La violence du système de l’apartheid
Théâtre des townships
Extraits
La presse
Ce texte a été écrit dans les années soixante-dix par un auteur blanc et deux auteurs noirs : un théâtre historiquement lié à la période de l’apartheid en Afrique du Sud, puisqu’il était écrit et représenté dans les townships, ces réserves urbaines où furent parqués les noirs. Un théâtre, né dans le quotidien de ces villes-ghettos, dont la matière est faite essentiellement des éléments de la vie réelle des populations noires, un théâtre de la nécessité écrit et joué pour que le spectateur puisse se réapproprier sa propre vie, un théâtre de la dérision et du rire, un rire cruel pour lutter contre la cruauté de la vie ordinaire hors les murs du théâtre.
À travers la recherche que mène Sizwe Banzi, le personnage principal, pour trouver des "papiers en règle", c’est à la description de la violence du système inhumain de l’apartheid que se livrent les auteurs, en le rendant dérisoire et vain, annonçant de façon prémonitoire son effondrement. « Qu’est ce qui se passe dans ce foutu monde ? Qui veut de moi ? Qu’est ce qui ne va pas avec moi ? »… Combien de Sizwe Banzi se posent aujourd’hui ces questions ?
Extraits du texte de Jean-François Perrier pour le Festival d’Avignon.
« Un vrai moment de théâtre ne peut se passer qu’au moment même - pas hier, pas demain. Le public est toujours là. Cet aspect fonctionnel distingue le théâtre des autres formes d’art. Le théâtre des townships d’Afrique du Sud est un exemple précieux de ce que l’immédiat peut apporter au théâtre. Il est né de la vie dans la rue, dans des villes pas comme les autres, les townships, ces ghettos de l’apartheid. Ce théâtre a une nature bien spécifique, ce qui en a émané dans le passé nous touche tout autant aujourd’hui par l’exactitude de sa magnifique dérision, hélas prémonitoire. » Peter Brook
Adaptation française de Marie-Hélène Estienne. Texte édité chez L’Harmattan.
C’est à New Brighton, un township situé près de la ville de Port Elisabeth, que naquirent Sizwe Banzi est mort et The Island - Athol Fugard avait déjà monté avec sa compagnie d’acteurs noirs The Serpent Players de nombreuses pièces - le Cercle de craie caucasien, Antigone etc. - quand deux nouveaux venus vinrent se joindre à eux : John Kani et Winston Ntshona. Les nouveaux venus se mirent immédiatement au travail et décidèrent, courageusement, de faire du théâtre leur métier.
« Le champ le plus stimulant et le plus riche de promesse pour notre théâtre se trouve dans les townships de nos villes, où fleurissent des talents, une authenticité et une vitalité d’une qualité vraiment exceptionnelle, jamais vue jusqu’à maintenant » écrit Athol Fugard à cette époque. Cette déclaration fut, on peut l’imaginer, reçue avec beaucoup de scepticisme ! Mais la suite de l’histoire démontra à quel point il avait eu raison. Car l’impact de ces pièces est encore plus vivant aujourd’hui que jamais, l’histoire, la vie elle-même, leur ont donné raison. « Un homme noir pourrait ne pas avoir de problème ? » dit Sizwe à son ami Buntu, avant de conclure « Impossible ! Le problème c’est notre peau ! »
« On doit comprendre une chose. Nous ne possédons que nous mêmes - ce monde avec ses lois ne nous donne rien d’autre que nous-mêmes - nous ne laissons rien derrière nous quand nous mourons - rien sauf la mémoire de nous. »
« Qu’est ce qui se passe dans ce foutu monde ? Qui veut de moi, mon ami ? Qu’est-ce qui ne va pas avec moi ? Je suis un homme - j’ai des yeux pour voir - des oreilles pour entendre les gens quand ils parlent - j’ai une tête pour penser des choses bien - qu’est ce qui cloche avec moi ? Regardez-moi - je suis un homme - j’ai deux jambes - je peux courir avec mes deux jambes - je peux courir avec une brouette pleine de ciment ! Je suis fort ! Je suis un homme ! Je suis circoncis, oui, regardez-moi ça, Madame. »
in Sizwe Banzi est mort
"Plus qu'une valeur documentaire, ce spectacle magnifique d'épure et de vérité - dont les deux nouveaux comédiens sont prodigieux - a la force des oeuvres indispensables." La Croix
"Sizwe Banzi... déclenche le rire et force le désespoir." Le Monde
"Un texte déchirant et plein de dérision, deux comédiens drôles et poignants dans une mise en scène très dépouillée et très inventive de Peter Brook pour défendre la dignité humaine" Le Monde
Face à l’oppression, le théâtre est une nécessité. Avec Sizwe Banzi est mort, Peter Brook fait éclater la force de résistance du théâtre des bidonvilles, avec une histoire de sans-papiers - hélas - bien d’actualité. Vous pouvez retrouver des extraits de ce spectacle sur http://www.lequai.tv/fr/bdd/video_id/201
Face à l’oppression, le théâtre est une nécessité. Avec Sizwe Banzi est mort, Peter Brook fait éclater la force de résistance du théâtre des bidonvilles, avec une histoire de sans-papiers - hélas - bien d’actualité. Vous pouvez retrouver des extraits de ce spectacle sur http://www.lequai.tv/fr/bdd/video_id/201
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