Peut-on définir la peste qui a eu raison de Moulinex ? La concurrence dont toutes les forces ont été déchaînées au nom du progrès économique ? La finance déréglementée ? Simon Grangeat donne à voir avec empathie et humour les tenants et les aboutissants de cette histoire industrielle. En nous faisant partager cette épopée il nous permet de mieux comprendre les enjeux et démonter les mécanismes à l’oeuvre. Ce « spectacle vivant » par la simplicité de ses moyens d’expression, par son adresse directe au public, par l’énergie et la joie qu’il peut dégager et grâce à la pertinence du propos est un antidote des plus efficaces face à la confiscation croissante de la connaissance du monde véritable dans lequel vivent nos contemporains.
« Si l’on veut ne pas s’abandonner à la litanie désespérante des catastrophes économiques, mais prendre la mesure des enchaînements qui les engendrent sans discontinuer, il est utile de s’arrêter un instant sur l’une d’elles, pourvu qu’on puisse y trouver les grands invariants de la destruction industrielle, ces mêmes causes qui produisent en de multiples endroits les mêmes effets. De ce point de vue, Moulinex est une affaire exemplaire, un cas d’école pour une anatomie de la mondialisation. » Frédéric Lordon
Spectacle disponible en audiodescription le dimanche 19 novembre. Par la Compagnie Aberratio Mentalis.
« Alors c’est au théâtre qu’une troupe d’artistes prend le temps de retracer l’aventure. Elle le fait en musique et avec légèreté. Elle le fait en jouant collectif, ce qui rend cet instructif spectacle attachant, même si, parfois, on l'aurait aimé plus rugueux. » Joëlle Gayot, Télérama TT
« Ressuscite la candeur des années cinquante à travers des slogans publicitaires bon enfant, Hervé Laudière, Jean Mantelet qui vieillit sous nos yeux, est étonnant. A travers la mise en scène fluide et très animée de Claude Viala, c’est un mouvement humain qui est exprimé (...) » Evelyne Trân, Le monde.fr, 12 novembre 2017
« Avec un minimum de décor et d'accessoires (ménagers), qui envahissent l'espace de jeu à la toute fin seulement, les comédiens (...) enjambent les années, multiplient les rôles, tous drôles et émouvants, jusqu'à la déconfiture totale du groupe, vécue ici de l'intérieur... » Gérald Rossi, L'Humanité, 13 novembre 2017
« Ah purée, quelle histoire ! La blague est facile, mais inévitable et inusable, elle figure bien sûr dans le spectacle Un cœur Moulinex qui raconte sur un mode enjoué et souvent comique cette histoire industrielle doublée d’une tragédie ouvrière. » Jean-Pierre Thibaudat
En 1932, un obscur bricoleur de Bagnolet imagine l’ustensile qui fera sa fortune. Le moulin-légume à manivelle est né et la Manufacture d’Emboutissage de Bagnolet, rebaptisée Moulinex, devient vite un empire industriel mondial. Soixante-neuf ans plus tard, le groupe dépose le bilan, les usines sont rachetées ou démantelées, les ouvriers licenciés, tandis que les dirigeants quittent le navire en parachutes dorés.
Un coeur Moulinex est le récit d’une aventure industrielle, depuis le capitalisme paternaliste des débuts jusqu’au capitalisme financier prédateur d’aujourd’hui. C’est un texte choral, d’une belle vitalité qui fait entendre toutes les voix de l’histoire. Les voix des ouvrières, celle des contremaîtres, celle bien sûr du fondateur« Jean Mantelet», celle des financiers qui se succèdent et puis… plus rien, le silence…
Pourquoir ? Parce que c’est un des rôles du Théâtre que de porter aux yeux de ses contemporains les grands drames, les passions d’une époque. Parce que nous sommes par-dessus tout intéressés par ce qui concerne de plus près nos concitoyens, ce qui conditionne notre vie de tous les jours. Ce texte permet une mise à distance et un début de compréhension de phénomènes économiques contemporains et pourtant percutée de plein fouet par la mondialisation et la financiarisation de la fin du vingtième siècle : un parcours semblableà celui de nombreuses entreprises françaises de ces trente dernières années.
Mais cette pièce n’est pas un cours d’économie indigeste, bien au contraire. Tous les ingrédients réjouissants du Théâtre sont là : Jeu, musicalité des échanges, rythme soutenu des actions, vérité des personnages, diversité des espaces, humour et distance, pertinence du propos. On s’amuse beaucoup à voir et à entendre « un coeur Moulinex », on jubile, l’enthousiasme des personnages quels qu’ils soient est communicatif, le propos n’est pas de juger ou d’asséner des vérités mais plutôt de redonner aux spectateurs la connaissance du monde véritable dans lequel ils vivent, connaissance dont ils sont séparés par les artifices que nous pouvons identifier (presse, médias,etc…).
Ce « spectacle vivant » par la simplicité de ses moyens d’expression, par son adresse directe au public, par l’énergie et la joie qu’il peut dégager et grâce à la pertinence du propos de Simon Grangeat est un antidote des plus efficaces face à la confiscation de cetteconnaissance.
Un spectacle immersif finement écrit, à la mise en scène inventive. Les acteurs sont tous très bons et complémentaires. La mise en musique est également excellente. C'est une pièce qui fait rire, émeut et fait réfléchir en même temps. Allez-y !
Spectacle intéressant et rythmé. Le seul hic était la chaleur..
Pour 2 Notes
Un spectacle immersif finement écrit, à la mise en scène inventive. Les acteurs sont tous très bons et complémentaires. La mise en musique est également excellente. C'est une pièce qui fait rire, émeut et fait réfléchir en même temps. Allez-y !
Spectacle intéressant et rythmé. Le seul hic était la chaleur..
78, rue du Charolais 75012 Paris