Nu - Les dessous du Nu

Le metteur en scène David Gauchard met en lumière un métier méconnu avec délicatesse, bienveillance et humour. Un spectacle sensible et touchant.

Nu est un spectacle écrit à partir d’entretiens réalisés avec des modèles vivants professionnels. Le metteur en scène David Gauchard met en lumière un métier méconnu, source de fantasmes et d’idées préconçues. Avec délicatesse, bienveillance et humour, Emmanuelle Hiron et Alexandre Le Nours incarnent tour à tour ces témoignages dans un spectacle sensible et touchant à découvrir absolument. A partir de 14 ans.

A partir de 14 ans.

  • Les dessous du Nu

Les dessous du Nu, du métier de modèle vivant. Qui sont celles et ceux qui posent nu pour d’autres dans les ateliers d'art ? Qu’en est-il du regard que le modèle pose sur lui-même et de celui de la société ? David Gauchard met en scène la parole inattendue, intime, politique d’une quinzaine de ces invisibles portée par deux magnifiques interprètes.

David Gauchard pose son regard sur un métier méconnu, source de fantasmes et d’idées préconçues. À la rencontre des modèles vivants, le metteur en scène interroge la nudité et esquisse un portrait. Une nouvelle enquête pour tenter de comprendre et incarner le nu artistique, social et politique.

David Gauchard et Léonore Chaix ont interviewé et enregistré des modèles professionnels venus d’ateliers de dessin, de musées ou d’écoles d’art. Ce temps d’échange et d’écoute a permis d’entendre les motivations de ces personnes qui ont fait vœu d’immobilité, leurs sensations, leurs expériences, et au-delà, lever le voile sur ce métier, ses règles et ses fantasmes.

La comédienne Emmanuelle Hiron et le comédien Alexandre Le Nours incarneront tour à tour ces récits pour esquisser en temps réel le corps de ces modèles, la beauté des contours, la complexité et la fragilité de ces êtres qui toujours tiennent la pose.

  • La presse

« Riches, souvent inattendues, ces paroles font davantage que dessiner les contours d’une profession méconnue : elles questionnent la place de la nudité dans notre société. En partageant en toute simplicité les récits récoltés par David Gauchard, les comédiens nous font découvrir un univers beaucoup plus complexe que ce à quoi il est trop souvent réduit. » Politis

« Emmanuelle Hiron et Alexandre Le Nours sont tour à tour différents « modèles vivants » qui parlent de ce métier peu commun et peu reconnu (...). Les deux comédiens excellents ne narrent pas, ils se glissent littéralement dans la peau des modèles, comme s’ils répondaient en direct aux questions de David Gauchard. » L’Humanité 

« Sans jugement, avec bienveillance, le metteur en scène invite à dépasser les préjugés, à percevoir par-delà les corps. L’épure de la scénographie et le jeu habité des comédiens touchent juste. Un spectacle passionnant. » L’Œil d’Olivier 

« Emmanuelle et Alexandre excellent à traduire la pensée en action de leurs modèles. Loin des préjugés, les modèles vivants de Nu disent tous leur amour pour un métier qu’ils ont choisi, et qu’ils vivent comme un espace de liberté, d’affirmation de soi. » Sceneweb

« Ce sont ces hommes et femmes qui intéressent David Gauchard et que l’on cherche, spectateurs, à dessiner mentalement; s’inspirant tout d’abord des traits des interprètes pour mieux s’en détacher ensuite à l’aide de son propre crayon imaginaire. » Théâtre(s) 

« David Gauchard éclaire les enjeux d’un métier ignoré : celui de modèle nu. Se fondant sur des témoignages, il met en scène une parole rare, plus complexe qu’on l’imagine, à la fois intime et politique. » La Terrasse

  • Note d’intention

David Gauchard pose son regard sur un métier méconnu, source de fantasmes et d’idées préconçues. À la rencontre des modèles vivants, le metteur en scène interroge la nudité et esquisse un portrait. Une nouvelle enquête pour tenter de comprendre et incarner le nu artistique, social et politique.

David Gauchard et Léonore Chaix ont interviewé et enregistré des modèles professionnels venus d’ateliers de dessin, de musées ou d’écoles d’art. Ce temps d’échange et d’écoute a permis d’entendre les motivations de ces personnes qui ont fait voeu d’immobilité, leurs sensations, leurs expériences, et au-delà, lever le voile sur ce métier, ses règles et ses fantasmes.

La comédienne Emmanuelle Hiron et le comédien Alexandre Le Nours incarnent tour à tour ces récits pour esquisser en temps réel le corps de ces modèles, la beauté des contours, la complexité, l’humour et la fragilité de ces êtres qui toujours tiennent la pose.

