Il est 17h00, nous sommes à la clinique psychiatrique de La Borde. Nicolas, un pensionnaire, a reçu un dictaphone de la part de son frère et décide d'enregistrer sa vie quotidienne à La Borde. Il recueille ainsi des fragments de vie et des témoignages des fous et des soignants.
Nous avons décidé de travailler sur La Borde en nous reposant sur le livre de la psychanalyste Marie Depussé Dieu gît dans les détails (1993), et le documentaire du cinéaste Nicolas Philibert La moindre des choses (1996), deux témoignages qui chacun à leur façon tentent de dresser un portrait de la vie quotidienne à " La Borde " .
C'est à partir de ces « chroniques poétiques » et de ce documentaire que nous élaborons un objet théâtral qui se présente comme un moment de vie collective à " La Borde " : l'heure du goûter.
A priori rien de spectaculaire : des petits gestes, des paroles entre soignants et soignés, la réunion du club de dessin, le café, mais aussi des drames, des caprices, une violence sourde que l'on tente d'apaiser par de la disponibilité et de la bienveillance. Un espace du quotidien simple, mais structuré, dans lequel les patients peuvent vivre, passer, s'occuper, se rencontrer, ou bien juste rester silencieux.
Notre travail se veut un témoignage supplémentaire de ce qui se joue dans des lieux tels que celui-ci. C'est une pierre humblement ajoutée à un édifice qui nous semble important et encore (plus que jamais) au cœur de problématiques actuelles.
30, rue du Chevaleret 75013 Paris