Dans les années 70, quatre comédiens ont suivi la même formation à l’Institut National Supérieur des Arts du Spectacle à Bruxelles. Ils ne se sont jamais perdus de vue et trente après ils se retrouvent pour jouer dans une pièce écrite par Jean-Claude Carrière d’après leur parcours d’amitié, de théâtre et de vie...
" Que fait-on lorsque quelqu’un vous dit : cette réplique, je la veux violette ? "
Traditionnellement, à toute aventure théâtrale, le metteur en scène choisit ses interprètes. Habituellement, en préambule, il y a le texte. Rien de tel dans Trente ans à peine. Ici, ce projet part d’un désir d’acteurs, se retrouver au sortir de leur formation dans une aventure commune : être ensemble sur une scène vingt-cinq plus tard.
Leur école est L’INSAS (Institut National Supérieur des Arts du Spectacle) à Bruxelles. Ils sont quatre d’origines différenciées, lyonnaise, banlieusard d’Aubervilliers, rwandaise métissée Belge, Suisse romand.
" Le Quatuor " fera appel à Jean-Claude Carrière qui fédèrera avec tout son talent les dires, les souvenirs, les enjolivements de chacun et à partir de là en fera avec verve une œuvre écrite originale. Et je serai celui qui, désigné par eux, conduira cette traversée d’humeurs et de cheminements. Le principe théâtral adopté est donc celui d’un impromptu sur des vocations d’acteur.
D’abord la dynamique de groupe, puisque depuis ils n’ont jamais joué ensemble. Partir de la genèse : comment raconter chacun sa fable. Vérités de vie et vérités théâtrales. Bases tonales et rythmiques communes. Entremêlements des fils conducteurs de chacun. Phases fusionnelles.
L’espace est celui de la mémoire. Prévision d’une l’aire de jeux, intemporelle et non reconstitutive. Ordonnancement des spontanéités. Préservation de leur pétulance juvénile. Jeux d’aller-retour entre leur vécu d’avant-hier et celui d’aujourd’hui. Travail permanent entre le "Je" et "Nous".
Regroupement pendant les controverses sur la matière théâtrale. Cassures ludiques pour leur rencontre avec Racine, Euripide, Shakespeare, Tchekhov ou Yasmina Reza. Surtout priorité absolue à la fluidité.
Avec Trente ans à peine parvenir en fin de compte à un " hymne au théâtre ".
Gabriel Garran
211, avenue Jean Jaurès 75019 Paris