Tout semble en ordre. La hiérarchie sociale fonctionne, l’organisme digère, tous les jours peuvent se suivre et se ressembler. Mais ce jour-ci n’est pas comme les autres : celui-ci sera le jour des catastrophes- et ce sera le dernier.
Ce spectacle a été distingué lors du festival Impatience 2010 et le premier de ses mérites est de nous confronter à l’une des pièces les plus réussies et les plus impitoyables d’Hanok Levin, dont la stature ne cesse de croître depuis sa disparition prématurée en 1999. Le deuxième, consiste à plonger avec truculence et réalisme au cœur des plus vieux mythes.
La condition humaine y est présentée comme une exposition à une horreur qui peut être sans fond ; même la mort ne semble pas fournir d’issue. Il faut un grand artiste pour faire tenir en même temps sous notre regard les excès de l’existence et l’outrance théâtrale : c’est un peu comme si Blaise Pascal, ayant perdu la foi revisitait le Père Ubu.
« Heureusement, il y a encore des créateurs à léger grain, suffisamment irrespectueux pour bousculer les classiques et les faire sortir de leurs gonds. Ce qu’ont fait le grand dramaturge israélien Hanokh Levin (1943-1999) en écrivant sa pièce Les Souffrances de Job, et le jeune metteur en scène français Laurent Brethome en la portant sur les planches. Qu’ont-ils fait de ce mythe universel du Juste souffrant en proie à l’énigme du Mal ? Une tragédie de notre temps. Radicale, violente, burlesque, dérangeante. On ressort sonné, pensif et heureux […]. Si le théâtre n’a pas pour seule fonction de distraire mais aussi de perturber par une prise de conscience, c’est réussi. » Pierre Assouline, Le Monde, 24 janvier 2010
8, boulevard Berthier 75017 Paris
Entrée du public : angle de la rue André Suarès et du Bd Berthier.