« À la maison ! C’est moi qui commande », le ton est donné, on ne s’amuse pas chez Lunardo, l’un des rustres ; les femmes sont censées rester au foyer, pas question d’aller s’encanailler au Carnaval de Venise.
Écrite en 1760, la comédie de Carlo Goldoni n’a jamais été jouée à la Comédie- Française, éclipsée peut-être par la célèbre Trilogie de la villégiature. Satire de la bourgeoisie commerçante vénitienne, incarnée par des hommes aussi bornés, râleurs qu’intolérants et dont la méfiance à l’égard de la gent féminine confine à l’absurde, Les Rustres illustrent parfaitement le théâtre de Goldoni, un « théâtre de la vie qui [a] un contenu vrai, des personnages observés de la réalité, une expression naturelle ».
Ainsi celui que Voltaire qualifiait de « fils et peintre de la nature » scrute-t-il ses contemporains, leurs rapports et leurs comportements sociaux. Il fait alors oeuvre de divertissement tout en livrant à la postérité un témoignage aigu des moeurs de son temps. Et Jean-Louis Benoit met en garde qui voudrait réduire l’auteur à un simple « photographe du réel ». Il est bien plus que cela. « Passionné par l’homme social », ce « “poète comique” demande aux hommes de se voir et de se situer, de prendre conscience de la richesse inépuisable du quotidien, et de penser le monde au lieu de le subir. » Fidèle de la Maison et amoureux de la Troupe, le metteur en scène y a déjà monté sept productions depuis 1992 dont Les Fourberies de Scapin et Le Révizor qui lui valurent tous deux le Molière de la mise en scène. Il y revient après onze ans d’absence.
« Jean-Louis Benoit joue habilement sur trois fronts : la farce tendance commedia dell’arte (...) ; la bataille entre les sexes (une joute acharnée) ; et la critique sociale (mordante). » Philippe Chevilley, Les Echos, 30 novembre 2015
« (...) assurément l’une des plus acerbes et des plus drôles. (...) Difficile de séparer le rôle de ce qu’en fait son interprète, Christian Hecq, tant il lui donne du relief, de l’épaisseur, avec cette façon particulière qu’a cetacteur d’inquiéter ses personnages, d’en montrer physiquement les failles par une gestuelle inventive, imprévisible. » Jean-Pierre Thibaudat, blog Mediapart, 30 novembre 2015
Superbe pièce de théâtre. Déjà par le texte révolutionnaire et si contemporain ! on nous parle de masques ... à l'heure où il est conseillé d'en porter ... Les rustres sont des hommes sauvages, rustres, des goujats, qui ne comprennent pas la finesse des femmes, l'envie qu'elles ont de sortir, de s'habiller ... Ces hommes auraient raison de se méfier de la futilité, ils veulent être maîtres chez eux et garder leurs femmes à la maison. Ils ont peur de tout et en deviennent ridicules. Lunardo joué par le formidable Christian Hecq répète : "il faut dire les choses comme elles sont" : il veut marier sa fille au fils de l'un de ses amis, un rigoriste comme lui. Il veut que sa fille se marie avec cet homme qu'elle n'a jamais vu ... La seconde femme de Lunardo elle rêve de sortir de chez elle, elle n'en peut plus d'être confinée, et ne veut pas voir les choses comme elles sont ... elle répète d'ailleurs "figurez-vous ..." L'arme des femmes, c'est celle de la parole, une des femmes les plus impressionnantes c'est Felice (interprétée par Clotilde de Bayser) avec sa plaidoirie pour défendre les femmes : "Vos façons d’agir avec les femmes, avec vos épouses, avec votre fille, sont si extravagantes, elles sortent tellement de l’ordinaire, que jamais, au grand jamais, elles ne pourront vous aimer elles vous obéissent par force, elles se laissent brimer par sagesse et elles vous considèrent, non comme des maris et des pères, mais comme des Tartares, des ours, des gardiens de prison."
Pièce moderne par les thèmes évoques, la place de la femme dans la société, ses droits, le machisme des hommes, très drôle néanmoins, avec une très fine analyse psychologique des personnages, mettant en avant le contraste entres "les rustres", que représente le clan des hommes et celui des femmes caractérisées par leur intelligence. Le tout joué par des acteurs extraordinaires! Formidable moment de théâtre.
Excellent spectacle avec une troupe de comédiens homogène. Comédie très enlevée. A voir.
Spectacle poussif. Rien à voir avec la pièce vue au Théâtre des Italiens. Mauvais, très mauvais boulevard. Faut-il absolument recycler les acteurs décadents?
