Les deux acteurs ont un débit de bûcheron et un corps sous haute tension. Tout, ici, est au service du poème scénique voulu par Thomas Ferrand où s’inventent un nouveau rythme et un nouvel espace. Pourquoi ce poème de sensations ? Pour mieux faire sentir le tragique de l’existence : nous respirons et mourons seuls en dépit de toutes nos déclarations d’amour.
« Mon Amour est une version hallucinée du Dom Juan de Molière dont il ne subsiste qu’une logorrhée infernale et saccagée. Mais c’est avant tout un poème, du rythme et de la couleur.
Le geste seul, est le véritable sujet de cette pièce. Éventuellement - pour ceux qui pensent encore que le théâââtre doit être parfaitement lisible et sensé - on pourrait parler de ce merdier infernal que représente le désir, qui est le moteur de toutes choses et de toutes les contradictions. mon amour ne se définit pas.
C’est la première fois que nous travaillons sur une matière aussi théâtrale, c’est-à-dire sur un texte, et en particulier, un texte de répertoire. Je l’ai pris comme un jeu. Passer d’une pièce de danse totalement statique et silencieuse à Molière. Projet Libéral aime les contradictions. »
Thomas Ferrand
17, boulevard Jourdan 75014 Paris