Tahoe est la deuxième partie du diptyque qu’elle forme avec Mannekijn, pièce créée en janvier 2012 à L’Echangeur.
« J’ai toujours pensé qu’il fallait aborder au théâtre la question de l’industrie du spectacle, de son pouvoir économique, social et idolâtrique. Le phénomène de la célébrité est un facteur de domination sociale qui s’exerce massivement sur les subjectivités. J’ai écrit Mannekijn il y a quelques années en partant de cette question. Sébastien Derrey et son équipe ont créé le texte. Il y a eu comme une évidence. L’évidence incalculable d’une rencontre artistique et d’une compréhension commune. Et donc est né un désir de continuer, d’apporter une étape qui suit. J’ai écrit pour eux, exclusivement, Tahoe. Avec ce texte, j’ai continué de tisser le fil de cette dramaturgie critique et cynique de l’Idôle. »
Frédéric Vossier
« Pas vraiment d’histoire, mais une succession de moments qui forment le récit de la fin de quelqu’un. L’auteur s’est librement inspiré des derniers jours de la vie d’Elvis Presley à Graceland, le manoir-mausolée où vivait « le King » entouré de sa cour. On n’est pas obligé de s’attacher à la référence. Chez Vossier, c’est moins les images telles quelles qui comptent que leur force d’attraction et le jeu de regards qu’elles instaurent avec le spectateur.
Tahoe a des airs de faux mélo, comme Mannekijn a de son côté un air de faux vaudeville. Ce n’est pas vraiment un mélo, mais on y trouve des vrais moments mélodramatiques et des procédés qui visent à amplifier et exacerber l’émotion. Tahoe porte d’abord, en son coeur, cette question dérangeante de l’émotion de sa manipulation. Entre émotion transmise, spectacle de l’émotion et voyeurisme. Frédéric Vossier parle pour Tahoe d’une sorte de « pourrissement du mélodrame ». Comme un coeur qui s’use. »
Sébastien Derrey
59, avenue du Général de Gaulle 93170 Bagnolet
Voiture : Porte de Bagnolet, à 300 m direction Bagnolet/Montreuil