Elles s’appellent Aglaé, Madelle, Fifi, Marthe, la môme Rosie, Nicole… Elles sont enfermées dans ce qui pourrait être une prison, voire un orphelinat, dont seule l’indulgence du public leur permettra de sortir. Elles vont donc devoir nous convaincre, se justifier, et surtout savoir se vendre pour échapper à leur sort. Tous les coups sont-ils permis ?
S’inspirant des mécanismes de la télé-réalité aujourd’hui à l’oeuvre dans nos sociétés contemporaines — et au sein desquelles se « vendre » au quotidien est devenu monnaie courante — Les Petites Filles nous renvoie vers un futur possible des unités carcérales, où la durée d’emprisonnement serait indéfinie, la seule porte de sortie étant de séduire et de prouver à un jury citoyen que l’on est devenu apte à rejoindre la société, à se plier à ses règles et à se conformer à une certaine image sociale.
Pour mener ce projet à la fois politique, social et dramaturgique, la jeune metteure en scène Marion Pellissier, nouvelle artiste associée à la Scène nationale de Saint-Quentin-en-Yvelines, s’inspire de l’exemple des prisons autogérées observées notamment aux Philippines, mais également des émissions de télé-réalité où, en vase clos, la mise en concurrence des uns contre les autres est cruellement mise en scène. En choisissant, à dessein, des personnages exclusivement féminins, elle explore les mille nuances avec lesquelles la dualité solidarité/rivalité en environnement hostile peut s’exprimer et interroge en profondeur la question du paraître, de l’image, de la représentation.
Un spectacle qui abolit le « 4ème mur » et met à nu les ressorts et les travers de la société du spectacle.
3, rue Sadi-Carnot 92320 Châtillon
Voiture : De la Porte de Châtillon : direction Versailles. Dans Châtillon : direction Centre Ville puis Mairie.