Les Bâtisseurs d’Empire ou Le Schmürz

• Une pièce sombre

Poursuivie par un bruit terrible, une famille entière - Père, mère, fille, bonne et le Schmürz (le souffre douleur, personnage muet et totalement recouvert de bandages et qui se fait frapper, maltraiter, fouetter) est contrainte de déménager d’étage en étage, chaque fois plus petit jusqu’à ne former à la fin plus qu’une seule pièce minuscule, tandis que ses membres un à un disparaissent jusqu’au suicide final du père resté seul.

• Note d'intention

Ecrite en 1957, dernière pièce de théâtre de Boris Vian, qu’il ne verra jamais. Elle dépeint une critique acerbe de la société bourgeoise de l’époque. Nous avons ressenti des similitudes dans l’angoisse produite par « les bâtisseurs d’empire » et celle suscitée de nos jours par la peur de l’avenir. En effet, dans notre société capitaliste moderne, consommer est devenu un acte de citoyenneté, ne plus pouvoir le faire c’est tout simplement ne plus exister. La peur de voir son pouvoir d’achat se réduire, le fait que de plus en plus, de nos jours, de statut de bourgeois, on peut rapidement passer à l’état de néant.

Parmi toutes les pièces de Boris Vian, Les Bâtisseurs d’Empire ou Le Schmürz est sans nul doute la plus sombre, la plus réussie aussi. Une pièce à l’univers étrange, oppressant et extrême où les personnages évoluent tels des automates vers leur fin inéluctable.

Le décor, essentiellement composé de cartons de toutes tailles disposés de telle manière que le spectateur ait l’impression de voir un appartement qui, se réduira peu à peu. Le nombre de cartons vont décroître au fil de la pièce pour n’en compter plus qu’un, habité, seul par le père, bâtisseur d’un empire illusoire qui se délite, se réduit à une peau de chagrin.

• La Compagnie Rim

Né de la volonté d’artistes de divers horizons, La Compagnie Rim a pour vocation de monter des œuvres originales tant en France qu’à l’étranger et d’aider les artistes à aller à la rencontre de leur public, créer des spectacles théâtraux aussi bien sur de grandes scènes que dans des lieux plus reculés ou insolites, mettre en lumière des auteurs et œuvres peu ou pas jouées, provoquer les rencontres.