Romancier, dramaturge, plasticien congolais, Sinzo Aanza, 29 ans, connaît comme personne Kinshasa, alias Kin, la violence de ses nuits polyphoniques, zébrées de pannes de courant : « Bruits de voitures qui démarrent ou qui passent, bruits de passants qui discutent et rigolent, bruits de musiques de terrasses kinoises, bruits de gospel kinois, […] bref, toutes sortes de bruits qu'on peut entendre dans une rue de ville, spécialement sur l'avenue de la Libération, ex-24-Novembre, de Kinshasa ! »
Dans le chaos urbain qu'il sillonne pour y lire à haute voix ses propres œuvres, Aanza a imaginé une improbable rencontre entre trois êtres parmi 12 millions : Sophie, qui célèbre son amour perdu ; Pilate, l'officier de police qui voudrait la faire circuler ; et Lily, qui va tout faire pour arracher Sophie à son deuil.
Le metteur en scène Aristide Tarnagda, lui-même auteur et nouveau directeur du festival Les Récréâtrales à Ouagadougou (Burkina Faso) où le spectacle a été créé, a invité huit comédiens venus de toute l'Afrique, mais aussi de France, à se mettre au service de l'éloquence lyrique d'Aanza, pour faire exister la ville du poète et éprouver « la capacité du rêve à détrousser le monde de sa misère ».
Le spectacle, conçu à l'origine pour être joué en plein air, est ici recréé en salle. Il est accueilli dans le cadre de la saison « Africa2020 », manifestation pluridisciplinaire qui met à l'honneur les forces créatrices des 54 États du continent.
8, boulevard Berthier 75017 Paris
Entrée du public : angle de la rue André Suarès et du Bd Berthier.