La pièce
Note d'écriture
Note de mise en scène
La presse
Dans une société plus ou moins imaginaire où les gens possèdent chez eux une machine, une sorte de fax, pour expédier colis, lettres et objets… Une société où plus personne n’a l’utilité de se rendre à la poste…
L’action se passe dans un bureau de poste où travaillent deux préposés : Septime et Milan
En six mois : deux clients
L’un est venu par hasard
L’autre par erreur
Mais il faut que le service public continu, il faut assurer la permanence
Il faut… travailler
La poste est en train d’âtre détruite, Septime et Milan ne le savent pas…
Les deux postiers sont surveillés en permanence par le président représentant le Comité-Directeur qui leur annonce « les temps ». Ils n’ont théoriquement pas le droit de se parler sauf pour des « choses utiles » et qui concernent leurs travaux. Alors… Tentatives de communiquer, de « passer le temps », d’agir, d’entreprendre. N’ayant plus rien, ils attendent la pause à « l’espace vie » pour se détendre…
Chaque intervention est une mine d’or qu’il faut exploiter. En fin d’après-midi une vieille dame qui n’a pas chez elle la « Machine à expédier », se rend à la poste pour envoyer une casserole à son petit-fils. Milan est chargé des colis de moins de 500g, Septime est chargé des colis plus de 500g. La casserole fait 500g. Le « Règlement » reste muet il faut pourtant l’envoyer et assurer la permanence…
La Casserole…
C’est l’éternelle tentative de vivre, de se parler
C’est un temps où chaque mot pourrait être le dernier
C’est attendre la pause à l’espace vie
C’est faire une tragédie de tout
C’est inventer des sujets de conversations quand on ne sait plus quoi se dire
C’est continuer son travail malgré tout
C’est vivre dans le présent-passé-futur
C’est avoir le désir d’être dans l’aéropostale
C’est croire jusqu’au bout à notre nécessité
C’est transformer le bruit des effondrements en océan déchaîné
C’est regarder pour la première fois par la fenêtre et y voir un mur et derrière ce mur, un autre mur
C’est ne pas faire semblant mais faire exprès
C’est croire à notre utilité, à notre mission
C’est une histoire d’amour rêvée avec une joueuse de trombone
C’est rêver de fanfare
C’est pleurer, douter, rire et ne pas mourir.
Philippe Fenwick
« - Nous pouvons dire de la pièce Monsieur Septime, Solange et la casserole,
qu’elle est une tragédie à la dimension farcesque, ou peut- être, pouvons-nous carrément affirmer, que c’est une farce.
- Je dirais, quant à moi, que c’est plutôt un drame, mais un drame comique.
- Pardon, mais pardon, le texte de ce jeune auteur contemporain, Philippe Fenwick, se rapproche davantage du grotesque, non ?
- Forcément, vous savez, quand il y a du tragique…
- Oui, mais nous n’oublions pas la dimension poétique qui est très présente dans cette écriture.
- Surtout ne l’oublions pas.
- N’y aurait-il pas également, dans ce texte, ce qui s’apparenterait à de la vie, de la « quotidienneté » ?
- Peut-être mais en filigrane alors, car il y a en permanence, chez ces diseurs de mots fenwickiens, du jeu, du jeu théâtral, de l’aléatoire, du creux, des blancs
où l’imaginaire et les fantasmes sont rois.
- Une réalité abîmée par l’exil sentimental, un monde clos dans lequel chaque geste, chaque regard, chaque mot, nous éloigne d’un présent attendu, chute vertigineuse dans un onirisme abyssal et jouissif.
- Ne pourrions–nous pas avancer l’idée selon laquelle un zest d’amour existerait dans cette, donc, « tragédie-comédie-drame », onirico-poético-grotesco-farcesco-amoureuse ?
- Forcément, il y a, au milieu de cette désolation, de cette humanité bafouée, le parfum d’une femme, alors…
- Alors, sentiment amoureux donc, mais aussi suspense, non ?
- C’est vrai, nos personnages sont emportés par les méandres d’un destin raturé, mais où vont-ils, si joyeusement désespérés ?
-Ils vont, et nous avec eux, là où le théâtre ne dit jamais où il emmène ceux qui le rencontrent… Mais ceci sera l’objet d’un autre débat.
Chers amis, rendez-vous à la poste !!!(rires collectifs) »
William Mesguich
« Entre personnages hurluberlus et situations totalement folles M Septime, Solange et la casserole de Philippe Fenwick est une pièce inattendue et très amusante, qui regorge de clins d’œil aux affres de la bureaucratie. William Mesguich propose une mise en scène pleine de surprises. Elle est tenue par l’excellent duo Septime-Milan (Philippe Fenwick et Zbigniew Horoks), genre clowns tristes et décalés. Cette comédie originale, plus tragique qu’elle n’y paraît, aborde avec drôlerie les plans sociaux du futur. » Lise de Rocquigny, Pariscope, 21/01/2004
« …la pièce (…) détaille cette vie de bureau absurde avec des envolées loufoques et drôles, portées par deux comédiens énergiques en diable. » Zurban, 28 janvier2004
« Pourfendeur de la bêtise à front bas, le jeune auteur contemporain moissonne ici du côté de la bureaucratie en folie (…) Tour à tour onirique, sensible ou grotesque, son écriture confronte audacieusement la violence obscène de la vie à la fragilité des sentiments. (…) Il y a là un arrière-goût de vrai désespoir, une imagination pleine de visions, entre Bosch et Chagall, que les comédiens (Philippe Fenwick et Zbigniew Horoks) subliment de leur présence hautement détraquée. » A nous Paris, 02 février 2004
« Le spectateur s’attache aux dernières heures d’employés de Septime et Milan grâce aux dialogues cocasses qui détaillent le lien viscéral, obsessionnel, au travail (…) La mise en scène fluide de William Mesguich offre toute latitude au duo formé par Septime et Milan. » L’Humanité, 19 janvier 2004
« Cet univers joyeusement désespéré à dimension onirique est admirablement interprété par Philippe Fenwick, Zbigniew Horoks, Nicolas Rivals et Lara Suyeux qui posent les bases d’un théâtre social et ludique à la fois. Un régal d’intelligence et de dérision. » Actualité Juive, 29 janvier 2004
« Les rencontres, les gestes et les regards prouvent que l’humain est le seul rempart contre la mécanisation aliénante et que l’imaginaire sauve du péril de l’absurdité technicienne : belle leçon pour notre époque ! » La Terrasse, janvier 2004
14, avenue Victor Hugo 92220 Bagneux