La pièce de Genet comme on ne la jamais vue, de la « cérémonie » des surs au rite théâtral, Arias propose une version époustouflante au charme lancinant. Inspirée du double crime des surs Papin, « Les Bonnes » de Genet est lune des plus fameuses pièces du répertoire contemporain. Pour tout dire un classique que chaque nouvelle mise en scène ravive. Domestiques au service de « Madame » quelles détestent parce quelles se sentent humiliées, Solange et Claire, chacune ligotée par le reflet de lautre, jouent à être Madame.
Jeu cruel et masochiste dans lequel elles sentre-dévorent à travers le rituel du meurtre de leur patronne. « Il ne sagit pas dun plaidoyer sur la folie des domestiques. Je suppose quil existe un syndicat des gens de maison, cela ne nous regarde pas », écrivait Jean Genet dans « Comment jouer Les Bonnes ». Alfredo Arias qui a rencontré Genet et lu attentivement lécrivain, exalte la cérémonie et porte la névrose au paroxysme en interprétant lui-même une « Madame » fantasmée, marionnette inattendue que leffeuillage fait aussi comique que troublante. Il transfigure « Les Bonnes » et sa mise en scène nous baigne dans un climat de rituel lyrique et fantasmagorique.
« On est pris, subjugué tout en demeurant libre, dépris dune révérence béate. Il faut saluer la prouesse des deux comédiennes, Laure Duthilleul et Marilù Marini, qui ont su trouver la distance exacte entre le hiératique, le glamour et le grotesque. Mais dans ce registre, cest Alfredo Arias lui-même qui se montre le plus inventif : on assiste grâce à lui à un époustouflant numéro de cabaret ». Le Figaro
« Arias impose un étrange cérémonial entre loufoquerie et gravité, fantaisie et noirceur. ( ) Il réussit le miracle de faire sourire et de nous étouffer à la fois. Comme dans le texte, le rire se mêle au sacré. ». France-Inter
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