenché par l'image fascinante de la mère. Sa mère est tout pour lui : la mer, la terre, l'âme. C'est pour elle qu'il a conçu et écrit non seulement Le premier homme, mais encore toute son œuvre. L'indifférence clamée dans L'Etranger cache cet amour infini. »
Catalina Buzoïanu
136, rue Loubon 13003 Marseille