  • Entretien avec l’équipe artistique

D’ou vient cette idée d’un spectacle sur le nu ?

David : au 4ème acte de la pièce Ekatérina Ivanovna de Léonid Andreiev, l’auteur décrit une scène où le personnage éponyme, femme d’un grand politicien de la douma, pose nue sur une sellette lors d’une soirée mondaine où de nombreux artistes peintres sont présents. Cette scène datant de 1906 illustre Salomé et la danse des 7 voiles, mais surtout une femme en totale perdition. Les didascalies de l’époque stipulent bien que la comédienne devait jouer nue.

Quand en 2014, je décide de monter la pièce, je me trouve confronter à la pression des producteurs qui me demandent clairement comment je vais gérer le 4ème acte, s’il ne serait pas plus judicieux de suggérer plutôt que de montrer ou carrément même, si je pouvais mettre un slip à la comédienne. Ce que j’ai fini par faire. Non réellement par peur du conflit ou par peur de choquer mais plutôt par lassitude. La scène devait être « sale », « triste », « dérangeante » : avec Marie Thomas, la comédienne, nous avons fait un choix radical de mise en scène sans doute plus glauque et plus étrange que finalement un simple nu. Habillée d’un slip d’homme, Marie réalisait chaque soir une sorte de performance dansée sur une patinoire synthétique noire, quelque chose entre patinage artistique et danse tribale le tout sous une pluie diluvienne. Effet garanti.

J’ai, depuis, beaucoup discuté avec les directrices et directeurs de théâtre de la question du Nu sur les plateaux de théâtre. Certains lieux reçoivent des lettres agressives de la part du public, de certaines associations ou de professeur.e.s de collèges/lycées concernant leurs choix de programmation. C’est une vraie problématique.

Plus tard, en 2018, lorsque j’ai monté le spectacle Le temps est la rivière où je m’en vais pêcher, d’après les écrits de Henry David Thoreau, je décide de demander au comédien Nicolas Petisoff de se baigner nu, comme on le ferait un jour d’été, sans témoin, dans une rivière invitante et rafraîchissante. Et là, c’est moi-même qui ai demandé à Nicolas de mettre un maillot de bain, ce qui rendrait la scène de nature sauvage sans doute moins crédible, mais mon sujet étant alors la contemplation, l’apaisement, le calme, l’idée même que les spectateurs (et pas seulement les plus jeunes) sortent de l’atmosphère zen (que nous avions mis en place depuis le début du spectacle) à la simple vue d’un pénis ou d’une paire de fesses m’a fait choisir l’option du maillot de bain. L’enjeu était ailleurs. Le nu au théâtre est une question importante. une question de liberté. De choix. Il provoque une émotion vive et est selon moi trop souvent accusé de gratuité. Il est soit réussi ou raté, c’est tout.

Je me suis ainsi posé la question du nu en histoire de l’art, de sa signification, de sa valeur, de son importance selon les époques. L’univers des modèles vivants m’est ensuite apparu naturellement. Le spectacle que j’ai intitulé Nu, c’est le terme employé, « faire un nu », pourrait d’ailleurs aujourd’hui tout à fait s’écrire : Nu.e.s !

Pourquoi avoir réalisé des entretiens dans une façon presque sociologique ?

David : Dans le spectacle Maloya, sergio Grondin voulait parler de l’idendité créole. Il m’a proposé alors de faire, façon road-trip, le tour de l’Île de la Réunion et d’aller à la rencontre des grandes figures du Maloya. J’ai proposé à Sergio d’enregistrer ces conversations pour garder une trace. C’est plus tard, en écoutant les rushs dans la voiture, que nous avons décidé que ces entretiens constitueraient la majeure partie du texte final. La parole directe, sans filtre s’est imposée à nous. J’ai ensuite proposé à Sergio de jouer à l’oreillette, pour voir... c’était pour lui comme pour moi, la première fois.

Avec Nu, j’arrive avec cette première expérience. Cette fois-ci, ce n’est plus le hasard qui me guide. Il me fallait confronter mon instinct, mes intuitions à une méthode, une approche plus sociologique. D’où l’invitation que j’ai faite à Arnaud Alessandrin, de par son expérience en tant que dramaturge pour le metteur en scène David Bobée au Festival d’Avignon 2018 lors de Mesdames, messieurs et le reste du monde. Il me semblait important d’avoir quelques outils complémentaires quant à la manière de mener une enquête.

