Très intimement liée à la vie privée d'Ibsen, celle d'un homme qui sent peser sur lui le poids de la vieillesse et du passé et pourtant amoureux d'une toute jeune fille, l'histoire de Solness est celle d'un dévoilement lucide mais néanmoins vertigineux. L'effraction de la jeune Hilde Wangel, mi-ange mi-démon, dans la vie du constructeur Solness l'entraîne dans les sphères de la mémoire et de l'imagination, le conduisant à sortir du social, de cet empire qu'il avait, par orgueil, bâti sur la négation, la falsification du passé.
A cette force statique, voire paralytique, cancérisée, qui ronge un Solness hanté par la peur du vide et le « sacrifice » de sa femme, Hilde oppose le mouvement, la rupture imaginaire comme traitement de choc. Elle détourne le drame de la réalité, cherchant à faire entrer Solness dans son rêve pour qu'il lui construise un royaume de chimère dont elle sera la princesse.
L'ambition de Hilde et celle de Solness convergent alors même qu'elles auraient dû se repousser, parce que Hilde aurait dû incarner la menace de la jeunesse dont Solness a si peur. Mais le désir, le fantasme, la solitude de Solness sont trop grands et la détermination, la violence enfantine et amoureuse de Hilde trop puissantes pour ne pas céder à l'invitation au voyage, vers « l'ailleurs ».
Solness, le constructeur apparaît comme un drame poétique dans lequel un homme, à l'image de l'auteur lui-même, se laisse dépouiller de ses convenances, accepte insidieusement de mettre à nu le gouffre qui l'habite. Il apparaît dans toute sa vulnérabilité, trouvant le rêve pour seul refuge.
Sandrine Anglade
un désastre.. un ennui de 2 heures. un texte creux et inintéressant
un désastre.. un ennui de 2 heures. un texte creux et inintéressant
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