Rencontre à l’issue de la présentation du 10 avril avec la participation de Pierre Bayard, Soko Phay (en cours).
La mémoire d’un événement de très grande ampleur (comme le fut le génocide des tutsis en 1994) n’est pas seulement affaire de chercheurs et d’historiens. Elle est aussi nourrie par les souvenirs personnels de ceux et celles qui sont nés juste avant 94 et ont vécu, à un âge où les souvenirs ne s’impriment pas encore, des événements qu’ils ne se rappellent pas tout à fait. Pour eux, écrire sur le génocide des tutsis au Rwanda, c’est transcrire des sensations presque oubliées, aller chercher des anecdotes de leur enfance, reprendre des récits rapportés par des proches, et surtout raconter les suites, la vie telle qu’elle se déroule vingt ans plus tard parce que cette vie-là, qu’ils le veuillent ou non, porte les traces de ce qui s’est passé. Et pour ceux qui viennent d’autres horizons et qui n’ont pas fait l’expérience directe du pire, écrire sur un pays lointain a exigé une attention vigilante, attention grâce à laquelle établir, par la fiction et en dépit des différences de culture, d’étranges correspondances entre des existences pourtant incomparables les unes avec les autres.
Voilà ce que tous ensemble, français, belges, bulgare et rwandais réunis, nous avons fait. Nous avons regardé des images, nous avons lu des textes, nous avons parlé, nous avons transcrit et traduit, nous avons écouté, nous avons raconté, nous avons inventé, nous avons filmé, nous avons écrit.
Olivia Rosenthal
Une proposition d’Olivia Rosenthal et Dorcy Rugamba.
Création vidéo : Élitza Gueorguieva
Création musicale : Gaël Faye
Accompagné de Samuel Kamanzi (guitare/voix)
159 avenue Gambetta 75020 Paris