Ensuite, j’ai fait confiance à l’équipe. Je leur ai demandé de me proposer leur montage, à l’économie. Qu’est-ce qui fait sens ? Qu’est-ce qui fait théâtre ? Qu’est-ce qui est finalement très anecdotique ? Nous les avons ensuite discutés, bataillés même ! Nous avons eu aussi nos coups de cœurs, nos évidences. À un moment tu ne sais plus si le sujet c’est le nu ou les nu.e.s à vrai dire.

Denis (régisseur son) : J’ai aidé David à débroussailler, organiser et rythmer ces paroles reçues. On cherchait dans l’information à faire rythme, visibilité, intensité, diversité, nuance, paysage, émotion etc. Avant de faire spectacle lors du 3ème acte de travail et le tout sans « manigancer » les paroles.

David : Chaque entretien ainsi enregistré, coupé, monté : prêt à jouer, Emmanuelle et Alexandre, sur scène, redonnent littéralement vie aux propos recueillis grâce au principe du jeu à l’oreillette. Ils sont ainsi invités à rejouer des extraits des itws en direct, à esquisser en temps réel le corps et la voix des modèles, à incarner la beauté des contours, la complexité et la fragilité des êtres tout en infusant de manière extrêmement touchant l’art de l’acteur, l’art de l’intime c’est à dire l’art de dire l’humain.

Et vous Emmanuelle, Alexandre, (comédiens) comment avez-vous appréhendé le montage ?

Emmanuelle : Tout passait par leurs voix car nous ne les avons jamais vraiment rencontrés. Je me suis laissé faire. J’ai écouté. Notre travail est de retranscrire à l’oral ce qu’on reçoit, de redonner leurs paroles, sans analyse. Disons que c’est la manière sensible de s’approcher du sujet. En accumulant les écoutes des différentes interviews, en créant des montages, en confrontant les propos ou en les associant, le sujet « intellectuel » est arrivé. certains propos se sont retrouvés (la précarité, l’immobilité, les douleurs, la liberté, la bienveillance, la représentation des corps...) et d’autres plus spécifiques à chacun, liés à des parcours de vie singuliers, des propos qui rendent chacun unique (et qui nous ont aussi surpris) ont permis d’écrire une trame qui rend compte je crois du métier mais bien plus largement de notre rapport collectif au nu et à bien d’autres sujets de société.

Et comment avez-vous décidé des personnes à rencontrer ?

Léonore (collaboratrice artistique) : le plus simplement du monde. Allant directement à la source. Ateliers amateurs, écoles de design, les beaux-arts. Les modèles ont vite entendu parler du projet, et c’est parfois eux qui sont venus à nous ! On peut aussi préciser que nous avons pris le soin de choisir une mosaïque de gens selon leurs âges, leur expérience, etc...

Qu’est ce qui bouscule quand on fait ces rencontres ? Qu’est ce qui bouge dans notre rapport à l’intime, au privé ?

Léonore : Ce qui était bousculant, peut-être, c’était de voir certains modèles être bousculés eux-mêmes, en prenant conscience de certaines choses en direct. Mais je suppose que c’est l‘effet interview. Il n’est jamais anodin de voir les gens se « mettre à nu », (d’autant plus que c’est aussi le sujet) et d’être du côté de celui qui déshabille et déstabilise.

Emmanuelle : Je ne parle que pour mon expérience mais même si je ne les ai pas rencontrés, je les rencontre évidemment en les écoutant, en les interprétant. Notre travail est sensible, il en ressort forcément une intimité mais elle n’est pas directe avec la personne pour ma part dans ce travail. C’est une retranscription. En cela c’est un cadeau qu’ils nous font, de mettre leurs propos, leur intimité au service de notre sujet. Ils vont sortir du privé et devenir emblématiques de notre discours, à travers notre interprétation. Ce sera évidemment troublant quand ils viendront.

Alexandre : Alors moi je suis quelqu’un de très pudique avec un rapport contrarié à mon image. Tou.te.s parlent d’acceptation, de grande bienveillance, de réappropriation de soi par l’expérience du nu. Cela donne envie de connaître cet état de calme avec son corps. Loin des comparaisons et des jugements. Finalement on peut être habillé et très exhibitionniste, et l’inverse est vrai.

Emmanuelle, Alexandre, quel est votre point de vue quant à l’utilisation des casques comme procédé de jeu dans cette création ? Pour vous, est-il essentiel à votre interprétation dans ce spectacle, quel est son apport et ses contraintes, comment l’appréhendez-vous maintenant qu’il fait partie intégrante du projet et influence, de fait, votre état d’acteur?

