Une création collective de la Cie En Eaux Troubles.
Cycle I, le mardi et le jeudi
Cycle II, le mercredi et le vendredi
Intégrale, le samedi et le dimanche (sauf samedi 22)
Le monde a changé. On le sent dans l’air ; on le voit dans l’essoufflement complet de nos modèles. Les mythes qui étaient vivaces autrefois sont aujourd’hui perdus et nous n’arrivons pas à en inventer de nouveaux. Aujourd’hui c’est la friche, le trouble d’une époque qui s’agite en croyant avancer, qui se dégoûte d’elle-même et qui ne sait pas ce qu’elle veut d’autre. Les ruines qui jonchaient l’Europe d’après-guerre ne sont plus visibles. Elles sont aujourd’hui en nous : les modèles fissurés d’une civilisation qui s’écroule. Quand les mythes qui nous lient disparaissent, restent les hommes seuls face à leurs responsabilités, et surtout face à eux mêmes. Ils sont nus et apeurés. Ils s’échappent dans des fictions, se perdent dans le religieux, se déchirent pour ce qui reste. Au milieu de cette tristesse gluante qui fait se jeter les hommes dans l’oubli d’eux-mêmes, il y a ceux qui, aujourd’hui, attaquent le chantier sur les ruines.
Avec Merlin nous retournons dans les profondeurs du mythe arthurien avec nos éléments d’aujourd’hui et sans la poussière des vieilles images de chevaliers. Les époques sont mélangées et la véracité historique balayée dans un joyeux anachronisme qui questionne nos origines, notre présent et notre avenir au vitriol. Car si cette pièce prend racine dans le passé, c’est pour hurler nos questions sur l’avenir et sur nos espoirs de monde meilleur. C’est pour montrer nos combats d’aujourd’hui qui nous perdent et notre insatisfaction permanente. Nos questions jamais résolues : « Qu’est-ce qu’être un homme ? Dans quel but s’échine t-il sa vie durant ? »
Plus on cherche profondément, plus on perd pied. La plongée dans l’infini du mythe nous renvoie à la pulsation de l’univers. Du Big Bang jusqu’à la fin de l’humanité cette pièce est le récit de l’étincelle qu’est, que sera et que fut l’histoire des hommes. Quand celle-ci rencontre l’infini alors tout devient fou, mystérieux, magique. Nous vivons sur un grain de sable qui se perd dans l’espace, et Merlin nous y confronte. Merlin ce n’est pas un magicien barbu, Merlin c’est la foudre, l’énergie de vie. Il est le temps qui passe, celui qui voit la mort comme le point d’un cycle. Il est le plus qu’humain, celui qui modèle le mouvement. Il est l’artiste, celui qui tend un miroir déformant aux hommes.
Voici Merlin, cycles I et II, l’intégrale de cette saga, le récit de la Table Ronde : l’aventure d’un groupe. Et voici le nôtre, de groupe, nos costumes de bric et de broc, nos trois allumettes pour créer un incendie. Sur scène il est un chœur qui crée ensemble, un groupe qui fait naitre le théâtre car chaque humain respire de concert.
Dans la pièce, c’est un magma. La représentation d’une Genèse et d’une Apocalypse fantasmées. Celles de notre planète, née et détruite dans une extraordinaire déflagration de forces primitives. Celles de notre civilisation, d’une humanité hétéroclite et instable, rassemblée puis dispersée autour d’un rêve de monde meilleur.
Hors scène, il est une tentative de réponse joyeuse et unie à ce monde trop seul, trop triste. Un clan qui prend tout ce qu’il trouve pour faire vivre son théâtre.
Il prend les corps jetés, dansés, qui marquent le passage du temps et de la vie. Il prend les mots, les chants, les vers et les insultes. Il prend tous les objets et tissus et machins trouvés dans l’immense tas des trucs créés par l’homme. Il prend des lampes, des sons d’eau, des planches de bois, des tubes de métal. Il recycle les pièces rapportées, les débris de notre monde. Il raconte frontalement et au milieu de vous, en jubilant. Il raconte au théâtre, dans l’artifice, dans la truculence, dans la violence, et dans un amour sans bornes. Il raconte avec vous, avec nous, avec tous, dans la croyance qu’un ailleurs, qu’autre chose est possible, à la fois ici et très loin.
Merlin voilà, c’est l’histoire de la plante qui pousse au milieu des ruines. On ne fera pas table rase du passé, on utilisera les cendres de l’ancien monde comme engrais pour la prochaine époque. Pour notre époque.
Paul Balagué
« Les thèmes et sentiments s’entrechoquent sur fond d’interrogation sombre sur l’homme, son être, son devenir. Confondant allègrement les temps d’hier et d’aujourd’hui, l’œuvre est dense, foisonnante, monstrueuse. Avec un beau culot, Paul Balagué la donne à voir, à entendre et à vivre dans toutes ses contradictions, sa complexité. Savante et inventive, sa mise en scène conjugue l’intime et l’épique, le trivial et le poétique sur le mode d’un théâtre bâti à partir de quelques bouts de ficelle (...) » Didier Méreuze, La Croix, 24 octobre 2016
Mise en scène bouillonnante rapide nerveuse tous les acteurs jouent plusieurs rôle c est d'étonnant . Excellent
La pièce reste captivante tout au long des 4 heures qu'elle dure.
Pour 2 Notes
Mise en scène bouillonnante rapide nerveuse tous les acteurs jouent plusieurs rôle c est d'étonnant . Excellent
La pièce reste captivante tout au long des 4 heures qu'elle dure.
Cartoucherie - Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris
Navette : Sortir en tête de ligne de métro, puis prendre soit la navette Cartoucherie (gratuite) garée sur la chaussée devant la station de taxis (départ toutes les quinze minutes, premier voyage 1h avant le début du spectacle) soit le bus 112, arrêt Cartoucherie.
En voiture : A partir de l'esplanade du château de Vincennes, longer le Parc Floral de Paris sur la droite par la route de la Pyramide. Au rond-point, tourner à gauche (parcours fléché).
Parking Cartoucherie, 2ème portail sur la gauche.