Par les villages

1 avis
Corbeil-Essonne (91)

le 5 avril 2025 3h20

Par les villages

Un frère est parti à la ville. Il est devenu écrivain. L'autre frère et la soeur sont restés. Ils sont maintenant ouvrier et vendeuse. Un jour, l'écrivain revient au village, il a hérité de la maison familiale. Mais un abîme s'est ouvert comme une plaie douloureuse. A partir de 14 ans.

A partir de 14 ans.

  • Le difficile retour du transfuge de classe

Il y a ceux qui quittent le village et il y a ceux qui y demeurent. Un frère est parti à la ville. Il est devenu écrivain. L'autre frère et la soeur sont restés. Ils sont maintenant ouvrier et vendeuse. Un jour, l'écrivain revient au village, il a hérité de la maison familiale. Mais entre hier et aujourd'hui, entre le frère revenu et le frère et la soeur jamais partis, un abîme s'est ouvert comme une plaie douloureuse.

Pour ce spectacle, le metteur en scène Sébastien Kheroufi, en étroite relation avec Peter Handke, transpose le village de l'auteur autrichien dans une cité de banlieue française, là où, dans les années 1960, poussaient encore des champs de blé, de légumes et des arbres fruitiers. Fracture sociale et géographique, trajectoires opposées au sein d'une même famille, c'est toute notre histoire contemporaine qui s'exprime par les voies de l'intime. Dans une scénographie épurée, la langue ciselée de Peter Handke redonne leur dignité et leur grandeur aux humbles des périphéries, à leurs voix authentiques et poignantes.

  • La presse

« Une performance ahurissante : c’est sur un coup de génie mémorable que s’achève le spectacle Par les villages. Un bel exploit. » Le Monde

« Un spectacle d’une qualité remarquable qui marque la naissance d’un metteur en scène sur qui on va pouvoir compter. C’est bouleversant ! » L'Œil d'Olivier

« La puissance du poème surgit de la forêt, berceau des antiques alarmes, passe par les villages, résonne dans la cité, clame dans la ville tout entière et réveille les consciences dans le marasme politique actuel. Courez l’entendre ! » La Terrasse

  • Note d'intention

Ma découverte du théâtre s’est faite à l’âge de 24 ans, grâce à deux femmes merveilleuses qui ont posé leur regard sur moi. Ces metteuses en scène décèlent quelque chose en moi - que j’ignorais - elles décident de me préparer aux concours des écoles supérieures d’art dramatique. Je tente uniquement celle de Paris (ESAD), ne pouvant laisser ma mère seule. Le texte imposé sera Par les villages de Peter Handke. Le premier livre de ma vie. La découverte de l’art. Un bouleversement. Se sentir dignement représenté, sans pitié, ni caricature. Avoir la chance de rêver à autre chose que ce que notre héritage social nous lègue. Ce texte m’a sauvé.

J’ai été élevé entre la culture française de ma mère et celle algérienne de mon père. Mon enfance s’est déroulée entre l’appartement de ma mère, dans une cité des Hauts-de-Seine, et la chambre de mon père, dans les  oyers parisiens Emmaüs. Toute ma jeunesse, j’ai cherché ma place entre deux environnements, deux pays, et maintenant, entre deux milieux sociaux complètement opposés. Mon admission à l’École Supérieure d’Art Dramatique de Paris a changé ma vie et surtout mon entourage. Mettre en scène ce texte m’aide à trouver ma place, la mienne, celle de l’entre-deux.

Ce projet autour du texte de Peter Handke, Par les villages, émane de la nécessité de retourner à nos origines, à nos proches, ainsi qu’à celles et ceux que nous ne connaissons pas encore. Il découle de la sensation que j’ai quand je rentre chez moi, dans ma cité, en banlieue parisienne. Sentiment de gêne, d’abandon, de trahison. Pourtant, je n’ai jamais abandonné, ni trahi personne, encore moins mes proches. J’ai conservé les principes et les valeurs inculqués ici, là-bas, entre ces bâtiments. Cette sensation vient d’ailleurs, sûrement du fait d’avoir quitté mon environnement de tours grises en béton pour une autre architecture, celle des plateaux de théâtre. Mon univers quotidien est à présent aux antipodes de celui de mon enfance, et sûrement ce retour est à chaque fois douloureux à cause de - ou grâce à - cela.

Cette nécessité de trouver des réponses m’amène à développer un travail de création autour de la pièce de théâtre Par les villages. Le retour de Gregor a été le point de départ de ma démarche artistique.

Faut-il partir pour réussir ?

Pourquoi nos retours sont-ils si douloureux ?

Que deviennent nos villages et ses habitants une fois qu’on les quitte ?

Trajectoires et conditions sociales opposées, désir d’émancipation, retour aux sources, relations familiales, cette pièce brasse tout. Elle donne la parole à celles et ceux qui ne parlent jamais, ceux qui ne sont ni rois, ni chevaliers, mais vendeuses ou ouvriers. Je veux, grâce à cette pièce, explorer les différentes zones de la société. Parler des autres, de là d’où je viens.

