On ne badine pas avec l’amour

• Le drame d’une jeunesse intransigeante

Au terme de ses études, Perdican rentre au château paternel accompagné de son gouverneur. Le même jour, sa cousine Camille revient du couvent. Le baron, père de Perdican veut le marier à Camille. Mais dès leur première rencontre, ils sont en désaccord. Camille reste barricadée dans un refus glacé de l’amour, insensible aux souvenirs communs évoqués par son cousin. Jeux de séduction, jeux de cruauté dont la victime sera la petite paysanne Rosette.

Avec On ne badine pas avec l’amour, pièce écrite en 1834, Alfred de Musset « l’enfant terrible du Romantisme » amorce le « spleen » baudelairien. On ne badine pas avec l’amour reste comme l’action de foi d’un poète dandy parce qu’elle exprime le drame d’une jeunesse intransigeante en mal de repères. Son exploration de l’âme et des rapports entre les deux sexes, menée avec une fausse désinvolture, confère aux écrits de Musset un caractère profondément contemporain.

• Une quête de vérité

« J'aime la langue de Musset, le formidable capteur des absolus de la jeunesse qu'il est. Dans Lorenzaccio [ que j'ai créé en 1998 ] comme dans On ne badine pas avec l'amour, il s'attache à montrer avec force, le cheminement qui amène la jeunesse à rompre avec ses idéaux. La nature nous a tous dotés de trésors parfois insoupçonnés que l'on est amené, selon les circonstances à ignorer ou au contraire à faire fructifier. La vérité de l'être, son rapport à l'amour, sa nature profonde, les jeux et les simulacres de la société qui réussissent à le corrompre, tout cela nourrit le propos de Musset.

Perdican est-il véritablement amoureux de Camille ? L'amour n'est-il pas pour lui un jeu, qui finira par le perdre, tout comme il précipitera dans la mort Rosette, le seul être resté pur. Perdican, tout comme Lorenzaccio est un jongleur d'amour au péril de sa vie. Musset reste pour moi d'une criante actualité, il sait comme nul autre saisir les mouvements du cœur et de l'être. Toute son œuvre est une quête de vérité, c'est d'autant plus touchant aujourd'hui, dans la société qui est la nôtre.

Mettre en scène On ne badine pas avec l'amour, c'est aussi proposer un regard différent, sur les textes dits classiques. C’est chercher une vérité autre qui fait s’éloigner le texte pour le rapprocher de la tragédie. Et chercher aussi, ce point de rupture entre Eros et Thanatos, entre amour et mort où se retrouvent dans le creuset des sentiments humains quelques clés pour ouvrir une porte que l’on appelle communément le destin.

Je suis très heureux de pouvoir présenter cette création dans cette maison d'artistes qu'est le Gyptis. J'ai beaucoup de souvenirs dans cette belle salle où Françoise Chatôt et Andonis Vouyoucas m'ont souvent chaleureusement accueilli. J'y ai présenté Lorenzaccio, des pièces de René Depestre, Goldoni, Musset déjà, et certains de mes textes. À chaque fois, cela a été l'occasion d'une rencontre fervente, forte avec le public. »

Gérard Gelas, mai 2005

• La presse

 " Le texte est d'une grande richesse, la mise en scène est juste et émouvante. "  N. Van Egmond, La Provence

 " Une réussite de bout en bout ! Un Musset des plus sombres mais lumineux. Chapeau bas ! " N. Varin, L'Hebdo Vauclus e- Le Comtadin

 " Badinage funeste, cruel... Une mise en scène pure qui confère à la pièce une dimension tragique shakespearienne. " R. Diez, leMidi libre

 " LA scénographie eset magique. L'ouvrage un plaisir. " A. Constant, Dauphiné libéré