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Superbe pièce de théâtre. Déjà par le texte révolutionnaire et si contemporain ! on nous parle de masques ... à l'heure où il est conseillé d'en porter ... Les rustres sont des hommes sauvages, rustres, des goujats, qui ne comprennent pas la finesse des femmes, l'envie qu'elles ont de sortir, de s'habiller ... Ces hommes auraient raison de se méfier de la futilité, ils veulent être maîtres chez eux et garder leurs femmes à la maison. Ils ont peur de tout et en deviennent ridicules. Lunardo joué par le formidable Christian Hecq répète : "il faut dire les choses comme elles sont" : il veut marier sa fille au fils de l'un de ses amis, un rigoriste comme lui. Il veut que sa fille se marie avec cet homme qu'elle n'a jamais vu ... La seconde femme de Lunardo elle rêve de sortir de chez elle, elle n'en peut plus d'être confinée, et ne veut pas voir les choses comme elles sont ... elle répète d'ailleurs "figurez-vous ..." L'arme des femmes, c'est celle de la parole, une des femmes les plus impressionnantes c'est Felice (interprétée par Clotilde de Bayser) avec sa plaidoirie pour défendre les femmes : "Vos façons d’agir avec les femmes, avec vos épouses, avec votre fille, sont si extravagantes, elles sortent tellement de l’ordinaire, que jamais, au grand jamais, elles ne pourront vous aimer elles vous obéissent par force, elles se laissent brimer par sagesse et elles vous considèrent, non comme des maris et des pères, mais comme des Tartares, des ours, des gardiens de prison."
Pièce moderne par les thèmes évoques, la place de la femme dans la société, ses droits, le machisme des hommes, très drôle néanmoins, avec une très fine analyse psychologique des personnages, mettant en avant le contraste entres "les rustres", que représente le clan des hommes et celui des femmes caractérisées par leur intelligence. Le tout joué par des acteurs extraordinaires! Formidable moment de théâtre.
Excellent spectacle avec une troupe de comédiens homogène. Comédie très enlevée. A voir.
Spectacle poussif. Rien à voir avec la pièce vue au Théâtre des Italiens. Mauvais, très mauvais boulevard. Faut-il absolument recycler les acteurs décadents?
à voir absolument...!
excellente interprétation comédie de moeurs bien enlevée par l'ensemble de la troupe; Henry R
Extra. à voir et revoir.
Génial, comme d'hab. avec la troupe de la Comédie Française. Rythme, exploitation du texte, performance des comédiens avec un ++ pour C. Heck (mdr), mise en scène au cordeau, décors...bref : que du bonheur !!
Bravo a la troupe et au metteur en scene . Excellente soirée , que du bohneur
Acteurs excellents ; mise en scène tr bien rythmée, les effets surprise excellents !
extraordinaire spectacle ! vu il y a15 jours un Dimanche , je crois bien aprés avoir fait la queue sur liste d'attente. je ne l'ai pas regretté ;j'ai tout apprecié , les acteurs sublimes bien sùr !et j'ai bien ri !.....
La comédie « Les Rustres » de Goldoni date de la moitié du 18ème siècle. Ses thèmes n’en sont pas moins actuels : la misogynie, l’autoritarisme et la privation de liberté. Mais ne pourrait-on pas dire cela de tous les auteurs classiques comme contemporains qui traquent les abus humains sous toutes ses formes ? Certes, la pièce se situe dans un contexte où Goldoni combat le théâtre italien traditionnel en apportant sa contribution à sa réforme et sa modernité. Il souligne les traits pour renforcer son réalisme utile à la présentation de ses messages. C’est ceci que la pièce nous donne à voir. Les hommes sont grotesques, les femmes malicieuses, les situations strictes et les répliques cinglantes. Fille et fils reclus, femmes soumises et hommes bardés de protections contre le déclin économique qui s’annonce et « les lumières » qui arrivent. Tout y est pour arrêter vivement toute velléité de liberté, d’émancipation et de culture. A trop contraindre, la révolte éclate et les hommes restent prisonniers de leur peur de perdre ce qu’ils sont pour avoir perdu ce qu’ils ont. Nous ne retrouvons pas ici la presque délicatesse de « La Locandiera » ou de « La trilogie de la Villégiature » mais plutôt la quasi rudesse roublarde de « Arlequin valet de deux maîtres ». La mise en scène de Jean-Louis Benoit semble conduire la force comique du texte jusqu’aux accents de la farce. Le spectacle en est férocement drôle grâce à l’admirable distribution, Christian Hecq en tête, de la troupe du Français. On rit aux larmes des effets, on sourit des malices, on passe un très bon moment.
un véritable régal pour les oreilles et les yeux!
de la pêche, un décor astucieux, une mise en scène inventive, des comédiens merveilleux... Bref un régal, bravo à la troupe !
Pièce très envolée , acteurs excellents avec une belle présence sur scène. J'ai retrouvé avec plaisir les sociétaires du français.
21 rue du Vieux-Colombier 75006 Paris