Pour la douzième année consécutive, le Théâtre 13 et la SACD organisent leur concours dédié aux jeunes metteurs en scène. Les participants ont entre 25 et 35 ans et les spectacles doivent comporter un minimum de 6 comédiens. Un jury de présélection (composé des metteurs en scène ayant travaillé au Théâtre 13) retient les 6 meilleurs projets parmi les 80 qui concourent chaque année. Ces spectacles sont présentés au public et au jury final (composé des principales institutions présentes dans le secteur du spectacle vivant ainsi que de directeurs de théâtres). Le lauréat de ce concours sera programmé au Théâtre 13 la saison suivante et recevra une aide financière pour cette reprise.
Pour le public, c’est l’occasion de découvrir le travail de jeunes metteurs en scène talentueux : des spectacles ambitieux, originaux et de très grande qualité. C’est aussi l’occasion d’être présent au moment de l’envol des créateurs de demain.
Pour les metteurs en scène, le concours est un réel dispositif d’accompagnement et de soutien : développer un projet ambitieux avec le soutien de metteurs en scène confirmés, confronter leur travail au public et rencontrer les principaux partenaires de notre profession et les programmateurs de théâtre.
Mardi 6 Juin et Mercredi 7 juin 2017 à 20h
La reine Margot d'après Alexandre Dumas mise en scène de Hugo Bardin
Vendredi 9 juin et Samedi 10 juin 20h
Les ennemis publics texte et mise en scène Thomas Resendes
Mardi 13 Juin et Mercredi 14 Juin 20h
Carmen texte et mise en scène Lucie Digout
Vendredi 16 juin et Samedi 17 juin 20h
Bienvenue à Colomeri ! d'après Hécate Vergopoulos mise en scène Thomas Nucci
Mardi 20 juin et Mercredi 21 juin 20h
Agathe et la chose commune texte et mise en scène Gaëtan Gauvain
Vendredi 23 juin et Samedi 24 juin 20h
Comment Igor a disparu texte et mise en scène Jean Bechetoille
La reine Margot d'après Alexandre Dumas mise en scène Hugo Bardin
1h30 sans entracte – à partir de 12 ans
Sang et passion à la cour de France
1572. Marguerite de Valois est contrainte à un mariage politique avec Henri de Navarre, le chef des protestants, afin de faire renaître la paix dans le royaume de France. Leurs noces seront le décor d'un des plus grands massacres religieux : La Saint-Barthélémy. La France est divisée par les guerres de religion. Le roi Charles IX, héritier des Valois, règne tant bien que mal sous l'égide de sa mère Catherine de Médicis et sous l'influence grandissante de l'Amiral de Coligny, chef des Protestants.
Pour apaiser les conflits entre catholiques et protestants, Catherine de Médicis décide de marier sa fille Margot au protestant Henri de Bourbon, roi de Navarre. Cette union, censée ramener la paix dans le royaume, va servir de décor à l'un des plus grands massacres religieux que la France ait connus : la Saint-Barthélemy. Au cours de la nuit du 23 au 24 août 1572, près de trois mille protestants venus fêter les noces royales, sont assassinés et jetés dans la Seine.
Les ennemis publics texte et mise en scène Thomas Resendes
1h30 sans entracte – à partir de 12 ans
Pour fabriquer un cocktail Molotov, il faut...
Porter les personnages de la Bande à Baader au théâtre, c’est se demander si un chemin autre que la lutte des idées est possible. Quand faut-il passer à l’action ? Quand peut-on dire qu’il n’y a plus d’autres solutions que le passage à l’acte ? Ce passage à l’acte peut-il être légitime ? Que reste-t-il de la Fraction Armée Rouge (RAF - Rote Armee Fraktion), plus souvent désignée en France par «Bande à Baader» ou «groupe Baader-Meinhof» ? Du sang et des idées.
Berlin-Ouest, années 1970. Dans un climat de manifestations et de répressions, Andreas Baader, Ulrike Meinhof, Gudrun Ensslin, Holger Meins, Jan-Carl Raspe, Horst Mahler forment la Fraction Armée Rouge. Ils sont étudiants, élèves d’écoles d'art, avocat et éditorialiste. Les Ennemis Publics retrace leur passage dans la clandestinité et dans la lutte armée. Leur «radicalisation» est le résultat d’un long processus, qui commence dans la justesse d’une pensée avant de basculer dans un combat jusqu’au-boutiste contre l’Etat. Les Ennemis publics met en parallèle les actions terroristes et la vie intime de ce groupe révolutionnaire. Leur quotidien, l’élaboration des actions, la vie clandestine, leurs relations personnelles et la construction de leur idéologie.
Un seul mot d’ordre : « celui qui combat peut perdre mais celui qui ne combat pas a déjà perdu. »
Carmen texte et mise en scène Lucie Digout
1h25 sans entracte – à partir de 7 ans
« Il y a toute une époque entre nous, et aujourd'hui, un pays entier de neige » Mallarmé
Trois heures de l'après-midi, soleil au zénith, fraîcheur d'une petite église andalouse, sons de cloches, journée splendide. Enterrement de Carmen. Sur les bancs ceux qui ont compté : sa mère, ses amis d'enfance, son amant... Le cercueil fait son entrée et on reprend depuis le début : Enfance – Jeunesse – Maturité – Décès. Séville – Paris – New-York – Séville.
Un récit de femme.
