Le 11 novembre 2008, 150 policiers débarquent dans le petit village de Tarnac, et arrêtent en grande pompe les neuf auteurs présumés des sabotages de lignes de chemin de fer intervenus quatre jours plus tôt. Tout cela sous l’œil des caméras qui diffusent les images en boucle à la télé. C’est l’Opération Taïga.
La suite est celle-ci : garde à vue de 96 heures, prison pour certains, assignations à résidence. Le déploiement de moyens que l’on ne réserve pas à tout le monde. Ce sont de dangereux terroristes, nous dit-on. La ferme qu’ils ont achetée, ce serait leur QG. Ils veulent, paraît-il, renverser l’Etat. On les appelle anarcho-autonomes.
Dix ans plus tard, le chef d’accusation d’« association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste » est abandonné et le procès pour sabotages se conclut par une relaxe générale.
Taïga est une tentative de raconter cette affaire symptomatique d'une époque où se mêlent le politique, le médiatique, et le judiciaire. Pour tenter de questionner notre rapport à l’autorité, à la sécurité, à la désobéissance aussi, et mettre un peu de lumière sur ce qui est déjà considéré comme le plus grand fiasco de l'anti-terrorisme français de ce début de XXIe siècle.
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