Wajdi Mouawad revient vers une des sources vives de son œuvre d’auteur et de metteur en scène, la Grèce antique, dont Sophocle est pour lui la figure essentielle. Il s’intéresse aujourd’hui à ces héros tragiques que sont Ajax, Philoctète et Œdipe.
Au crépuscule de sa vie, Œdipe accompagné de sa fille Antigone retourne à Athènes. Sa rencontre avec un Coryphée dans un théâtre antique lui apprend que la Cité est en colère : au cœur de la crise financière, elle pleure l’assassinat par la police d’un jeune garçon pendant une manifestation.
Nos intuitions sont-elles des prémonitions ? Appelons-nous à nous défaites et victoires ? Appelons-nous le malheur ? Nous sommes des arbres visités par des oiseaux insatisfaits. Quelque chose nous dépasse. Lames de rasoirs laissées entre les mains d’un enfant qui en ignore les dangers. Mare de sang qui ne porte plus son nom. Comme une intuition flottante qui serait ou pourrait devenir prémonition. C’est une noyade dans l’eau de nous-même. Que se passe-t-il quand il ne se passe plus rien ?
– Wajdi, si tu devais compléter la phrase suivante : « s’il n’en tenait qu’à moi, je… »
– Je laisserais la mise en scène de textes que je n’ai pas écrits pour retrouver le chemin des ronces où pousse, de travers, l’écriture de celui qui sait qu’il n’est ni poète ni artiste, mais qui, précisément parce qu’il le sait, choisit de faire semblant de l’être, choisit de jouer au poète, de se déguiser en poète, se disant que plus il aura l’air d’être un poète plus ce qu’il écrira aura l’air d’être un poème. Il lui suffit de pousser autant qu’il en est capable la supercherie. Et cela enfin dit, enfin avoué, enfin réglé, fuguant pour toujours, le voilà libre d’aller se jeter à la mer pour s’enfoncer vers les abysses et retrouver le poisson de la prime enfance, ce poisson-soi, qui vit au fond de l’eau sombre des mots mauvais et dont les écailles, miroitantes au milieu des déjections, reflètent les figures d’une mémoire merveilleuse qui ne sait regarder que le présent.
Wajdi Mouawad
D’après Œdipe à Colone de Sophocle.
Mise en scène dépouillée mais pleine de rêve et de poésie. Effets étudiés en accord avec la profondeur du propos. Merveilleux de voir la résistance mais aussi la joie qui sort du malheur. Oedipe conseille d'être heureux.
Belle mise en scéne Texte verbeux On s emmerde
Très belle pièce qui revisite le mythe d'Oedipe de façon tout à fait originale, illustre l'absurdité de nos divisions, notre incapacité à s'unir contre la fatalité, et éclaire la primitivité de nos réactions, finalement inchangées depuis la nuit des temps. Pourtant, cette pièce est aussi un message d'espoir. Jeu de lumière magnifique.
Wajdi Mouawad, inscrivant la tragédie de Sophocle dans les turbulences de la Grèce contemporaine, interroge les hommes sur les énigmes et les monstuosités de leur condition. La pièce de théâtre, d'une grande intensité dramatique, est servie par une scénographie rigoureuse et exigeante ainsi que par le jeu très professionnel des trois acteurs.
Pour 5 Notes
Mise en scène dépouillée mais pleine de rêve et de poésie. Effets étudiés en accord avec la profondeur du propos. Merveilleux de voir la résistance mais aussi la joie qui sort du malheur. Oedipe conseille d'être heureux.
Belle mise en scéne Texte verbeux On s emmerde
Très belle pièce qui revisite le mythe d'Oedipe de façon tout à fait originale, illustre l'absurdité de nos divisions, notre incapacité à s'unir contre la fatalité, et éclaire la primitivité de nos réactions, finalement inchangées depuis la nuit des temps. Pourtant, cette pièce est aussi un message d'espoir. Jeu de lumière magnifique.
Wajdi Mouawad, inscrivant la tragédie de Sophocle dans les turbulences de la Grèce contemporaine, interroge les hommes sur les énigmes et les monstuosités de leur condition. La pièce de théâtre, d'une grande intensité dramatique, est servie par une scénographie rigoureuse et exigeante ainsi que par le jeu très professionnel des trois acteurs.
Spectacle minimaliste. 3 acteurs derrière un rideau et une lueur blafarde. Un texte alambiqué qui cherche à lier Œdipe et un manifestant Alexandro. Très vite l'ennui. On égrène les spectateurs qui quittent la salle. On attend la fin... on laisse aller sa pensée. Mais pourquoi donc Œdipe, couché sur le sol pendant 1h40 agité -t-il de façon si grotesque ses bras ? Enfin, on sort...
1, Place du Trocadéro 75016 Paris