Si l'on pouvait retrouver les lieux exacts, les jeux exacts, les copains, les bêtises, la mer Méditerranée, les cris dans la rue... Si l'on pouvait retrouver la petite fille, les odeurs d'enfance, les gamins et les vélos dans la cour. Carmen est une histoire vraie, comme toutes les histoires. Si l'on pouvait s'asseoir à la table de l'enfance, faire remonter la petite histoire et la grande. De la joie pour lutter contre l'absence d'un parent, contre la fatigue des adultes, contre les générations précédentes, les guerres précédentes. Danser ! Et puis grandir. Être jeune. Être une femme. Une amante. Une artiste. Devenir libre.
Devenir politique et intime. Aimer ! S'arracher de sa mémoire. Partir. Suivre n'importe qui, arriver n'importe où. Se chercher. Échapper au passé. Liberté ! Et les fantômes ? Et la famille ? Et l'enfance ? Fuir. Ne pas se laisser rattraper ou mourir. Elle aurait pu s'appeler Carmen, Frida ou Niki, Sa vie a été une course folle, une faim, une joie, un infini !
Bienvenue à Colomeri ! d'après Hécate Vergopoulos mise en scène Thomas Nucci
1h20 sans entracte – à partir de 14 ans
« C’était le troisième plan B en un mois monsieur le Maire, on est tous un peu à court à présent. »
Colomeri, village imaginaire d’Italie. La crise fait rage. Si ses habitants ne trouvent pas de solution, ils devront partir et Colomeri sera rayé de la carte. Dans l’urgence, les villageois se réunissent. Tous pensent au tourisme comme unique salut. Mais comment attirer les visiteurs ?
Ils pourraient mettre en avant le patrimoine local : la gastronomie, l’architecture, le passé industriel de la région ou les innombrables anecdotes mêlant ce petit bout de terre au reste du monde. Le problème, c’est qu’à part le bistrot du coin et la route départementale, il n’y a rien à montrer à Colomeri. Ce n’est pas qu’ils ont perdu les traces d’un passé glorieux. C’est qu’il n’y a aucun passé glorieux. Il n’y a rien d’unique, rien d’extraordinaire à Colomeri. Il s’agit juste d’un petit village anonyme et oublié, comme il en existe partout. Face à ce constat, il va falloir inventer une histoire. Bienvenue à Colomeri ! raconte avec humour et dérision la tentative désespérée d’un groupe d’exister dans ce monde.
Agathe et la chose commune texte et mise en scène Gaëtan Gauvain
1h sans entracte – à partir de 12 ans
Le destin de la Sécurité Sociale imaginé à travers celui d'une famille.
Agathe, retraitée de la Sécurité Sociale, reçoit sa famille et s’apprête à accueillir le nouveau compagnon de sa petite-fille. Cet événement lui rappelle sa rencontre avec son mari qui, croyant aux valeurs mutualistes, a fait adopté un système de cotisations au sein même de leur foyer. Tandis que les désaccords avec son gendre sur ce fonctionnement se réveillent, les souvenirs d’Agathe resurgissent et s’entremêlent à la réalité. Envahie petit à petit par son passé, elle s’accroche au contact qu’elle entretient avec les siens, dans l’espoir de rester avec eux et de continuer à faire vivre les valeurs qui lui sont chères.
Ses proches sont alors partagés entre la compassion et la nécessité de gérer un fonctionnement qu'ils n'ont pas imaginé et dont ils doivent s’emparer. Tous différents, ils débattent alors entre eux de l’héritage qu’on leur a laissé et de la façon de le réinventer. La pièce est un parallèle entre la perte de la mémoire et la fin d’une certaine façon d’envisager la collectivité. Elle démontre qu’un système, par son existence même, est voué à disparaître et que cette extinction est l’occasion d’un nouveau paradigme.
« La mémoire est une aulne à laquelle se mesure la valeur des choses » James Salter
Comment Igor a disparu texte et mise en scène Jean Bechetoille
1h20 sans entracte – à partir de 10 ans
Comment Igor a disparu est une comédie.
La mère désire Luc. Luc rêve de Norvège. Nicole étudie le danois. Igor désire Nicole. Nicole rêve de kidnapping. Le chœur est inutile. La mère désire le père. Le père aime les abeilles. Igor rêve d’amour. Le père aussi. La mère aussi. Le chœur se souvient d’une phrase du pape. Tous chantent. Igor disparaît. La famille d’Igor est une famille à part entière. Elle a son fonctionnement propre avec ses rites, ses non-dits, son langage. Je veux inviter le spectateur à assister à l’intimité de cette famille. C’est déjà un spectacle en soi. Plongés dans leur quotidien, les parents d’Igor ne peuvent imaginer un autre mode de vie : le remettre en cause, ce serait interroger leur bonheur et la légitimté de leur clan. Ils feront tout pour ne pas voir le mal-être d’Igor. Le modèle familial doit survivre. C’est une pièce sur l’immobilisme familial et le déni.
« Je veux faire de la souffrance d’Igor, de sa panique face à l’objet de son désir, un spectacle clownesque ; les comédiens chantent - à la manière de la Mélodie du bonheur - comme hermétiques au drame qui se joue. C’est une comédie. La disparition d’Igor parle de toutes les formes d’exclusion : le déni de soi, la marginalisation, la dépression, la toxicomanie, le suicide. Comment Igor a disparu est une sorte de témoignage. Sans proposer aucun message, aucune solution, je veux seulement mettre un peu de lumière sur le rôle que nous jouons tous face à l’exclusion et à la solitude. » Jean Bechetoille
30, rue du Chevaleret 75013 Paris