Peter Handke parle de misère sans être misérabiliste. Il connaît ce milieu, il en vient. Il décrit le monde ouvrier en utilisant une langue, un imaginaire. Il redonne une dignité, une poésie, une humanité perdue à ces personnages transformés en véritables héros ordinaires. Ce texte, écrit en 1981, fait partie des plus beaux textes du siècle dernier. Sa langue poétique élève l’ouvrier et lui redonne toute sa légitimité. Pour Peter Handke, la force de la poésie rend les hommes égaux, toute personne est poète et tous les personnages - depuis l’intendante jusqu’à l’écrivain célèbre, en passant par les ouvriers - évoluent sur un plan d’égalité. Ce texte c’est la foi en la vie, en l’art, en l’autre.

Dans ma démarche, j’ai l’immense chance d’être accompagné par Peter Handke. Au fil de nos échanges, j’ai pris conscience que lui aussi lors de sa jeunesse, avait dû partir, fuir, s’enfuir. Cette relation privilégiée me permet d’accéder à l’intimité de l’œuvre, d’aller au-delà des mots, de saisir toute la puissance de son geste artistique, et surtout, de comprendre pourquoi ce texte me brûle autant.

Sébastien Kheroufi

Sélection d’avis du public

Un texte difficile à monter Par François L. - 4 février 2024 à 13h25

(Spectacle vu à Ivry le 3 février 2024) Je n'avais jamais vu de pièce de Peter Handke. Ce que j'ai vu à Ivry m'a laissé un souvenir mitigé et je ne saurais dire si mes préventions seraient ou non les mêmes avec une autre mise en scène. À Ivry, le spectacle commence par un prologue dans le magnifique hall de la Manufacture des Œillets. Ce prologue m'a semblé assez réussi, une belle scène d'exposition. La spectacle continue ensuite dans le Lanterneau, la petite salle du TQI. Et là a commencé pour moi un long tunnel d'ennui, où se succèdent de longs monologues poétiques et des scènes qui n'apportent que peu à l'action principale de la pièce. On retrouve un peu de théâtralité au cours de la dernière heure du spectacle avec le rôle de la vieille dame puis quand les trois membres de la fratrie et les villageois se retrouvent ensemble sur scène et même avec la (très) longue péroraison philosophique de la fin. Cela fait en tout 3h20 d'une écriture pas facile; il m'a semblé comprendre le propos de Peter Handke mais ce texte m'a semblé le plus souvent vraiment manquer de théâtralité.

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Un texte difficile à monter Par François L. (220 avis) - 4 février 2024 à 13h25

(Spectacle vu à Ivry le 3 février 2024) Je n'avais jamais vu de pièce de Peter Handke. Ce que j'ai vu à Ivry m'a laissé un souvenir mitigé et je ne saurais dire si mes préventions seraient ou non les mêmes avec une autre mise en scène. À Ivry, le spectacle commence par un prologue dans le magnifique hall de la Manufacture des Œillets. Ce prologue m'a semblé assez réussi, une belle scène d'exposition. La spectacle continue ensuite dans le Lanterneau, la petite salle du TQI. Et là a commencé pour moi un long tunnel d'ennui, où se succèdent de longs monologues poétiques et des scènes qui n'apportent que peu à l'action principale de la pièce. On retrouve un peu de théâtralité au cours de la dernière heure du spectacle avec le rôle de la vieille dame puis quand les trois membres de la fratrie et les villageois se retrouvent ensemble sur scène et même avec la (très) longue péroraison philosophique de la fin. Cela fait en tout 3h20 d'une écriture pas facile; il m'a semblé comprendre le propos de Peter Handke mais ce texte m'a semblé le plus souvent vraiment manquer de théâtralité.

Informations pratiques

Théâtre de Corbeil-Essonnes

20-22, rue Félicien Rops 91100 Corbeil-Essonne

Accès handicapé (sous conditions) Essonne
  • RER : Corbeil-Essonnes à 361 m
  • Bus : Félicien Rops à 24 m, Carnot à 142 m, Sous-Préfecture à 265 m, Gare de Corbeil-Essonnes à 326 m
  • En voiture (depuis Paris) : Autoroute A6, direction Lyon (pendant environ 30 Km).
    Sortie Corbeil-Essonnes (N104), puis Corbeil-Essonnes Centre, direction Centre ville. Suivre la direction Hôtel de Ville, puis le fléchage Théâtre.

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Plan d’accès

Théâtre de Corbeil-Essonnes
20-22, rue Félicien Rops 91100 Corbeil-Essonne
  • Placement libre

    24,5 €

  • Tarif étudiant (sur justificatif)

    19 €

  • Tarif +65 ans (sur justificatif)

    19 €

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