Rencontre avec Serge Valletti à l'issue de la représentation du samedi 13 mai à 16h.
Un homme jette les cendres de sa grand-mère dans le Vieux-Port et tout à coup Dolorès apparaît.
L’histoire simple d'une femme qui voulait se faire enterrer debout pour faire chier ses jambes toute l'éternité parce qu'elles l'avaient fait, elles, toute sa vie. De Louis, son mari, qui a quitté sa femme officiellement à cause du persil. De son fils, Alex, qui aurait pu être pape, et de son petit-fils qui aurait pu être fils de pape. De Mohamed, l'ouvrier marocain qu'on appelait tonton Charles.
Une véritable épopée peuplée de figures qui se croisent tout au long d'un récit cocasse à l'écriture limpide. Dolorès aurait pu être ma grand-mère. Quoi de plus excitant que de faire siennes les histoires intimes d'un autre que l'on n'a pas connu mais qui nous ressemble tant. Le rapport enthousiaste que je peux avoir avec ce texte ressemble à celui que l'on peut avoir lorsqu’on se rend au mariage d'un cousin que l'on n’a pas vu depuis longtemps.
Ma démarche se rapproche de celle du conteur, raconter des histoires, pour que le théâtre ne soit pas un temple, mais juste un abri dans lequel défilent les images d'un paysage intime dont l'humanité nous rassemble tous.
« Il y a d’abord le texte, iconoclaste, dense et drôle qui conte l’épopée de cette extraordinaire famille entre Marseille et Menton, puis il y a le comédien, Patrice Verdeil, dont l’accent méridional et le sourire sont d’un enthousiasme communicatif. Il y a le bonheur des mots, la saveur des répliques et cet amour des histoires contées. Enfin il y a l’intelligence de la mise en scène qui s’empare des mots pour en faire un théâtre imaginatif et dépouillé. Trois ingrédients qui enchantent un public attentif et hilare qui ne se lasse pas d’écouter les mille et un détours du conteur. (…) (…) de quoi faire de ce spectacle un coup de vent théâtral qui emporte tout sur son passage. » Dominique Feig, L’Alsace, 5 mai 2015
« La Scène se passe à Marseille. Avec l’accent. Manque juste le soleil pour griller et le mistral pour s’envoler (…) Un texte autobiographique rare de Valletti (…) qui boucle en un peu plus d’une heure, un siècle d’existences ordinaires et pas banales pour autant. Il faut comme le dit Pommeret, se laisser embarquer dans cette galerie de personnages, cette jouissance du verbe, et embarquer convient parfaitement (…) Un grand moment. Poétique. » Gérald Rossi, L’humanité, 13 mai 2017
« Pour cette adaptation qu’il a lui-même réalisé, le comédien a choisi de privilégier les passages les plus intimes du roman, donnant au spectacle une tonalité à la fois drôle et mélancolique. Dans sa large chemise à carreaux, avec simplicité, sa voix grave et son accent marseillais, il déroule le récit cocasse truffé d’anecdotes, ressuscitant des années peuplées d’attachantes figures pittoresques, magnifiées par la verve et la tendresse de Valletti. Dans une mise en scène sobre et chaleureuse à la fois, Etienne Pommeret, avec l’aide des belles lumières de Thierry Gontier et de la création sonore évocatrice d’Edouard Harrer, Patrice Verdeil dispense un spectacle qui rend hommage au sud de la France, où rire et gravité se côtoient avec équilibre. Un moment plein de chaleur et de poésie. » Nicolas Arnstam, Froggydelight, 16 mai 2017
« Les hommes ne sauraient rien d'eux mêmes si la littérature ne leur disait pas. » Sciascia
Pourquoi j'ai jeté ma grand-mère dans le vieux port est l'un des rares textes autobiographiques de Serge Valletti où il raconte l'histoire de sa famille qui vécut pendant plus d'un siècle à Marseille, ville monde, populaire, multiculturelle. Dans cette épopée, peuplée de personnages typiques, l'écriture de Serge Valletti révèle une humanité pleine de pudeur, de secret et de bienveillance.
