Spectacle présenté dans le cadre de la cinquième édition du Festival du Jamais Lu-Paris.
Une île japonaise abandonnée par l’économie mondiale et ses derniers habitants. Une île désaffectée, arpentée seulement par quelques architectes, à la recherche d’une nouvelle utopie, d’un projet qui leur redonnerait du sens. Un cadavre flotte dans l’eau brûlante d’un onsen, l’un de ces bains japonais aux sources volcaniques. Laïa, face à lui, tente de reconstruire ses souvenirs : l’agence parisienne ; Benoît et Diane, les deux associé.es ; leur fascination pour leur nouvelle recrue ; mais aussi la rivalité, le désir sexuel à l’oeuvre ; le trio qu’ils ont formé presque malgré eux. Étouffant.
Dans les vapeurs du onsen, le passé lointain revient par bribes. Réapparaît la figure de Toshi, le maître de Benoît et Diane, qui les avait exclus de son agence alors qu’ils étaient prêts à tout pour devenir architectes. Les temporalités s’entremêlent pour éclaircir le crime, l’identité du cadavre comme celle de son meurtrier. Elles interrogent les mécanismes de pouvoir et de domination sexuelle qui se transmettent inconsciemment de maîtres à élèves, de génération en génération, dans le travail comme dans la création.
Incubateur, agitateur, entremetteur, le Jamais Lu chamboule l’écologie théâtrale sur deux continents depuis bientôt 20 ans. À Paris, il est le lieu de la rencontre avec des autrices·auteurs d’ici qui trépignent de faire entendre sans attendre leurs travaux inédits. Ils·elles sont rejoint·e·s par des metteuses·metteurs en scène venu·e·s du Québec qui rajoutent à leur urgence de parler haut en projetant sur la tribune leurs textes tout juste jaillis de l’imprimante, et livrés au plateau par une fougueuse troupe d’actrices·d’acteurs. Leur geste est chahuteur, festif, engagé. De cet entrechoc des cultures découle un scan détonant de notre monde, pour un partage immédiat.
159 avenue Gambetta 75020 Paris