Frantz Fanon est né antillais et mort algérien… Telle est la destinée souhaitée par cet homme, médecin psychiatre, militant qui mit sa parole en actes, s’engagea, très tôt dans la résistance, puis aux côtés des combattants du FLN pendant la guerre d’Algérie… Destinée littéraire aussi d’un écrivain qui constitua une œuvre puissante et dérangeante, lucide et subversive, qui transcende les combats, fait date et demeure, quelque cinquante ans plus tard, une réflexion d’une pertinente actualité, une plongée salutaire au cœur du préjugé, du processus colonial, de l’aliénation et de ses ressorts.
Jacques Allaire aime ces univers où les mots sont en prise avec la vie citoyenne et le devenir de l’humain. Avec six comédiens, il propose un dessin, une esquisse, une traversée musicale et poétique dans l’œuvre de cet essayiste étudié, loué et célébré, qui a inspiré plusieurs générations d’intellectuels et d’activistes révolutionnaires, mais qui est aussi cet « inconnu célèbre », oublié, rejeté ou condamné, à la fois sur sa terre natale, par la métropole ou dans l’Algérie de l’indépendance.
Frantz Fanon, restitué par collage, découpage, fragmentation, télescopage. Une écoute de sa parole, dans toute sa dimension, dans toute son actualité.
Dans le cas des écrits de Frantz Fanon, le saisissement fut celui d’une reconnaissance, celle de mon, de notre corps blessé. Noir ou blanc, aujourd’hui l’être colonisé se trouve partout de toutes les origines et de toutes les appartenances. En restituant la parole de Frantz Fanon il est possible de réaliser cela et de le comprendre.
Cette reconnaissance, cette découverte peut nous permettre de nous délivrer de l’aliénation qui nous opprime, qui opprime les peuples et les populations du monde d’aujourd’hui. Je souhaite restituer modestement cela par le théâtre, par le rêve du théâtre, puisqu’il n’est pas question de se substituer aux analystes, aux philosophes ou aux historiens. Il s’agit de transposer la parole de Frantz Fanon dans la poésie et les visions qui la traversent.
Jacques Allaire
« Difficile d’imaginer plus intelligente introduction et plus pertinent hommage aux réflexions de Frantz Fanon. » Catherine Robert, La Terrasse, 12.11.2013
« On ne sort pas indemne de ce spectacle aux images fortes et aux propos saisissants » Stéphane Capron - France Inter - Le Journal - 16 novembre 2013
« L’actualité de la pensée de Fanon fait froid dans le dos et il ne faut pas manquer la splendide mise en scène de Jacques Allaire des Damnés de la terre qui dissèque les processus d’anéantissement produits par la colonisation. » Marina Da Silva - L'Humanité - 18 novembre 2013
« Une superbe bien qu’effroyable machine de théâtre. » Anaïs Heluin - Politis - 14 novembre 2013
« C’est un spectacle coup de poing. On n’en sort pas indemne. » Sceneweb
« Nous avons relu Fanon avec Taubira : Les racistes sont déjà vaincus » Rue 89
159 avenue Gambetta 75020 Paris