Alexandre : C’est la première fois que je travaille avec cette contrainte du casque. Ne pas savoir le texte par cœur implique d’être sur la crête du vide en permanence, il n’y a pas de filet, je dois être extrêmement concentré pour ne pas rater un mot ou une intention du témoignage. C’est un état de disponibilité au présent. Devoir dire le texte en même temps que je l’entends dans le casque rajoute une difficulté, le rythme est dicté par la voix et non par mes sensations. Il y a un effacement nécessaire de soi par rapport au jeu.

L’acteur a l’habitude de contrôler le rythme de la parole, les silences, ses effets, ses intentions. Ici la pensée du personnage se déploie en même temps que je la dis, mon rôle est de filtrer les mots que j’entends à travers mon espace émotionnel et de transmettre avec mon corps et ma voix les fulgurances et les hésitations du témoignage.

Le fameux adage du théâtre « ici et maintenant » est plus que jamais investi dans ce parcours d’acteur. Le dispositif permet aux deux acteurs de se voir faire. Il n’y a qu’à regarder ma partenaire Emmanuelle performer en direct, la voir se métamorphoser différemment chaque soir, avec son lot de nuances et de subtilité, pour goûter ce grand plaisir. Mettre la fragilité au centre du plateau c’est-à-dire s’exposer devant un public avec cette intranquillité de ne pas tout maîtriser, est un des plus beaux défis de ce spectacle.

On aurait du mal à passer sous silence deux sujets centraux, d’actualité, que sont le sexisme et la précarité. Ils ressortent dans presque tous les témoignages recueillis. Etait-ce volontaire ?

Emmanuelle : Ces deux sujets ont surgi en écho à l’actualité, à notre époque. Les modèles ont souvent évoqué d’eux-mêmes une précarité (contrats, non reconnaissance de leur métier, taux horaire ...). On ne peut pas parler du métier de nu sans évoquer aussi la vulnérabilité. Le fait de pratiquer un métier nu ramène à beaucoup de combats actuels (représentation des corps, de la féminité, de la masculinité, de l’âge, du genre, du sexe...). On a questionné ça avec eux, sans pour autant l’induire au départ.

David : J’avais cette prémonition. J’imaginais bien que nous parlerions de ça. Mes questions d’ailleurs allaient vite dans ce sens, une fois « débarrassé » de la question basique concernant la pratique « raconte-moi ta première expérience en tant que modèle vivant ». Je souhaitais secrètement que ce soit le sujet de la pièce. Interroger et incarner le nu artistique, social et politique.

Sélection d’avis du public

Par Sounny V. - 20 décembre 2022 à 11h10

Témoignages très intéressants des personnes qui posent nues et racontent leur expérience du métier !

J'en suis sortie grandie Par Dominique A. - 20 décembre 2022 à 08h49

C'est une compilation de témoignages émouvants sur le rapport à la nudité. Sobre mise en scène qui permet aux acteurs de briller.

Très belle surprise Par Isabelle D. - 17 décembre 2022 à 21h39

sujet super intéressant. Les comédiens sur scène sont très justes. Ca fait du bien d'être interpellée par un spectacle intelligent sur une sujet de niche, un métier très méconnu et qui vient justement éclairer de nombreuses questions que l'on se pose. Je repars avec la tête plein et riche de nouveaux questionnements sur ce qu'est la nudité. Bravo !

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Par Sounny V. (16 avis) - 20 décembre 2022 à 11h10

Témoignages très intéressants des personnes qui posent nues et racontent leur expérience du métier !

J'en suis sortie grandie Par Dominique A. (31 avis) - 20 décembre 2022 à 08h49

C'est une compilation de témoignages émouvants sur le rapport à la nudité. Sobre mise en scène qui permet aux acteurs de briller.

Très belle surprise Par Isabelle D. (1 avis) - 17 décembre 2022 à 21h39

sujet super intéressant. Les comédiens sur scène sont très justes. Ca fait du bien d'être interpellée par un spectacle intelligent sur une sujet de niche, un métier très méconnu et qui vient justement éclairer de nombreuses questions que l'on se pose. Je repars avec la tête plein et riche de nouveaux questionnements sur ce qu'est la nudité. Bravo !

Informations pratiques

Théâtre de Belleville

94, rue du faubourg du temple 75011 Paris

Belleville République Salle climatisée
  • Métro : Belleville à 210 m
  • Bus : Faubourg du Temple - Piver à 32 m, Goncourt à 254 m, Belleville à 271 m
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Plan d’accès

Théâtre de Belleville
94, rue du faubourg du temple 75011 Paris
Spectacle terminé depuis le mardi 27 décembre 2022

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