Et si le jeu théâtral pouvait guérir ? Assistez aux séances de six femmes psychologues et de leurs patientes, là où la puissance de l’imaginaire vient déjouer les certitudes, même celles issues des mémoires les plus traumatiques. À partir de 14 ans.
À partir de 14 ans.
Assistez aux séances de six femmes psychologues et de leurs patientes, là où la puissance de l’imaginaire vient déjouer les certitudes, même celles issues des mémoires les plus traumatiques.
Après Les Femmes de Barbe Bleue, Lisa Guez prolonge sa réflexion sur les mécanismes inconscients de la psyché féminine et les conditions de son émancipation en investissant cette fois-ci un service de psychiatrie. Pendant ces séances, le psychodrame est pratiqué toutes les semaines. Ce processus thérapeutique consiste à (re)jouer le traumatisme en le mettant en scène pour mieux s’en libérer. Face à une institution hospitalière en manque de moyens et des vies parfois ballottées, ces femmes défendent une certaine manière de tenir bon ensemble. Un spectacle qui révèle et explore magnifiquement une des puissances du théâtre, celle de prendre soin de soi, des autres et du monde.
« Sous la direction de la jeune metteuse en scène Lisa Guez, six formidables comédiennes incarnent joyeusement, sensiblement, des histoires de traumas et de chemins de réparation. » La Terrasse
« Lisa Guez crée un écrin où naît une belle sororité. Et des rires en pagaille. » Télérama, TT
« La mise en scène de Lisa Guez est d’une efficacité redoutable. » L’œil d’Olivier
On peut tout jouer au psychodrame : des animaux, des arbres, des objets, des meurtres sanglants, des idylles impossibles, des dialogues avec les morts, tout est ouvert et sans tabou… mais il y a un cadre, des règles. Un.e médecin mène la séance à la manière d’un.e metteur.se en scène et est assisté.e par des « joueur.se.s » qui ne sont pas des acteur.ice.s mais d’autres thérapeutes. Il ne s’agit pas ici de « bien » incarner les scènes proposées par les patient.e.s mais de les décaler, orienter, poser des questions profondes et intimes à l’intérieur d’un récit qui peut être réel, fantasmatique, fictionné… Comment mettre en scène cette thérapie ? Comment nous décentrer de notre savoir de théâtre pour trouver cet endroit singulier de recherche d’une séance de thérapie ?
C’est un sujet qui nous a animées pendant une année de recherche, puis de plusieurs mois de création. Nous avons commencé à interroger des femmes psychologues ou psychanalystes qui pratiquent le psychodrame en centres psychiatriques. Elles nous ont nourries de connaissances, d’anecdotes, de bibliographie, mais surtout elles se sont livrées et nous ont raconté combien le psychodrame avait été une thérapie pour elles, soignantes. Ces témoignages servent de base à notre travail de création et d’improvisation. Pour ces recherches en improvisation nous avons tenté de comprendre et d’appliquer les règles, le « protocole » d’une séance de psychodrame. Nous nous sommes fait aider par Géraldine Rougevin, une psychodramatiste. Il fallait les mots, le savoir-faire d’une professionnelle pour nous approprier l’endroit juste de cette thérapie. Nous avons créé des personnages de patientes, qui ont été pour ainsi dire analysées et « psychodramatisées » par une psychologue. C’était un formidable creuset de création de personnages riches et complexes. […]
Dans Psychodrame, nous sommes dans une salle un peu défraîchie, une salle « d’activité » ou de réunion comme il y en a dans tous les équipements publics. Sept chaises au plateau cette fois. Six comédiennes et dix personnages. Six soignantes et quatre patientes. Des femmes blessées qui ne savent pas maîtriser leur violence, ne savent plus vivre dans le monde, se sentent rejetées ou ont des traumatismes trop lourds à dire. Les comédiennes se métamorphosent, passent d’un rôle à l’autre, d’un personnage de soignante à un personnage de patiente, comme pour nous rappeler que les frontières sont poreuses, que nous pouvons facilement passer d’une chaise à une autre : apporter de l’aide, puis en avoir besoin. Le monde aussi a un peu changé en cinq ans. Disons que nous sentons plus concrètement encore qu’autour de nous les murs s’effritent et qu’il nous faut tenir bon ensemble ou rien. Dans cette histoire que nous inventons ensemble surgissent des échos à nos inquiétudes politiques actuelles. La destruction des services publics, la maltraitance alarmante des patient.e.s et la souffrance au travail de ceux et celles qui les soignent, nos peurs plus diffuses d’effondrement, la question des générations futures… Ces femmes ne veulent pas lâcher, David contre Goliath, elles se battent pour une forme d’utopie. Le décor progressivement se transforme dans une forme de destruction ou de renaissance. Dans la pièce, nous parlons aussi de ces combats collectifs qui nous tiennent et qui nous dévorent à la fois.
Lisa Guez
16, place Stalingrad 92150 Suresnes
Navette gratuite Paris - Suresnes : Une navette est mise à votre disposition (dans la limite des places disponibles) pour vous rendre aux représentations du Théâtre.
Départ de cette navette 1h précise avant l’heure de la représentation (ex. : départ à 19h30 pour une représentation à 20h30), avenue Hoche (entre la rue de Tilsitt et la place Charles de Gaulle-Étoile), du côté des numéros pairs. À proximité de la gare Suresnes-Longchamp (Tram 2), la navette peut marquer un arrêt sur le boulevard Henri-Sellier (à l’arrêt des bus 144 et 244 (direction Rueil-Malmaison), 25 minutes environ avant la représentation. Faites signe au chauffeur.
La navette repart pour Paris environ 10 minutes après la fin de la représentation, et dessert, à la demande, l’arrêt Suresnes-Longchamp, jusqu’à son terminus place Charles de Gaulle-Étoile.