Présentation
Notes d'intention
Le poète et l’acteur
La presse
Souvent considéré comme le plus grand poète de langue française, objet de passion de nombreux philosophes et essayiste (Sartre par exemple), Charles Baudelaire, le premier des "poètes maudits" n'en demeure pas moins une énigme. Son aura, sa gloire ont contribué indirectement à simplifier ou édulcorer un personnage fascinant, déroutant, éminement théâtral.
Ce spectacle évoque la figure complexe de ce poète total et nous propose des textes admirables et méconnus, mettant en valeur les justes révoltes d'un poète en rupture avec un monde lâche et hypocrite. Regards prophétiques sur la modernité et l'art à venir, paroles provocantes sur l'amour, le désir, la morale, la civilisation exprimées en une langue superbe, ensorcelante : c'est à une redécouverte d'un Baudelaire toujours présent au coeur de nos sensibilités que nous invite ce spectacle étonnant.
Ma rencontre avec Emmanuel Depoix, comédien, et le travail que nous avons mené en commun depuis deux années, notre sensibilité partagée sur des choix esthétiques importants m’ont incité à l’accompagner sur cette proposition théâtrale dont il est à l’origine, consacrée à Charles Baudelaire...
Monter au théâtre des textes supposés non théâtraux m’a toujours intéressé, et c’est ainsi que l’expérience du spectacle Démontages, consacré à des textes poétiques modernes, et de Nouvelle Vague, inspiré des écrits de grands cinéastes et d’extraits de leurs chefs d’oeuvre, m’avait confirmé dans le bien-fondé de cette recherche. De plus, étant auteur moi-même mais également metteur en scène, il m’apparaît essentiel toujours d’offrir le texte à entendre dans sa plénitude, aussi bien au niveau de sa signification multiple et de sa symbolique que de sa musicalité profonde, le metteur en scène étant à mes yeux un passeur, c’est-à-dire un traducteur et un interprète, transposant le texte écrit à la vie de la scène, restituant son et sens le mieux possible.
Or Baudelaire a consacré toute sa vie à la poésie, l’une et l’autre s’éclairant, de façon tragique souvent. Il s’agit par le choix original des textes proposés de révéler un Baudelaire loin des clichés littéraires. Ce fondateur de la modernité esthétique n’a en fait besoin d’aucune intention plaquée ou artificielle pour être audible par tous aujourd’hui, juste d’une adhésion intime au style, à la personne et à ses attitudes fondamentales.
Joël Dragutin
D’abord sa gueule. Ce regard. Est-ce qu’il m’en veut ? Ou alors il ne supporte pas le mien. Fallait pas faire de photo alors. C’était dans le Lagarde et Michard. A l’école, ma voisine de classe le trouvait, lui, si laid, alors que je le trouvais, lui, si beau. Déjà le Beau était « bizarre». A soi. Rien qu’à soi. Mais comment lui dire, à elle. Plus tard j’ai lu, tout. Tout de lui. Les Fleurs du mal, le Spleen de Paris, les Petits poèmes en prose, Fusées, Mon coeur mis à nu, les Paradis artificiels, la Belgique (cruel), les critiques d’art, les correspondances. Tout. Et ce fut bouleversant. Tout y était. Tout ce qui me griffe et m’envole. Et si prodigieusement écrit. Couché là. Indestructible. L’amour manqué (parce que jamais véritable), la solitude (pas celle qu’on choisit, celle qui vous attend toujours), l’ennui (le vrai, le métaphysique : jamais nourri, jamais rempli), la douleur, la tyrannie de la face humaine, l’horreur et l’extase de la vie, l’ironie féroce, le mal aux autres. Mais aussi l’ivresse, la tendresse, les nuages, la couleur, le voyage, ce goût très vif pour la vie et pour le plaisir. Et puis surtout cette terrible lucidité de se savoir infirme parce que forcément vaincu. Car Charles Baudelaire, puisqu’il s’agit de lui, est le seul poète, poète libre donc censuré (et avec quelle hargne par ses contemporains) qui, s’il pourfend Voltaire, la bêtise, le conformisme, l’argent (déjà !), se cogne d’abord lui-même. Sa première victime, c’est lui. Et c’est poignant. C’était donc ça, son regard. A force de tendre, on brûle, et il le sait déjà. Emmanuel Depoix
(....) Le comédien Emmanuel Depoix signe, avec Joël Dragutin, directeur du Théâtre 95, une très belle évocation de Charles Baudelaire, "poète maudit" en son temps mais génie visionnaire d'une incroyable modernité (....) Le Parisien.
Quel peut être le côté épique de la vie moderne ? Seul Baudelaire pouvait poser de telles questions. (S) A travers lui un autre monde se dévoile. Le regard change et on se détourne de la belle forme pour chercher du "piquant". A partir de différents textes de Baudelaire, Joël Dragutin rend ici un bel hommage à l'auteur du Spleen de Paris. Le Monde/Aden
(....) La pensée noire du premier grand artiste moderne. Emmanuel Depoix rend ça avec la fureur froide qui en fait tout le prix. Quelque chose d'une élégance de mort. C'est un admirable pèlerinage à la source du mal une vraie curiosité esthétique. L'Humanité.
"Ne suis-je pas un faux accord / Dans la divine symphonie ? " s'écrie Baudelaire. Cette tragique dimension existentielle, Joël Dragutin et Emmanuel Depoix la rendent avec justesse et émotion. Nous sommes bien loin du spectacle poétique traditionnel, c'est là du grand et vrai théâtre. Verso /Arts et Lettres.
Une vibrante invitation au voyage baudelairien. Joël Dragutin donne à voir Un certain Charles B moins parnassien, moins gardien jaloux de l'exclusive beauté, plus subversif. (...) Emmanuel Depoix, acteur au regard intérieur de braise en donne un panache colérique à ce génie contestataire. La Terrasse (mensuel theâtral)
(...) un spectacle très pertinent, qui laisse une très forte impression (...) L'enchaînement des textes, tous de Charles Baudelaire, imaginé par Joël Dragutin et Emmanuel Depoix, montre l'étonnante modernité de cet auteur visionnaire. Europe 1
Allée des platanes 95000 Cergy
Voiture : A15 sortie n°9 direction « Cergy-Préfecture », après le 3e feu à droite suivre « Préfecture - Centre commercial les 3 Fontaines », à droite suivre le fléchage « Théâtre 95 », à gauche suivre le fléchage « Théâtre 95 »