Il pose sur les siens un regard tendre, innocent et lucide comme celui d'un enfant exigeant la vérité. L'humour, le rire, ne laissent place ni au cynisme, ni à la dérision. C'est un bonheur de partager cette langue agile, volubile, de se laisser embarquer par Patrice Verdeil dans cette galerie de personnages, dans cette jouissance du verbe.
Etienne Pommeret
Un portrait de la famille de Serge Valletti pendant plus d’un siècle à Marseille, « ville monde », multiculturelle... Il y a d’abord le texte, iconoclaste, dense et drôle qui conte l’épopée de cette extraordinaire famille entre Marseille et Menton, puis il y a le comédien, Patrice Verdeil, dont l’accent méridional et le sourire sont d’un enthousiasme communicatif. Il y a le bonheur des mots, la saveur des répliques et cet amour des histoires contées. Enfin il y a l’intelligence de la mise en scène. Trois ingrédients qui enchantent un public attentif et hilare qui ne se lasse pas d’écouter les mille et un détours du conteur.
Dominique Feig, L’Alsace, 5 mai 2015
Alors un jour d’août, au soleil d’un bateau avec mon père, on a jeté ma grand-mère dans l’eau du vieux port. Juste à l’entrée, quand on vient de la mer, près de la digue, devant le phare, avec trois roses que j’avais achetées sous le clocher des Accoules. En fait cette histoire là, c’est une histoire pleine de restaurant, on ne parle que de restaurants, on a toujours parlé dans ma famille, que de restaurants, je ne sais pas pourquoi. C’est plein d’histoires incroyables, comme celle de ma mère qui pesait neuf cent grammes à la naissance, personne ne me croit, c’est pour dire...
Tout simplement, parce que ma grand-mère vivant seule, au bout d’un certain temps, elle en a eu marre d’être seule, surtout à élever un enfant, et elle a connu un ouvrier marocain, que j’ai connu après, qu’on appelait Charles. Moi, je l’appelais tonton Charles en fait. Il s’appelait Mohamed et il a vécu avec ma grand-mère jusqu’à ce qu’il meure d’épuisement. En voilà un qui a travaillé toute sa vie comme un dingue.
Ma grand-mère m’a raconté qu’ils s’étaient séparés. Elle et mon grand-père qui était né à Rome et que là-bas il avait une famille et que même il avait une grand-mère comtesse et qu’il avait des frères qui étaient généraux dans l’armée italienne. Dans le secrétaire de la rue Jean Martin, il y a un tiroir secret, il y a une lettre terrible, mais je ne sais pas s’il faut que j’en parle ou pas, parce que c’est quelque chose d’à la fois terrible et pourtant d’une beauté inouïe. Souvent, j’allais la regarder et je pleurais parce que pour moi, c’était le comble de quelque chose, mais je ne sais pas de quoi.
Un spectacle bien rythmé, un comédien efficace dans sa capacité de faire (re)vivre des vies passées dans l'atmosphère marseillaise
pas du tout convaincu par cette prestation .... qui a coulé dans les eaux du Vieux- Port. Dommage !!
Pour 2 Notes
Un spectacle bien rythmé, un comédien efficace dans sa capacité de faire (re)vivre des vies passées dans l'atmosphère marseillaise
pas du tout convaincu par cette prestation .... qui a coulé dans les eaux du Vieux- Port. Dommage !!
Cartoucherie - Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris
Navette : Sortir en tête de ligne de métro, puis prendre soit la navette Cartoucherie (gratuite) garée sur la chaussée devant la station de taxis (départ toutes les quinze minutes, premier voyage 1h avant le début du spectacle) soit le bus 112, arrêt Cartoucherie.
En voiture : A partir de l'esplanade du château de Vincennes, longer le Parc Floral de Paris sur la droite par la route de la Pyramide. Au rond-point, tourner à gauche (parcours fléché).
Parking : Cartoucherie, 2ème portail sur la gauche.